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La Chefferie de Bafut

Date de soumission : 02/02/2018
Critères: (i)(iii)(v)(vi)
Catégorie : Culturel
Soumis par :
Ministère des Arts et de la Culture
État, province ou région :
Nord-Ouest, Departement de la Mezam
Coordonnées N06°05-360’ ; E010° 06.800’
Ref.: 6320
Avertissement

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Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.

Description

Située à 22 km de Bamenda, sur la route de WUM dans le Département de la MEZAM, la Chefferie de BAFUT est un Ensemble composé d’un Palais, d’une forêt sacrée jouxtant la résidence du Chef Supérieur, d’une résidence des hôtes qui surplombe la Chefferie, des lieux de culte, deux quartiers de femmes, des loges de sociétés secrètes, le tout constituant une cinquantaine de bungalows. La plupart de ces maisons sont contruites en briques de terre cuites avec des toitures en tuiles. Au centre de l’Ensemble se trouve le sanctuaire (« Achum »), l’élément le plus important du point de vue architectural et religieux. Il est destiné au culte des ancêtres et a été reconstruit vers les années 1910, après sa destruction par les Allemands en 1907. Il compte parmi les œuvres d’architecture traditionnelle les plus vieilles au Cameroun actuellement. Le sanctuaire est fait de matériaux locaux : le bambou et un toit cônique en paille supporté par des piliers en bois sculpté, faisant de cette structure un chef-d’œuvre du génie créateur humain.

Par ailleurs, la forêt sacrée regorge d’essences médicinales et d’espèces ligneuses ayant disparu dans la biosphère environnante. Le peuple Bafut, bâtisseur de ce Patrimoine, connaît un passé guerrier héroïque comme en témoignent de nombreux trophées de guerre conservés dans ce Palais.

Les us et coutumes locales permettent une protection permanente de ce site qui a, par ailleurs, fait l’objet d’un inventaire du Patrimoine Culturel National.

Justification de la Valeur Universelle Exceptionnelle

Critère (i) : D’une valeur esthétique certaine, la Chefferie de Bafut est l’une des expériences architecturale les mieux réussies et la mieux conservée dans la région des Grassfields. 

Critère (iii) : La Chefferie représente une tradition, celle du peuple Bafut et une culture vivante de l’aire culturelle Grassfields.

Critère (v) : L’aménagement de l’espace est caractéristique de la culture de la région : une case principale et de multiples éléments tels que les cases des épouses, les sanctuaires, une forêt sacrée, des lieux de culte, etc.

Critère (vi) : La Cheffreie Bafut est le cœur d’une organisation sociale traditionnelle marquée par un mode de vie et des pratiques cultuelles séculaires.

Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité

Bien que l’actuelle chefferie soit une reconstruction, elle s’est faite sur le même site et a été conçue sur le même modèle d’organisation spatiale. D’autre part l’usage et la fonction actuels sont toujours en rapport avec les pratiques traditionnelles locales qui s’organisent autour de la case du Chef d’une part et celles des épouses et le sanctuaire d’autre part. Pour ce qui est du Palais actuel, si certains éléments ont subi une transformation et une influence coloniale, il garde son aspect général d’origine. Du fait du développement urbain autour du Palais, celui-ci subit quelques menaces réversibles dues à l’apparition des voies de circulation à proximité. La forêt sacrée, elle, garde toute son intégrité.

Comparaison avec d’autres biens similaires

Au niveau du Cameroun, il n’existe pas de Palais qui ait été détruit et reconstruit par des allemands. En termes d’organisation spatiale, cette chefferie est comparable aux chefferies du Grassfields camerounais. On pourrait éventuellement le comparer avec le site du Palais du Roi de Bouganda qui abrite le site du Patrimoine mondial des Tombes Kasubi. A la différence de celui-ci, la « grande case » de la chefferie Bafut n’est pas une tombe.

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