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Parc national des Sundarbans

Inde
Facteurs affectant le bien en 2002*
  • Activités de gestion
  • Activités illégales
  • Pêche/collecte de ressources aquatiques
  • Autres menaces :

    Conflits homme-tigre

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Les gouvernements du Bangladesh et de l'Inde ont été encouragés à coopérer avec les parties intéressées et à envisager d'instaurer des mesures qui pourraient aboutir à l'inscription conjointe du site du patrimoine mondial des Sundarbans au Bangladesh et du site du patrimoine mondial du Parc national des Sundarbans en Inde pour devenir un site unique sur la Liste du patrimoine mondial
  • Projet de création d'un réseau national de voies navigables dans la réserve 
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2002
Demandes approuvées : 1 (de 2001-2001)
Montant total approuvé : 20 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2002**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2002

Le « Projet Tigre » a entrepris du 7 au 14 décembre 2001 son recensement bi-annuel des tigres de la Réserve de tigres des Sundarbans (dont le Parc national des Sundarbans et le site du patrimoine mondial constituent le cœur. Ce recensement consiste à relever des empreintes récentes de pattes arrières à l’aide de moulages et de calques. Il est suivi d’une analyse en laboratoire et d’un traitement informatique pour produire les estimations de population. L’estimation finale de la population de tigres après le recensement de 2001 n’a pas encore été publiée. Un conseiller du président du groupe spécialisé dans les félins de la Commission pour la survie des espèces de l’UICN (SSC) fait remarquer que cette méthode est considérée auprès des spécialistes de tigres indiens et internationaux comme surestimant le nombre de tigres. Les résultats préliminaires d’une étude des « empreintes/interceptions » effectuée par un scientifique indien par piégeage photographique semblent montrer que la population de tigres pourrait être inférieure à 100. L’UICN pense qu’il faudrait revoir complètement les méthodes et techniques de recensement des tigres, afin d’améliorer la fiabilité des estimations de densité. Des études rigoureuses pour établir la densité des principales espèces qui servent de proies aux tigres sont également nécessaires.

 

Un communiqué de presse de la Société pour la protection de la faune sauvage de l’Inde (WPSI) daté du 24 janvier 2002 indique que la Haute Cour de Calcutta a émis un avis à l’intention du gouvernement indien et de huit ministères et organismes, leur donnant l’ordre de répondre à une pétition d’intérêt public déposée par la WPSI concernant les dégâts causés à la Réserve de tigres des Sundarbans par les activités illégales de pêche à la crevette et autres empiètements. Le but de la pétition est de tenter d’enrayer l’exploitation incontrôlée des larves de crevettes tigrées par empiètement illégal, ce qui porte atteinte à l’écosystème fragile des mangroves. Des milliers de pêcheurs s’introduisent chaque jour dans la réserve de tigres pour ramasser des larves de crevettes à l’aide de dragues dont l’usage est illégal et provoque des dégâts. Des péniches et des navires provenant de Calcutta et se rendant au Bangladesh et dans les régions du nord-est de l’Inde empiètent également sur la réserve. La pétition demande à la Cour d’ordonner aux autorités de prendre immédiatement des mesures pour : (a) faire cesser le ramassage des larves de crevettes et démolir tous les élevages de crevettes dans la réserve de tigres des Sundarbans ainsi que dans un rayon de 10 km alentour ; (b) empêcher la destruction et l’intrusion dans la réserve pour le ramassage des larves de crevettes et poursuivre les contrevenants ; (c) nommer un comité qui soumettra un rapport sur l’impact et les effets du ramassage des larves de crevettes sur l’environnement et l’écologie de la réserve.

 

Le ramassage des larves de crevettes tigrées a commencé à la fin des années 1980 avec l’introduction de techniques scientifiques d’élevage des crevettes d’eau saumâtre. Avant cette époque, l’élevage du poisson et des crevettes était tributaire des conditions naturelles, autrement dit les jeunes poissons et les larves de crevettes étaient entraînés dans les Bheries par l’arrivée des eaux fluviales à marée haute en périodes de pleine lune ou de nouvelle lune. A cette époque, les stocks de larves de crevettes tigrées (concentration) ne dépassaient pas cinq par mètre carré. L’augmentation de la valeur d’exportation des crevettes tigrées et le recours à des techniques d’élevage artificielles ont provoqué une élévation de la densité des stocks de larves au-delà des capacités biologiques naturelles. La production naturelle de larves de crevettes n’étant pas suffisante pour répondre à la demande, on a commencé à les ramasser dans les rivières des Sundarbans. Cette pratique a provoqué non seulement une diminution de la population de crevettes tigrées, mais aussi celle de nombreux jeunes et larves d’autres espèces de poissons et crevettes, ce qui se répercutera peu à peu sur la chaîne alimentaire. Ce phénomène risque également d’entraîner une augmentation du plancton et une modification de l’environnement aquatique qui se traduira par des modifications dans la composition des espèces. Un nombre considérable de ramasseurs de larves traînent leurs dragues sur les berges des cours d’eau, provoquant leur érosion et empêchant l’établissement des jeunes plans de palétuviers dans les vasières. L’UICN fait remarquer que le ramassage des larves de crevettes tigrées peut représenter une menace sérieuse pour l’écosystème de l’ensemble des Sundarbans et a des conséquences sur la viabilité des pêcheries de la région.

 

Courant 2000 – 2001, dix-huit personnes ont été tuées par des tigres dans les Sundarbans (notamment des pêcheurs, des récolteurs de miel et des ramasseurs de bois) et quatre blessées. Pour empêcher les tigres d’errer hors de la réserve, des employés de la réserve ont suivi une formation sur les techniques d’immobilisation (injection de tranquillisants pour capturer les tigres et les relâcher dans la réserve) et du nouveau matériel d’injection de tranquillisants a été acheté. Des hors-bord sont utilisés pour réagir plus vite aux situations d’urgence. L’emploi de clôtures en nylon s’est avéré très efficace et devrait être généralisé dans toutes les zones sensibles. Des réunions avec les villageois et les collectivités locales ont lieu régulièrement.

 

Environ 40 000 touristes visitent les Sundarbans chaque année. Un hôtel a été construit à Sajnekhali. L’entrée est payante et limitée à la zone tampon. La gestion participative est pratiquée dans la réserve de tigres des Sundarbans. Dix comités de protection de la forêt et 14 comités d’écodéveloppement ont été créés dans les zones limitrophes de la réserve. Plusieurs activités d’écodéveloppement ont été entreprises en partenariat avec ces comités, notamment la construction de canaux d’irrigation, des réservoirs d’eau, de puits, de sentiers et d’appontements ; le développement de la pisciculture et de l’élevage de crabes ; la fourniture d’énergie solaire, la création de camps médicaux et la mise en place de services de formation professionnelle.

Décisions adoptées par le Comité en 2002
26 COM 21B.9
Parc national des Sundarbans (Inde)
Le Comité du patrimoine mondial,

1. Invite l'État partie à fournir des informations récentes sur la suite donnée à la pétition d'intérêt public (PIP) relative aux effets de l'exploitation des larves de crevettes tigrées et sur les mesures prises par les autorités pour répondre aux inquiétudes exprimées par la PIP ;

2. Recommande que l'État partie envisage, avec des scientifiques indiens et ceux de la Commission pour la survie des espèces de l'UICN (SSC), la révision des méthodes et techniques utilisées pour recenser les tigres, en vue d'apporter des informations supplémentaires pour améliorer la fiabilité des estimations de population dans les Sundarbans, ainsi qu'une étude scientifique rigoureuse des ongulés pour déterminer la quantité de proies disponible ;

3. Prend note de la proposition d'assistance de l'UICN et du groupe de spécialistes des félins de l'UICN/SSC ;

4. Invite l'État partie à étudier ces questions dans le contexte de la préparation du rapport périodique sur l'état de conservation du site actuellement en cours d'élaboration pour en rendre compte lors de la 27e session du Comité en juin/juillet 2003.

Le Comité pourrait souhaiter adopter la décision suivante :

 

« Le Comité invite l’Etat partie à fournir des informations récentes sur la suite donnée à la pétition d'intérêt public relative aux effets de l’exploitation des larves de crevettes tigrées et sur les mesures prises par les autorités pour répondre aux inquiétudes exprimées par cette pétition. Il recommande que l’Etat partie envisage la révision, avec des scientifiques indiens et internationaux, des méthodes et techniques utilisées pour recenser les tigres, afin d’améliorer la fiabilité des estimations de population dans les Sundarbans, ainsi qu’une étude scientifique rigoureuse des ongulés pour déterminer la quantité de proies disponible. Le Comité note la proposition d’assistance de l’UICN et du Groupe de spécialistes des félins de l’UICN/SSC. Il invite l’Etat partie à étudier ces questions dans le contexte de la préparation du rapport périodique sur l’état de conservation du site actuellement en cours en prévision de la 27e session du Comité en juin 2003. »

Année du rapport : 2002
Inde
Date d'inscription : 1987
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 26COM (2002)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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