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Transmettre et documenter l’architecture vernaculaire des Bâtiments traditionnels ashanti (Ghana) 

Publiée en 2021, une nouvelle édition de la publication de référence « Bâtiments traditionnels ashanti » met à jour et enrichit ce document consacré à leur remarquable architecture et le rend de nouveau accessible au grand public. La publication a pour objectifs de renforcer les compétences des professionnels du patrimoine et de soutenir le développement d’un tourisme patrimonial durable.

À propos des bâtiments traditionnels ashanti

Non loin de Koumassi, dans le centre du Ghana, un ensemble de bâtiments traditionnels constitue les derniers vestiges de la grande civilisation des Ashantis, qui connut son apogée au 18e siècle. Cet ensemble de bâtiments comprend dix temples et sanctuaires fétichistes situés dans différents villages près de Koumassi. Ils représentent les derniers exemples du style architectural unique qui symbolise la grandeur du royaume Ashanti. Les motifs traditionnels qui figurent sur leurs bas-reliefs richement décorés sont chargés de signification symbolique. 

Le royaume Ashanti était connu pour transmettre sa culture par le biais de symboles « Adinkra » gravés dans des lieux sacrés plutôt que par le biais d’écrits. Ces motifs revêtent de profondes significations symboliques et philosophiques, reflétant les idées et les valeurs du peuple ashanti, et sont transmis de génération en génération. Aujourd’hui encore, les temples ashantis sont utilisés pour consulter les divinités et leur demander conseil avant de prendre des décisions importantes, renforçant de fait un patrimoine technique, religieux et spirituel complexe et dense.

Les bâtiments traditionnels ashanti ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1980 pour leur valeur universelle exceptionnelle au titre du critère (V). 

l’UNESCO en 1980 pour leur valeur universelle exceptionnelle au titre du critère (V). 
L’intégrité du site patrimonial est menacée par l’incidence de divers facteurs environnementaux (climatiques, géologiques, etc.). Cela inclut notamment la détérioration du tissu due au climat tropical, chaud et humide, qui est préjudiciable aux bâtiments traditionnels en terre et en clayonnage enduit de torchis. Trois rapports sur l’état de conservation ont été présentés au Comité du patrimoine mondial entre 1996 et 1999. 

Transmettre et documenter l’architecture vernaculaire des Bâtiments traditionnels ashanti (Ghana)

Contexte : exposition et première publication

À sa vingtième session (1996), le Comité du patrimoine mondial s’est montré préoccupé par l’insuffisance des ressources disponibles pour la conservation des fragiles bâtiments traditionnels ashanti et a recommandé que le Ghana Museums and Monuments Board (GMMB) prépare des plans d’ensemble de conservation et de gestion du site (Décision : CONF 202 IV.7).

En 1997, une mission financée par CRAterre–EAG a constaté que d’importants travaux de restauration avaient été entrepris dans les années 1960 sur la quasi-totalité des bâtiments classés, sans réelle base scientifique et documentaire, et révélé l’existence d’un cadre de gestion qui interdisait aux populations locales d’intervenir dans l’entretien des bâtiments. Suite à ces constatations, le Comité du patrimoine mondial a approuvé, à sa vingt et unième session (1997), une demande d’assistance internationale pour un montant total de 47 000 USD. Alarmé par l’urgence des travaux nécessaires et faisant suite à une demande officielle des autorités, préoccupées, le Comité a alloué 20 000 dollars supplémentaires aux bâtiments ashanti. Les fonds ont été employés pour la réalisation d’une étude rapide de l’état de l’ensemble des sites et d’un chantier formation organisé par CRAterre-EAG. Des artisans locaux et des travailleurs villageois ont été formés à cette occasion, en partie sur la base de la participation communautaire. Suite à cette session de formation, le service local du GMMB a organisé des ateliers similaires dans six autres sites (Rapport sur l’état de conservation, 1997). Le programme a été renforcé par l’assistance technique fournie par l’ambassade de France au Ghana. 

C’est dans le contexte de ce programme qu’une exposition et une brochure ont été développées par le Ghana Museums and Monuments Board dans le cadre du « Programme in situ Africa 2009 » (UNESCO, ICCROM, CRAterre-EAG). La brochure a été préparée par des experts du Ghana Museums and Monuments Board et de CRAterre-EAG. La publication comporte une présentation de l’histoire et de la culture du peuple ashanti, ainsi qu’une documentation détaillée (textes explicatifs, analyses, dessins et photographies) portant sur l’architecture vernaculaire des bâtiments, leur symbolique et les techniques de construction qui leur sont propres. Elle contient également une section consacrée aux pratiques exemplaires en matière de conservation. 

La brochure a été officiellement lancée par l’Asantehene (le roi des Ashantis) et l’ambassadeur de France, avec le soutien de l’ambassade de France au Ghana et de l’Alliance française de Koumassi. L’impression a été financée par des entreprises privées (ELF-Oil Ghana Ltd, Novotel et CFAO Ghana Ltd). 1 500 exemplaires ont été fournis au bureau régional du GMMB en vue de renforcer le fonds renouvelable établi avec le tirage de cartes postales et la production de tee-shirts. La vente des produits a été conçue pour contribuer à la durabilité économique des sites (Rapport sur l’état de conservation, 1999).

© CRA-terre / Thierry Joffroy 
© Sébastien Moriset

Seconde publication 
Une seconde édition révisée de « Bâtiments traditionnels ashanti » a été publiée en 2021 dans le cadre du projet Sankofa, parrainé par l’ambassade de France à Koumassi, Ghana. 

À propos du projet Sankofa

L’UNESCO collabore avec l’ambassade de France sur la composante la plus pertinente pour les sites du patrimoine mondial, qui inclut la sensibilisation aux bâtiments traditionnels ashanti et l’étiquetage en cours de tous les sites du patrimoine mondial au Ghana à l’aide d’une signalisation correcte. 

Le projet Sankofa comporte trois volets : 

  • renforcement des compétences et de la formation initiale dans le secteur du patrimoine, du tourisme et de l’hôtellerie ;
  • participation à la création des conditions de développement d’un tourisme patrimonial durable (promotion, soutien aux organisations de la société civile, formation des professionnels, développement des ressources des musées) ; et
  • gestion de projets.

Cette publication révisée a pour but de susciter à nouveau l’intérêt pour l’architecture traditionnelle du site Bâtiments traditionnels ashanti, inscrit sur la liste du patrimoine mondial, et d’encourager les étudiants et les chercheurs à agir en faveur du développement durable. L’édition a été préparée par le Ghana Museums and Monuments Board (GMMB) et l’UNESCO au Ghana, avec le soutien de l’ambassade de France au Ghana. 

Plus de vingt ans après la première édition, la réédition dans le cadre du projet Sankofa vise à renforcer les compétences des professionnels du patrimoine et à aider le Ghana à promouvoir un tourisme patrimonial durable. La publication révisée, disponible gratuitement en ligne, comprend de nouveaux avant-propos rédigés par le directeur exécutif par intérim du GMMB, M. Ivor Agyeman-Duah, le représentant de l’UNESCO au Ghana, M. Abdourahamane Diallo, et l’ambassadrice de France au Ghana, S. E. Anne Sophie Avé. Elle comprend également un épilogue rédigé par le GMMB, qui présente les nouveaux résultats obtenus depuis la dernière publication.

La publication « Bâtiments traditionnels ashanti » rappelle l’importance de ces sites pour nos vies, nos identités et nos communautés, ainsi que pour les générations futures. Elle contribue en outre à l’Année des arts, de la culture et du patrimoine de l’Union Africaine 2021.

Sources: 

Contribution  à l’implémentation de la Recommandation concernant le paysage urbain historique

Le projet vise à contribuer à la mise en œuvre de l’approche défendue dans la Recommandation concernant le paysage urbain historique :

  • en documentant les aspects matériels et immatériels du patrimoine culturel urbain, y compris l’architecture vernaculaire ; et
  • en promouvant la sensibilisation aux valeurs du patrimoine culturel et leur diffusion. 

Outils PUH  

 Les outils de connaissance et de planification 

Contribution à la réalisation des objectifs de développement durable  

Cette initiative vise à favoriser le développement durable et à contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable.

Objectif 8 : Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous

  • Cible 8.9 : l’initiative vise à développer un tourisme durable qui crée des emplois et mette en valeur la culture et les produits locaux.

Objectif 11 : Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables. 

  • Cible 11.4 : l’initiative vise à renforcer les efforts de protection et de préservation du patrimoine culturel mondial.  

Remarque : les impacts potentiels décrits des projets ne sont qu'indicatifs et basés sur les informations soumises et disponibles. Le Centre du patrimoine mondial ne procède pas à une vérification indépendante des projets et de leurs impacts. 

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Contact

Bureau national de l'UNESCO pour le Ghana (UNESCO Accra)

  • Addresss : 4 Nortsoo Street, North Dzorwulu, Accra, Ghana
  • Téléphone : +233 302 740 840
  • E-mail : accra@unesco.org
  • Site Web : unesco.org/fieldoffice/accra

Ghana Museums and Monuments Board (Conseil des musées et monuments du Ghana)

Image de couverture : section du sanctuaire Bodwise incluse dans la publication Asante Traditional Buildings

Attention : Les études de cas sur cette plateforme concernent pratiques de protection du patrimoine en sites du patrimoine mondial et au-delà. La publication des cas d’étude sur ce site web n’implique pas l’inclusion du site dans la liste du patrimoine mondial ou dans un des programmes thématiques. Les pratiques partagées ne sont pas évaluées de quelque façon par le Centre du patrimoine mondial ou présentées ici comme pratiques exemplaires, ni elles représentent solutions complètes pour les problèmes de gestion du patrimoine. Les points de vue exprimés par les experts et les gestionnaires des sites sont personnels et ne reflètent pas nécessairement les vues du Centre du patrimoine mondial. Les pratiques et visions partagées ici sont comprises pour donner un aperçu et élargir le dialogue sur la conservation du patrimoine afin de poursuivre la gestion du patrimoine urbain en général.

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