Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

Histoire

Évoluer ensemble : Tongariro

Le Parc national de Tongariro, sur l’île du Nord de la Nouvelle-Zélande, a été le premier bien du patrimoine mondial à se voir attribuer en 1993 le double statut de « paysage culturel », reconnaissant à la fois ses caractéristiques naturelles exceptionnelles et son importance historique, culturelle et spirituelle pour ses propriétaires autochtones.

Le Parc, d’une superficie de 80 000 hectares, comprend trois volcans actifs – le Tongariro, le Ngauruhoe et le Ruapehu (certains visiteurs reconnaîtront le Ngauruhoe comme l’imposante Montagne du Destin dans le Seigneur des anneaux). Le Tongariro présente une grande diversité d’écosystèmes et certains des paysages les plus spectaculaires du pays. Le parc contient des volcans en activité et éteints, des lacs émeraude, d’anciennes coulées de lave et des jardins alpins. Elle est étonnante par sa diversité.

Ajoutant une autre dimension à son incroyable paysage, le Tongariro est tapu, sacré, pour les Maoris qui l’habitent depuis au moins le XIVe siècle. Ils vénéraient les montagnes et y enterraient leurs chefs. Ils ont conservé leur sens de la responsabilité envers lui en assurant sa protection. En 1886, pour éviter que la terre sacrée ne soit vendue à des colons européens, un chef maori a fait en sorte que les montagnes deviennent officiellement une réserve. En 1887, un partenariat a été établi avec la souveraine britannique, à l’époque la reine Victoria, et avec le nouveau Gouvernement néo-zélandais pour assurer la sauvegarde continue de Tongariro. En 1894, le Parc national de Tongariro a été fondé – le premier parc national de Nouvelle-Zélande, le quatrième au monde, et le seul à avoir été donné par ses occupants d’origine. 

© Timo Volz/Pixabay. Les montagnes situées au centre du parc ont une signification culturelle et religieuse pour le peuple maori et symbolisent les liens spirituels entre cette communauté humaine et son environnement.

Le parc a été initialement inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1990, mais uniquement pour ses caractéristiques naturelles, et non pour sa signification sacrée pour le peuple maori. À l’époque, les critères pour les sites culturels du patrimoine mondial exigeaient la présence d’un patrimoine construit, comme un temple, comme preuve de de leur utilisation culturelle.

Finalement, en 1992, le Comité du patrimoine mondial, inspiré par la Nouvelle- Zélande, a décidé que certains sites dont l’association culturelle était immatérielle pouvaient également être qualifiés. Tongariro a été renommé pour sa valeur en tant que « paysage culturel associatif » – une nouvelle catégorie pour les sites qui se justifie par « la force d’association des phénomènes religieux, artistiques ou culturels de l’élément naturel plutôt que par des traces culturelles tangibles, qui peuvent être insignifiantes ou même inexistantes ».

Depuis la désignation du Parc national de Tongariro comme paysage culturel, la sensibilisation et la compréhension des valeurs culturelles maories se sont accrues. Le Parc reste une destination de vacances populaire pour les skieurs, les alpinistes, les randonneurs et les ornithologues. La présence continue du peuple maori garantit que les valeurs culturelles, spirituelles et environnementales de cet endroit spécial sont protégées et partagées avec les visiteurs.

La valeur universelle exceptionnelle du site est communiquée au public par le biais de la signalisation, des publications et de l’interprétation dans les centres d’accueil des visiteurs. Les Maoris ont participé à la création d’expositions expliquant l’importance culturelle et naturelle du Parc, afin d’inspirer le respect pour sa conservation. Ils participent également au développement des ressources éducatives et des programmes de promotion de la biodiversité, ainsi qu’à l’évaluation des demandes de concession.

Aujourd’hui, le Parc national de Tongariro démontre que protéger l’environnement et la biodiversité tout en préservant et en respectant la culture indigène traditionnelle peut être bénéfique pour tous.

top