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Ecosystème et paysage culturel relique de Lopé-Okanda

Gabon
Facteurs affectant le bien en 2014*
  • Activités illégales
  • Espèces envahissantes/exotiques terrestres
  • Grandes installations linéaires
  • Infrastructures de transport de surface
  • Ressources humaines
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Absence de structure de gestion pour la valeur culturelle du bien ;
  • Besoin en formation des gestionnaires de la conservation ;
  • Plantes exotiques envahissantes ;
  • Chasse commerciale illégale ;
  • Commerce illégal du bois;
  • Projets d’infrastructure routière.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2014
Demandes approuvées : 2 (de 2002-2006)
Montant total approuvé : 38 600 dollars E.U.
2006 Elaboration du Dossier d'Inscription de l'Ecosystème et ... (Approuvé)   28 600 dollars E.U.
2002 Elaboration du dossier de proposition d'inscription de ... (Approuvé)   10 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2014**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2014

Le 31 janvier 2014, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation. Il est fait état de progrès accomplis dans les domaines suivants :

  • Projet d’infrastructure routière Alembé-Mikouyi : l’État partie reconnait que le projet d’amélioration de la grande route Alembé-Lopé, qui longe la vallée du fleuve Ogooué dans la partie nord du bien, pourrait avoir un impact potentiel sur les attributs du patrimoine culturel du bien. Des discussions sont actuellement en cours entre l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) et le Ministère des travaux publics au sujet d’une possible redéfinition du projet. Parallèlement, l’ANPN a proposé une nouvelle procédure pour la réalisation et la validation d’évaluations d’impact. Les études d’impact de la route seront révisées afin de tenir compte de ces nouvelles procédures dès que de nouveaux projets de tracés auront été proposés. L’État partie n’a pas remis de carte précisant le nouveau projet de tracé et tenant compte des sites archéologiques et d’art rupestre du bien et de son cadre.
  • Braconnage : L’État partie fait état d’un grand nombre de jours-personnes (3276) consacrés à des patrouilles sur le terrain au cours de l’année 2013, et ce, malgré un nombre restreint de gardes (14 pour une superficie de 491.291 hectares). 150 cas de chasse illégale ont été enregistrés, y compris 23 cas concernant des espèces protégées. Par ailleurs, 13 défenses en ivoire ont été saisies et 23 carcasses d’éléphant ont été comptabilisées.
  • Projet de fibre optique : L’État partie fait part de projets d’installation d’un câble de fibre optique à travers le bien qui suivrait le tracé d’une voie ferrée existante. L’étude d’impact environnemental (EIE) de ce projet a été transmise au Centre du patrimoine mondial le 20 janvier 2014.
  • Autorité en charge de la gestion du bien et professionnels du patrimoine : Afin de renforcer la conservation des sites archéologiques et d’art rupestre, l’ANPN, en coopération avec ses partenaires internationaux, a formé une équipe d’experts culturels en charge de l’évaluation du projet routier. En outre, le Ministère de la culture a recruté des archéologues afin de garantir la conservation de ces sites.
  • Adoption de la nouvelle loi sur les parcs nationaux : Bien que la loi sur les parcs nationaux ait été adoptée en 2007, l’État partie n’en a toujours pas soumis un exemplaire au Centre du patrimoine mondial.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2014

Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives observent qu’aucun élément précis et détaillé au sujet du projet d’amélioration de la route Alembé-Mikouyi ou de projets de tracés alternatifs n’a été remis. Une documentation adéquate sur le secteur où le projet d’amélioration de la route est envisagé est nécessaire, en lien avec les principaux attributs culturels du bien et de son cadre présents le long de la vallée du fleuve Ogooué. Cette documentation doit inclure les possibles tracés alternatifs et des études d’impact appropriées pour toutes les options, et ce, avant que toute décision au sujet du tracé de la route ne soit prise. Ces évaluations doivent être réalisées conformément aux orientations de l’ICOMOS sur les études d’impact patrimonial des biens du patrimoine mondial et à la note explicative du patrimoine mondial de l’UICN sur les études environnementales.

Le projet d’amélioration de la route est cependant jugé susceptible d’avoir un impact sur l’intégrité et la valeur du bien. Il convient également de noter que les sites archéologiques sont liés entre eux et qu’il est essentiel que l’impact potentiel des projets alternatifs de tracé routier ne soit pas évalué en termes d’impact sur des sites considérés à titre individuel mais également sur l’ensemble des sites et sur leur emplacement dans le paysage.

L’amélioration de la route pourrait renforcer la menace du braconnage sur le territoire du bien et ses alentours en facilitant leur accès. Le nombre de personnel affecté à la surveillance du bien est jugé insuffisant afin d’assurer son efficace protection contre le braconnage.

En ce qui concerne le projet de fibre optique, le cable suivant un corridor préexistant, les impacts majeurs tant sur le patrimoine naturel que sur les sites archéologiques auront lieu durant la phase de pose. L’EIE reconnaît que l’accès facilité aux braconniers durant cette phase constituera une menace potentielle, en particulier parce que ces travaux se dérouleraient dans la partie nord du bien qui recense la plus forte densité d’éléphants. L’EIE propose un certain nombre de mesures d’atténuation qui devront être mises en œuvre avec rigueur, en particulier la mise à disposition de renfort pour la surveillance du parc. Il est indispensable que les autorités concernées, en charge de la gestion du patrimoine culturel, soient impliquées dans ce projet.

Tout en reconnaissant les efforts entrepris par l’État partie afin de développer la capacité de gestion de la valeur culturelle du bien, il s’avère nécessaire de renforcer la structure en charge de la gestion et les ressources professionnelles. Ce dernier point est particulièrement important au vu de la participation active du personnel du bien au processus de consultations et d’évaluations d’impact du projet routier.

Il est recommandé que le Comité du patrimoine mondial demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN de suivi réactif sur le territoire du bien afin d’évaluer son état général de conservation et sa capacité de gestion en matière de valeur culturelle et d’évaluer également les impacts potentiels des nouveaux tracés envisagés pour l’amélioration de la grande route Alembé-Lopé sur la valeur universelle exceptionnelle du bien.

Décisions adoptées par le Comité en 2014
38 COM 7B.59
Ecosystème et paysage culturel relique de Lopé-Okanda (Gabon) (C/N 1147rev)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 37 COM 7B.33, adoptée à sa 37e session (Phnom Penh, 2013),
  3. Félicite l’État partie des efforts accomplis pour suivre le bien et organiser des patrouilles régulières malgré des ressources humaines limitées, et prie instamment l’État partie de prendre les mesures nécessaires afin d’augmenter de manière significative le personnel dédié à la surveillance du bien, y compris le personnel formé au patrimoine culturel ;
  4. Exprime son inquiétude quant à l’impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien du projet d’amélioration de la route Alembé-Mikouyi, en particulier sur les sites archéologiques, le projet pouvant également aggraver la menace du braconnage ;
  5. Demande à l’État partie de soumettre, dès que possible, au Centre du patrimoine mondial, tous les éléments précis et détaillés sur les différents tracés possibles de la route en lien avec les attributs culturels spécifiques du bien, ainsi que les versions révisées des évaluations d’impact environnemental, social et patrimonial qui ne tiennent pas compte du seul impact sur les sites considérés à titre individuel mais de l’impact sur le paysage culturel général de la vallée du fleuve Ogooué, pour examen par les Organisations consultatives, avant que toute décision sur le tracé adopté ne soit prise ;
  6. Prend note de l’évaluation d’impact environnemental soumise pour le projet de fibre optique et demande à l’État partie de mettre en œuvre les mesures d’atténuation proposées afin d’éviter les impacts durant la phase de pose sur les populations de faunes sauvages et sur l’archéologie ;
  7. Accueille avec satisfaction les efforts entrepris par l’État partie afin de développer la capacité de gestion des attributs culturels du bien, et recommande qu’il renforce la structure en charge de la gestion afin de garantir un engagement sans faille dans les études d’impact du projet routier et le traitement des menaces potentielles spécifiques aux sites archéologiques du bien ;
  8. Prend également note de la Loi de 2007 sur les parcs nationaux et demande également à l’État partie d’en soumettre une copie au Centre du patrimoine mondial, et de garantir sa mise en application afin d’améliorer la conservation et la gestion efficaces et sur le long terme du bien ;
  9. Demande en outre à l’État partie d’inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN de suivi réactif sur le territoire du bien afin d’évaluer son état général de conservation et sa capacité à gérer les attributs culturels, et d’évaluer également le projet d’infrastructure routière Alembe-Mikouyi et son impact potentiel sur la valeur universelle exceptionnelle du bien ainsi que les problèmes liés au braconnage ;
  10. Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport détaillé, incluant un résumé exécutif d’une page, sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.
Projet de décision :  38 COM 7B.59

Le Comité du patrimoine mondial,

1.  Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B,

2.  Rappelant la décision 37 COM 7B.33, adoptée à sa 37e session (Phnom Penh, 2013),

3.  Félicite l’État partie des efforts accomplis pour suivre le bien et organiser des patrouilles régulières malgré des ressources humaines limitées, et prie instamment l’État partie de prendre les mesures nécessaires afin d’augmenter de manière significative le personnel dédié à la surveillance du bien, y compris le personnel formé au patrimoine culturel ;

4.  Exprime son inquiétude quant à l’impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien du projet d’amélioration de la route Alembé-Mikouyi, en particulier sur les sites archéologiques, le projet pouvant également aggraver la menace du braconnage ;

5.  Demande à l’État partie de soumettre, dès que possible, au Centre du patrimoine mondial, tous les éléments précis et détaillés sur les différents tracés possibles de la route en lien avec les attributs culturels spécifiques du bien, ainsi que les versions révisées des évaluations d’impact environnemental, social et patrimonial qui ne tiennent pas compte du seul impact sur les sites considérés à titre individuel mais de l’impact sur le paysage culturel général de la vallée du fleuve Ogooué, pour examen par les Organisations consultatives, avant que toute décision sur le tracé adopté ne soit prise ;

6.  Prend note de l’évaluation d’impact environnemental soumise pour le projet de fibre optique et demande à l’État partie de mettre en œuvre les mesures d’atténuation proposées afin d’éviter les impacts durant la phase de pose sur les populations de faunes sauvages et sur l’archéologie ;

7.  Accueille avec satisfaction les efforts entrepris par l’État partie afin de développer la capacité de gestion des attributs culturels du bien, et recommande qu’il renforce la structure en charge de la gestion afin de garantir un engagement sans faille dans les études d’impact du projet routier et le traitement des menaces potentielles spécifiques aux sites archéologiques du bien ;

8.  Prend également note de la Loi de 2007 sur les parcs nationaux et demande également à l’État partie d’en soumettre une copie au Centre du patrimoine mondial, et de garantir sa mise en application afin d’améliorer la conservation et la gestion efficaces et sur le long terme du bien ;

9.  Demande en outre à l’État partie d’inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN de suivi réactif sur le territoire du bien afin d’évaluer son état général de conservation et sa capacité à gérer les attributs culturels, et d’évaluer également le projet d’infrastructure routière Alembe-Mikouyi et son impact potentiel sur la valeur universelle exceptionnelle du bien ainsi que les problèmes liés au braconnage ;

10.  Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport détaillé, incluant un résumé exécutif d’une page, sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2016.

Année du rapport : 2014
Gabon
Date d'inscription : 2007
Catégorie : Mixte
Critères : (iii)(iv)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 38COM (2014)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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