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Décision 44 COM 8B.5
Île Amami-Oshima, île Tokunoshima, partie nord de l’île d’Okinawa et île d’Iriomote (Japon)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/21/44.COM/8B et WHC/21/44.COM/INF.8B2,
  2. Prenant note de la Note verbale datée du 9 juin 2021, émise à Paris par l'État partie, et des informations complémentaires soumises sous la forme d'un document informel daté du 15 juillet 2021, fourni par l'État partie à tous les États membres du Comité du patrimoine mondial et au Secrétariat de l'UNESCO, concernant la proposition d'inscription sur la Liste du patrimoine mondial soumise par le Japon au titre du bien « Île d'Amami-Oshima, île de Tokunoshima, partie nord de l'île d'Okinawa, et île d'Iriomote » ;
  3. Inscrit Île Amami-Oshima, île Tokunoshima, partie nord de l’île d’Okinawa et île d’Iriomote, Japon, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base du critère (x);
  4. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    Le bien en série terrestre, Île Amami-Oshima, île Tokunoshima, partie nord de l’île d’Okinawa et île d’Iriomote, a une superficie de 42 698 ha et se compose de cinq éléments constitutifs dispersés sur quatre îles (Tokunoshima ayant deux éléments constitutifs). Influencé par le courant de Kuroshio et par un système de hautes pressions subtropical, le bien a un climat subtropical chaud et humide et il est essentiellement couvert de forêts pluviales subtropicales de feuillus à feuilles persistantes.

    La formation de la fosse d’Okinawa, à la fin du Miocène, a abouti à la séparation d’une chaîne du continent eurasien, qui a formé un archipel de petites îles. Les espèces terrestres qui se trouvaient sur ces petites îles ont été isolées et ont évolué pour former un biote unique et riche. Les îles comprises dans le bien soutiennent de nombreux exemples d’espèces endémiques de groupes vertébrés terrestres et de plantes qui n’ont pas pu traverser d’une île à l’autre ou rejoindre le continent.

    En conséquence, le bien a une grande valeur, au niveau mondial, pour la protection de nombreuses espèces endémiques et menacées au plan mondial, et il englobe les derniers habitats naturels les plus importants pour la conservation in situ de la biodiversité unique et riche de la partie centrale et méridionale de l’archipel.

    Critère (x) : Le bien comprend des habitats naturels d’importance exceptionnelle pour la conservation in situ de la biodiversité unique et diverse de la partie centrale et méridionale de l’archipel où il se trouve. Les cinq éléments constitutifs composant le bien sont situés dans une des 200 écorégions considérées comme les plus vitales pour la conservation de la biodiversité mondiale. Les forêts pluviales subtropicales du bien sont les plus vastes de la région et abritent une flore et une faune très riches comptant au moins 1819 espèces de plantes vasculaires, 21 espèces de mammifères terrestres, 394 espèces d’oiseaux, 267 espèces de poissons des eaux intérieures, 36 espèces de reptiles et 21 espèces d’amphibiens. On y trouve environ 57 % des vertébrés terrestres du point chaud de biodiversité du Japon, notamment 44 % des espèces endémiques du Japon et 36 % des espèces de vertébrés du Japon menacées au plan mondial. 

    Parmi les espèces inscrites sur la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées, il y a le lapin d’Amami, seule espèce du genre, que l’on ne trouve que sur les îles Amami-Oshima et Tokunoshima, avec aucune espèce apparentée ailleurs au monde, et le râle d’Okinawa, un oiseau aptère endémique de la partie nord de l’île d’Okinawa. Les rats épineux forment un genre endémique composé de trois espèces endémiques de chacune des trois îles respectives, et le chat d’Iriomote n’a pour seul habitat que l’île d’Iriomote.

    La spéciation et l’endémisme sont élevés pour de nombreux taxons. Ainsi, 188 espèces de plantes vasculaires et 1607 espèces d’insectes sont endémiques des quatre îles du bien. Le taux d’endémisme des mammifères terrestres (62 %), des reptiles terrestres (64 %), des amphibiens (86 %) ainsi que des crabes des eaux intérieures (100 %) est également élevé. Vingt espèces sont identifiées comme espèces EDGE (Evolutionary Distinct and Globally Endangered), des espèces en danger qui n’ont pas ou peu de parents proches, notamment le rat épineux d’Okinawa, la tortue-feuille de Ryukyu et le gecko de Kuroiwa.

    Intégrité

    Le bien offre la meilleure représentation de l’archipel où il se trouve et possède le biote le plus riche du Japon, un des points chauds de biodiversité du monde. Les limites des cinq éléments constitutifs ont été soigneusement sélectionnées afin de garantir que l’ensemble du bien soit intégralement protégé, qu’il exprime les valeurs clés et démontre un niveau généralement élevé de connectivité partout où c’est possible. Il est crucial de garantir une gestion active des zones tampons pour soutenir les attributs de la valeur universelle exceptionnelle du bien et d’éviter que les activités d’exploitation du bois ne soient sources d’impacts négatifs.

    Les quatre îles où se trouve le bien ont un paysage de montagnes et de collines couvertes de forêts pluviales subtropicales intactes et contiguës qui protègent des habitats particulièrement stables pour environ 90 % des espèces indigènes, des espèces endémiques et des espèces menacées au plan mondial de la partie centrale et méridionale de l’archipel. On y trouve des systèmes d’eau douce importants au fonctionnement naturel mais certaines de leurs valeurs naturelles ont subi les impacts d’infrastructures de construction lourdes et pourraient être restaurées pour rétablir des fonctions plus naturelles.

    Les cinq éléments constitutifs du bien possèdent des forêts subtropicales intactes et d’autres habitats, souvent de dimensions importantes. Ces sites sont sélectionnés afin de comprendre les aires de répartition actuelles et potentielles les plus importantes pour les espèces endémiques et les espèces menacées et sont des attributs clés exprimant la valeur universelle exceptionnelle du bien.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    Dans le réseau japonais des aires de conservation de la nature, le bien bénéficie de la protection la plus stricte et ses éléments sont des Zones spécialement protégées ou des Zo constitutifs nes spéciales de classe I, gérées par le Ministère de l’environnement, et/ou des Zones de préservation de réserves d’écosystèmes forestiers, gérées par l’Agence pour les forêts. En outre, le bien est une Aire nationale de protection des espèces sauvages et Monument national naturel. Le bien reçoit donc des ressources adéquates pour sa gestion et bénéficie d’une protection appropriée à long terme. Certaines des espèces endémiques et/ou des espèces menacées du bien, comme le lapin d’Amami, trois espèces de rats épineux, le râle d’Okinawa et le chat d’Iriomote, sont classées et légalement protégées en tant qu’espèces nationales en danger et/ou monuments naturels nationaux.

    Les quatre îles du bien sont habitées et il y a des zones résidentielles et industrielles à proximité des habitats d’espèces endémiques et menacées. Des zones tampons ont été intégrées et sont adjacentes au bien, essentiellement dans la Zone spéciale de classe II d’un parc national et/ou la Zone de conservation et d’utilisation d’une réserve d’écosystème forestier. En outre, des zones de conservation périphériques entourent le bien et les zones tampons sont définies dans un plan de gestion exhaustif.

    Les administrations, à tous les niveaux, c’est‑à‑dire le Ministère de l’environnement, l’Agence pour les forêts, l’Agence pour les affaires culturelles, les préfectures de Kagoshima et Okinawa et 12 municipalités ont établi un Comité de liaison régional pour faciliter et coordonner la gestion d’aires bénéficiant de multiples niveaux de protection, et la protection d’espèces désignées. Le Comité gère le bien selon un plan de gestion exhaustif qui comprend des mesures de conservation non seulement pour le bien mais aussi pour les zones tampons et les zones de conservation périphériques. 

    Les effets potentiels du tourisme exercent une menace importante sur les espèces sauvages de certaines régions, y compris l’île d’Iriomote. Parmi les autres menaces, il y a les espèces exotiques envahissantes comme la petite mangouste indienne et les chats, la mortalité des animaux sauvages tués sur la route et le prélèvement illégal d’espèces rares et menacées. Afin de lutter contre ces menaces, de les prévenir et de les atténuer, diverses mesures sont appliquées en collaboration entre des organismes administratifs, des organisations privées et les communautés locales. Ces dernières années, l’industrie du tourisme a pris son essor et il importe d’évaluer intégralement le niveau du tourisme et de veiller en permanence à ce qu’il reste durable. L’impact des espèces exotiques envahissantes et la mortalité des animaux tués sur la route – en particulier les effets critiques du trafic routier sur des espèces en danger telles que le chat d’Iriomote – doivent être maintenus à un minimum absolu et strictement suivis tandis que le prélèvement illégal d’espèces sauvages rares et menacées doit être empêché. Il convient d’élaborer une stratégie exhaustive de restauration des rivières afin de passer, dans toute la mesure du possible, d’une infrastructure construite à l’emploi de techniques fondées sur la nature et d’approches de restauration. Les activités qui ont lieu dans les zones tampons, notamment l’extraction traditionnelle extrêmement limitée du bois, nécessitent une vigilance continue et doivent être strictement limitées et surveillées.

  5. Félicite l’État partie pour son engagement envers la conservation de ce bien et pour les efforts qu’il a déployés pour réviser la proposition d’inscription d’origine afin de traiter des questions d’intégrité ;
  6. Demande à l’État partie de prendre immédiatement des mesures pour améliorer la protection et la gestion du bien, notamment par les moyens suivants :
    1. limiter ou réduire le nombre de visites touristiques à partir des niveaux actuels, en particulier sur l’île d’Iriomote, jusqu’à ce qu’une évaluation critique de la capacité de charge touristique et des impacts puisse être menée et intégrée dans un plan de gestion du tourisme révisé,
    2. examiner de toute urgence l’efficacité et le renforcement, si nécessaire, des mesures de gestion de la circulation routière pour réduire le nombre d’animaux appartenant à des espèces en danger qui sont tués sur les routes (y compris mais pas seulement le lapin d’Amami, le chat d’Iriomote et le râle d’Okinawa),
    3. développer une stratégie exhaustive de restauration des rivières afin de faire une transition, partout où c’est possible, entre l’infrastructure de construction lourde et des techniques fondées sur la nature et des approches de réhabilitation telles que la reconstitution, la plantation de végétation et la formation de différents types d’habitats,
    4. limiter ou réduire les opérations d’exploitation du bois dans les zones tampons à partir des niveaux actuels, tant par le nombre que par la taille combinée de chaque zone exploitée, et garantir que toute l’exploitation reste strictement limitée aux zones tampons ;
  7. Demande aussi à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport sur la mise en œuvre des recommandations susmentionnées, pour examen par l’UICN.
Documents
WHC/21/44.COM/18
Rapport des décisions adoptées lors de la 44e session étendue du Comité du patrimoine mondial
Contexte de la Décision
WHC-21/44.COM/8B
WHC-21/44.COM/INF.8B2
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