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Parc National des Monts Birougou

Date de soumission : 25/01/2022
Critères: (ix)(x)
Catégorie : Naturel
Soumis par :
Déléguation permanente du Gabon auprès de l'UNESCO
État, province ou région :
Province de la Ngounié / Province de l’Ogooué-Lolo
Coordonnées Latitude 1,4607° Sud et longitude 12,1555° Est S1 27 38.52 E12 9 19.8
Ref.: 6591
Avertissement

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Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.

Description

Le Parc National des Monts Birougou (ex Site de Soungou-Milondo) est situé dans le sud du Gabon, dans le Massif du Chaillu, région la plus accidentée de ce pays avec des sommets pouvant atteindre 900m. Il couvre une superficie d’environ 69.000 hectares, à cheval sur les provinces de la Ngounié et de l’Ogooué-Lolo au sud, frontalier à la République du Congo.

Le parc national des Monts Birougou est soumis à un climat équatorial de transition, avec une grande saison sèche de juillet à septembre. Sur le plan géologique, il est localisé dans le Massif du Chaillu qui constitue, au sud Gabon, une puissante unité géomorphologique partagée entre les bassins de l’Ogooué, de la Nyanga et du Niari. Les Monts Birougou constituent une vieille surface identifiée par l’alignement de ses sommets et par sa couverture pédologique ancienne. Le Parc se caractérise par de fortes collines au sommet arrondi ou plat, qui s’étagent entre 800 et 900 m, dans le parc, et 1022 mètres à la périphérie. C’est la région la plus accidentée du Gabon. C’est le « château d’eau » du Gabon et du bassin du Niari, drainé par de nombreux cours d’eau dont, la Bouenguidi à l’Est, la Sibi au Nord Est, la Lolo, le Yangala, l’Onoy, au Nord. Ce réseau hydrographique comporte des rapides, des chutes et des cascades.

La végétation du parc est une forêt dense humide aux sous-bois souvent très fermés. Toutefois, on y distingue trois principales formations végétales :

- La forêt guinéo-congolaise sempervirente du type Atlantique des reliefs, dominées par Aucoumea Klaineana, Desbordesia glaucescens et par de nombreuses Cesalpinioideae ;
- La forêt à tendance submontagnarde au-dessus de 650 mètres, avec rquable abondance de Begonia spp. et d’orchidées épiphytes ;
- Quelques petits marais à Rhynchospora spp, couvrant de très petites superficies.
- Ces écosystèmes forestiers permettent de réguler ces précipitations et de les restituer ensuite aux rivières qui drainent le territoire national, et dont dépendent de nombreuses populations au Gabon.

Plusieurs espèces présentes aux Monts Birougou sont importantes à l’échelle internationale de la conservation. La liste des mammifères, encore très incomplète, ne compte qu’une vingtaine d’espèces de grande ou moyenne taille dont le gorille de plaine de l’ouest (Gorilla g. gorilla), le chimpanzé (Pan t. troglodytes), le singe à queue de soleil (Cercopithecus solatus), l’éléphant de forêt (Loxodonta africana cyclotis), le funiscure du Chaillu (Funisciurus duchaillui), qui n’a été observé, jusque-là, qu’au Gabon. L’avifaune du parc national est riche d’environ 144 espèces dont la Circaète à poitrine noire, Circaetus pectoralis, l’Aigle couronné, Stephanoaetus coronatus, l’Autour à longue queue, Urotriorchis macrourus, entre autres. La diversité de milieux, dont la présence de rivières associées aux ripisylves, contribue aussi à la diversité de l’avifaune.

Le parc est entouré par une cinquantaine des villages occupés par les populations des ethnies Nzèbi, Massango, Boungome (ou akélé), Babongo et Bawoumbou. Au sein de ce maillage ethnique, la population nzèbi est importante et majoritaire en nombre et en termes d’occupation des espaces habités (villages et autres établissements humains) et espaces exploités (terroirs forestiers) qu’elle partage naturellement avec les autres groupes ethniques.

Justification de la Valeur Universelle Exceptionnelle

Critère (ix) : Les forêts de collines et de montagnes primaires du Parc National des Monts Birougou sont un refuge du pléistocène gabonais, caractérisé par une forte biodiversité. La probabilité avérée de trouvailles herpétologiques dans les eaux douces du site, susceptibles d’abriter plusieurs espèces nouvelles de batraciens. La confirmation de l’existence du Singe à « queue de soleil » (Cercopithecus solatus), l’existence d’une faune de la canopée et d’invertébrés inexplorés attestent de processus biologiques en cours d’évolution et du développement de communautés de plantes et d’animaux. C’est un hot spot de biodiversité et d’endémisme de plusieurs taxons.

Critère (x) : Le Parc National des Monts Birougou recèle une extraordinaire diversité d’écosystèmes, allant des forêts marécageuses aux forêts primaires montagnardes. Les cascades et les rapides qui jalonnent le lit de ses cours d’eau sont constitués d’une faune ichtyologique caractéristique de ces milieux particuliers. Il faut noter la richesse remarquable de l’avifaune et la préservation dans ce site, reconnu comme un habitat très important pour les gorilles (Gorilla gorila), les chimpanzés (Pan troglodytes), les buffles (Syncerus caffer nanus), les éléphants (Loxodonta africana), le céphalophe à pattes blanches (Cephalophus ogilbi crysalbum). Ce site est tout aussi un habitat de référence pour la petite biodiversité composée d’oiseaux, de petits mammifères, d’insectes, de reptiles et d’amphibiens. Il y a été fait mention pour la première fois pour le Gabon d’Antthroleptis, de Phrynobatrachus et de Phrynobatrachus Mayokoensis, ce qui en fait un site d’importance mondiale pour la recherche concernant les espèces des massifs montagneux élevés. Or, il s’avère que ces milieux hébergent très généralement des espèces endémiques ou très localisées qui sont souvent vulnérables aux changements climatiques.

Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité

Le Parc National des Monts Birougou et sa zone périphérique n’ont pas connu un développement économique basé sur l’extraction des ressources naturelles. Son environnement est resté intact, avec d’immenses forêts cathédrales constituées d’énormes populations végétales très anciennes.

Au cœur d’un réseau hydrographique rayonnant, le Parc National des Monts Birougou comporte de nombreux cours d’eau dont la permanence atteste de la fonction capitale de « Château d’eau » que continue de jouer la région. Des fonctions adéquates à la préservation de son intégrité sont assignées au site, à travers son plan de gestion validé, à savoir :
-
maintenir les processus écologiques essentiels et les systèmes vitaux dont dépendent la survie et le développement humain,
-  préserver la diversité biologique dont dépendent la variété et le fonctionnement de ces processus,
-
respecter la capacité de régénération des ressources naturelles pour assurer une utilisation durable des espèces et des écosystèmes qui sont à la base de nombreuses activités tant traditionnelles qu’industrielles,
-
prendre soin de développer un écotourisme de randonnée,  de grottes, ou communautaire

La zone de protection du cœur du massif du Chaillu composée de montagnes et de collines culminantes à 900 mètres, est une des zones les plus accidentées du Gabon et constitue un corridor de sécurité pour la faune et pour  la flore présentes dans cette zone.

Comparaison avec d’autres biens similaires

Par sa nature et les valeurs qu’il recèle - un refuge forestier des massifs du Chaillu - le parc renferme une flore riche et variée, au haut degré d’endémisme. Ses forêts de collines et de montagnes datent de plus de 40.000 ans et revêtent une grande importance pour la conservation de la biodiversité. Le Parc National des Monts Birougou représente l’un des très rares biotopes absolument intacts existant encore en Afrique. Il comporte  de vastes zones marécageuses et des galeries forestières pratiquement inaccessibles, qui n’ont jamais été explorées et qui sont pratiquement vierges, comme il n’en existe plus dans le monde. Il est comparable aux parcs des zones humides de Virunga, Garamba, Gaozi, Bienga et Salonga (RDC)  qui constituent un exemple d’évolution biologique et d’adaptation des formes de vie dans un environnement de forêt ombrophile équatoriale complexe. Leur grande superficie assure la poursuite de l’évolution des espèces et communautés d’espèces dans une forêt encore relativement intacte comme le Parc National des Monts Birougou.

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