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Ouverture du Comité du patrimoine mondial à Christchurch

samedi 23 juin 2007
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Le respect traditionnel de la region Pacifique pour la préservation tant naturelle que culturelle a été célébré, hier samedi, à l'ouverture de la 31e session du Comité du patrimoine mondial, présidée par Tumu Te Heuheu de Nouvelle-Zélande.

Une cérémonie de bienvenue traditionnelle Powhiri a eu lieu dans l'auditorium de l'Hôtel de ville de Christchurch pour l'ouverture de la session en présence, notamment, du Gouverneur général de Nouvelle-Zélande, Anand Satyanand ; du Premier ministre de Nouvelle-Zélande, Helen Clark ; du Directeur général ajoint de l'UNESCO, Marcio Barbosa, qui représentait le Directeur général Koïchiro Matsuura ; du Président du Conseil exécutif, Zhang Xinsheng, ainsi que des représentants des 21 Etats qui constituent le Comité du Patrimoine mondial et du Président du Comité.

S'exprimant en maori, Rick Tau, un Vénérable Ancien de la tribu des Ngai Tahu de l'Ile du Sud (Nouvelle-Zélande), a souhaité la bienvenue aux participants, notamment ceux de l'hémisphère nord, « à l'hiver de l'hémisphère sud, la saison où l'on organise le futur » et les a exhortés à « ouvrir les portes du savoir et de la pensée [...] afin que les résultats des réunions soient acceptables en termes de fraternité [...] et afin que nous puissions suivre les traces de nos ancêtres qui nous ont laissé les paysages que nous connaissons ».

Te Kananawa Pitiroi, un Vénérable Ancien de la tribu des Ngati Tuwharetoa du centre de l'Ile du Sud, s'est aussi exprimé en maori et a exhorté les participants à « se souvenir que l'état naturel antique qui existe encore ici vaut la peine d'être préservé ».

Parekura Horomia, ministre des Affaires maori et ministre associé de l'Education, a aussi utilisé le maori dans son discours de bienvenue et a pressé les participants de laisser l'esprit de la langue les pénêtrer. Après lui, s'est exprimé Garry Moore, Maire de Christchurch, qui a parlé du patrimoine de la Ville.

Le Gouverneur général de Nouvelle-Zélande a ensuite parlé du besoin de protéger les sites du patrimoine mondial face à ces défis sérieux que sont notamment « le changement climatique, la diminution des ressources de pêche et d'eau, le déclin des écosystèmes et de nombreux autres problèmes ». Il a souligné que bien que la région Pacifique couvre un tiers du globe, elle est sous-représentée sur la Liste du patrimoine mondial. Parlant de l'histoire particulière de la Nouvelle-Zélande et de son respect de longue date tout à la fois des institutions et des traditions maori et occidentales, le Gouverneur a cité un proverbe maori : « Prenez soin de la terre et prenez soin de la population, allez de l'avant ».

Le Premier ministre Helen Clark a pour sa part souligné la particularité de la Nouvelle-Zélande qui n'est occupée par l'homme que depuis un millier d'années. En conséquence, la Nouvelle-Zélande a de nombreux fragiles et uniques écosystèmes qui doivent être préservés, a déclaré le Premier ministre. En ce qui concerne la participation de la Nouvelle-Zélande au Comité du patrimoine mondial, le Premier ministre a déclaré que son pays avait pris l'engagement de représenter la région Pacifique dans son entier. Mme Clark a souligné que East Rennel, dans les Iles Solomon, est le seul site du patrimoine mondial se trouvant dans un des petits pays insulaires du Pacifique sud.

S'exprimant au nom du Directeur général de l'UNESCO, son adjoint, Marcio Barbosa, a salué le patrimoine culturel maori qui « prend de nombreuses et différentes formes, tant matérielles qu'immatérielles. Nous voyons cette interconnectivité », a-t-il ajouté, « dans le premier paysage culturel inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, le Parc national Tongariro. En reconnaissant les liens spirituels unissant le peuple maori avec son environnement, le Comité du patrimoine mondial a fait une avancée décisive dans la célébration de la valeur intangible du patrimoine naturel ».

« Le lien indéfectible entre le peuple et sa terre est l'une des caractéristiques les plus distinctives de la région Pacifique et nécessite d'être pris en compte dans la gestion du patrimoine», a continué M. Barbosa avant de rendre hommage au Président du Comité du patrimoine mondial, le Chef Tumu Te Heuheu : « Vous et vos ancêtres incarnez la relation harmonieuse entre l'homme et la nature, le passé et le présent, le matériel et le spirituel, que nous sommes réunis ici pour préserver ».

Le Président du Conseil Exécutif de l'UNESCO, Zhang Xinsheng, a encouragé les petits Etats insulaires en développement du Pacifique à ratifier la Convention de l'UNESCO sur le patrimoine mondial afin d'aider à corriger la sous-représentation de la région sur la Liste du patrimoine mondial. Il a souligné que « face à la mondialisation croissante,toutes les dimensions du patrimoine, naturelle, culturelle, matérielle et intangible, font partie de l'équation du développement durable » et il a mis en garde contre les dangers d'une uniformisation générée par la mondialisation.

Dame Silvia Cartwright, Présidente de la Commission nationale de la Nouvelle-Zélande pour l'UNESCO, a ensuite introduit une présentation du Forum des Jeunes qui fut suivie d'une démonstration d'un Kapa haka.

L'ultime orateur de la cérémonie d'ouverture fut Tumu Te Heuheu, Chef suprême de la tribu Tuwharetoa du centre de l'Ile du Nord et président de la 31e session du Comité du patrimoine mondial. Il a souligné la nécessité que les communautés jouent un rôle dans la préservation du patrimoine, et a évoqué le patrimoine de la région Pacifique et l'histoire de ses peuples.

Pendant sa session, le Comité du patrimoine mondial examinera l'état de conservation des sites de la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO et ceux de la Liste du patrimoine mondial en péril. Le Comité étudiera également les demandes d'inscription de 36 nouveaux sites naturels et culturels sur la Liste du patrimoine mondial qui en compte actuellement 830 biens, dont 644 culturels, 162 culturels et 24 mixtes. A ce jour, 184 Etats ont ratifié la Convention.

Pour plus d'information, consulter https://whc.unesco.org/

Contact en Nouvelle-Zélande :

Roni Amelan, Bureau de l'information du public de l'UNESCO, +64 273 414 518 - r.amelan@unesco.org

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