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Décision 41 COM 8B.21
Ouvrages de défense vénitiens du XVIe au XVIIe siècle : Stato da Terra – Stato da Mar occidental (Croatie, Italie, Monténégro)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC/17/41.COM/8B et WHC/17/41.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit Les ouvrages de défense vénitiens du XVe au XVIIe siècle : Stato da TerraStato da Mar occidental, Croatie, Italie, Monténégro, à savoir six des quinze éléments composant la série proposée : la ville fortifiée de Bergame, la ville fortifiée de Peschiera del Garda et la ville-forteresse de Palmanova (Italie), le système défensif de Zadar et le fort Saint-Nicolas, comté de Šibenik-Knin (Croatie), et la ville de Kotor (Monténégro), sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (iii) et (iv) ;
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    Les ouvrages de défense vénitiens du XVIe au XVIIe siècle : Stato da TerraStato da Mar occidental se composent de six éléments constitutifs situés en Italie, en Croatie et au Monténégro et se répartissant sur plus de 1 000 km entre la région lombarde en Italie et la côte orientale de l’Adriatique. Ils représentent dans leur ensemble les ouvrages défensifs de la Sérénissime du XVIe au XVIIe siècle, la période la plus importante de la longue histoire de la République vénitienne ; et illustrent les conceptions, adaptations et opérations de défense alla moderna qui allaient apparaître dans toute l’Europe.

    L’introduction de la poudre à canon entraîna d’importants changements dans les techniques et l’architecture militaires, qui se reflètent dans la conception des fortifications – dénommées alla moderna. L’organisation et les défenses du Stato da Terra (protégeant la république vis‑à‑vis d’autres puissances européennes au nord-ouest) et du Stato da Mar (protégeant les routes maritimes et les ports de la mer Adriatique vers le Levant) furent nécessaires pour soutenir l’expansion et le pouvoir de la république de Venise.

    Le vaste territoire de la Sérénissime fut incontestablement le champ quasi exclusif de la genèse du système alla moderna ou bastionné pendant la Renaissance ; et les vastes réseaux défensifs innovants créés par la république de Venise sont d’une importance historique, architecturale et technologique exceptionnelle. Les attributs de la valeur universelle exceptionnelle sont des ouvrages en terre et structures de fortification et de défense de la République vénitienne aux XVIe et XVIIe siècles. Les environnements paysagers leur apportent une forte contribution, et renforcent les qualités visuelles des six éléments constitutifs ; de même que les structures urbaines et défensives de périodes antérieures (médiévales) ou plus récentes de l’histoire (comme les modifications et ajouts des périodes napoléonienne et ottomane) qui permettent aux éléments de la série d’être fidèlement représentés et à la cohérence tactique de chaque site militaire d’être reconnue dans sa configuration finale.

    Critère (iii) : Les ouvrages de défense vénitiens fournissent un témoignage exceptionnel sur la culture militaire alla moderna qui évolua au sein de la république de Venise aux XVIe et XVIIe siècles, impliquant de vastes territoires et interactions. Dans leur ensemble, les éléments témoignent d’un réseau ou système défensif pour le Stato da Terra et le Stato da Mar occidental, centré dans la mer Adriatique ou Golfo di Venizia, qui possédait des dimensions civiles, militaires et urbaines s’étendant au-delà, traversant la région méditerranéenne jusqu’au Levant.

    Critère (iv) : Les ouvrages de défense vénitiens présentent les caractéristiques du système fortifié alla moderna (système bastionné) construit par la république de Venise pour s’adapter à des changements qui furent introduits à la suite de l’utilisation accrue d’armes à feu. Dans leur ensemble, les six éléments constitutifs illustrent d’une manière exceptionnelle les caractéristiques du système alla moderna, parmi lesquelles ses capacités techniques et logistiques, ses stratégies de combat modernes et ses nouvelles exigences architecturales à l’intérieur du Stato da Terra et des parties occidentales du Stato da Mar.

    Intégrité

    Les six éléments constitutifs des ouvrages de défense vénitiens au sein du Stato da Terra et des parties occidentales du Stato da Mar représentent dans leur ensemble les attributs nécessaires de la valeur universelle exceptionnelle de ce patrimoine transnational, dont leur diversité typologique, intégrité visuelle et état de conservation. Ce bien en série laisse ouverte l’éventualité d’une future proposition d’inscription d’exemples qui sont susceptibles de représenter, d’une manière exceptionnelle et complémentaire, les applications des technologies alla moderna dans toute l’étendue de la République vénitienne en cette période de l’histoire dans le Stato da Mar du Levant ou oriental. L’état de conservation des éléments constitutifs individuels est bon d’une manière générale, bien que leur intégrité soit variable, et dans certains cas vulnérable en raison d’aménagements et de contraintes dues au tourisme, passés et actuels. Bien que des extensions complémentaires puissent être réalisées pour les zones tampons (en particulier pour les éléments de Zadar et Kotor), les délimitations des six éléments constitutifs sont appropriées.

    Authenticité

    Les ouvrages de défense vénitiens au sein du Stato da Terra et des parties occidentales du Stato da Mar et le phénomène de l’architecture militaire alla moderna ont été étudiés de manière approfondie, avec le soutien d’abondantes pièces d’archives, de documents, de dessins d’architecture, de cartes et de maquettes. Compte tenu de leurs objectifs et de leurs emplacements, de nombreux changements sont intervenus sur les éléments constitutifs sélectionnés, notamment des dommages aux différentes époques de conflits des périodes napoléonienne, autrichienne et ottomane et du XXe siècle.

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    La protection légale des éléments constitutifs des ouvrages de défense vénitiens au sein du Stato da Terra et des parties occidentales du Stato da Mar a été établie aux niveaux national et régional/local dans chacun des trois États parties. Les cadres prévus pour la protection juridique comprennent des lois sur la protection du patrimoine culturel et de l’environnement. En Italie, les trois éléments constitutifs sont protégés par le « Code du patrimoine culturel et paysager » (2004) qui fixe le cadre réglementaire national pour les travaux de conservation, y compris la protection d’éléments paysagers importants ; et chaque élément est également protégé par des plans territoriaux régionaux et municipaux et par des mesures de protection locales qui réglementent les transformations urbaines. En Croatie, les deux éléments constitutifs sont protégés par la « loi sur la protection et la préservation des biens culturels », et l’inscription au registre des biens culturels ; de même que par des mesures de protection locales qui réglementent les transformations urbaines. Au Monténégro, l’élément constitutif sélectionné est protégé par la « loi sur la protection des biens culturels » et des ordonnances subordonnées ; et la « loi sur l’aménagement du territoire et la construction » et des mesures de protection locales qui réglementent les transformations urbaines.

    La gestion du bien transnational en série est organisée à des niveaux de responsabilité et d’activité transnational, national, régional et local. Un protocole d’accord transnational, qui a été signé en décembre 2015, prévoit une coordination entre les trois États parties et établit l’équipe de coordination internationale responsable de la coordination, de la mise en œuvre et de l’actualisation régulière du plan de gestion transnational. Des objectifs de gestion du patrimoine communs, un cadre pour des études d’impact sur l’environnement et un résumé des projets en cours sont fournis par le plan de gestion transnational. La préparation aux risques est fournie par les États parties pour les risques de catastrophes naturelles pertinents, parmi lesquels les tremblements de terre, les incendies de forêts et l’élévation du niveau de la mer. En raison des pressions complexes et des niveaux de tourisme élevés pour certains des éléments constitutifs de ce bien en série, des plans de conservation et de gestion au niveau de chacun des sites sont nécessaires, y compris des plans de gestion des visiteurs et des études de la capacité d’accueil touristique.

    L’équipe de coordination internationale est soutenue par des groupes de coordination nationale dans chaque pays, composés des autorités nationales, régionales et locales concernées. Les ressources financières et les sources d’expertise et de formation pour la conservation des éléments constitutifs de ce bien en série ont été définies. Un système global de suivi a été établi, mais pourrait être élargi grâce au travail de l’équipe de coordination internationale, en particulier par rapport aux contraintes dues aux visiteurs.

  4. Recommande que les États parties prennent en considération les points suivants :
    1. Élaborer et mettre en œuvre de toute urgence le cadre relatif aux études d’impact sur le patrimoine pour les propositions d’aménagement (y compris celles associées à la gestion et à l’accès touristiques),
    2. Garantir que tous les projets majeurs susceptibles d’avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle de la série soient communiqués au Comité du patrimoine mondial conformément au paragraphe 172 des Orientations,
    3. Assurer que la planification de la conservation pour chaque élément constitutif conserve des témoignages des modifications apportées aux fortifications pendant toutes les périodes historiques, plutôt que supprimer des témoignages sans rapport avec la République vénitienne,
    4. Réviser et modifier les zones tampons pour intégrer des fortifications de périodes ultérieures afin de reconnaître la cohérence tactique de chaque site militaire dans sa configuration finale (en particulier pour Peschiera del Garda et Kotor) et soutenir la valorisation future d’une pédagogie militaire dans les éléments constitutifs de la série,
    5. Étendre la protection de la zone tampon pour l’élément constitutif de Zadar à la lumière des impacts potentiels d’aménagements à proximité,
    6. Étendre la protection de la zone tampon pour Kotor afin d’intégrer une zone maritime,
    7. Élaborer et mettre en œuvre des plans de gestion pour chaque élément constitutif, clairement basés sur la valeur universelle exceptionnelle du bien transnational en série,
    8. Poursuivre les efforts pour déplacer des éléments intrusifs et redondants au sein des éléments constitutifs de la série, comme les parcs de stationnement intrusifs (Zadar) ; et des aménagements urbains et industriels visuellement intrusifs (Kotor). Ces objectifs devraient être intégrés dans les plans de gestion des sites, faire l’objet d’études d’impact sur l’environnement et être suivis,
    9. Élaborer et mener l’étude proposée sur la capacité d’accueil touristique, comme une priorité urgente,
    10. Élaborer, comme une priorité urgente, des plans de gestion des visiteurs qui permettent un tourisme durable et des expériences de grande qualité pour les visiteurs,
    11. Élaborer une stratégie de conservation transnationale basée sur les valeurs, s’appuyant sur l’expertise spécialisée dans le domaine des structures défensives vénitiennes alla moderna, en tant qu’outil pour aider les équipes de coordination nationale et internationale,
    12. Poursuivre l’élaboration des dispositifs de suivi au travers du travail de l’équipe de coordination internationale ;
  5. Demande aux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1er décembre 2019 un rapport sur la mise en œuvre des recommandations susmentionnées pour examen par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 44e session en 2020 ;
  6. Décide que le nom du bien transnational en série soit modifié pour devenir : Ouvrages de défense vénitiens du XVIe au XVIIe siècle : Stato da TerraStato da Mar occidental ;
  7. Recommande également que le Forte Mare de Herceg Novi, Monténégro, soit envisagé à l’avenir comme une extension du bien actuel lorsque les études et travaux de conservation en cours afin de réduire l’impact des installations touristiques mal situées sur l’authenticité de cet élément constitutif seront achevés ;
  8. Encourage les États parties à envisager de demander les conseils de l’ICOMOS afin de donner suite aux recommandations susmentionnées.
Documents
WHC/17/41.COM/18
Décisions adoptées lors de la 41e session du Comité du patrimoine mondial (Cracovie, 2017)
Contexte de la Décision
WHC-17/41.COM/8B
WHC-17/41.COM/INF.8B1
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