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Le Comité du patrimoine mondial adopte une stratégie sur le patrimoine et le changement climatique

lundi 10 juillet 2006
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Le Comité du patrimoine mondial a adopté lundi les recommandations relatives aux moyens à mettre en œuvre pour lutter contre la menace que constitue le changement climatique pour de nombreux sites du Patrimoine mondial comme le Mont Everest (Parc national de Sagarmatha au Népal), la Grande Barrière de corail (Australie) et Venise (Italie). « Il s'agit du début d'un long processus, un processus important car il attire l'attention sur des questions à long terme » a expliqué la Présidente du Comité du patrimoine mondial, Ambassadrice et Déléguée permanente de la Lituanie auprès de l'UNESCO, Ina Marčiulionytė. Elle a ajouté : « Il est clair que les causes et effets du changement climatique ne peuvent pas être résolus en se limitant aux biens du patrimoine mondial. Mais nous avons le devoir de faire ce qui est en notre pouvoir pour protéger ce patrimoine puisque nous sommes responsables de la mise en œuvre de la Convention. C'est ce que nous essayons de faire en lançant plus d'études et en partageant notre expérience ».

Le Comité a approuvé les recommandations formulées par 50 spécialistes internationaux de changement climatique qui se sont réunis au Siège de l'UNESCO en mars. Cette réunion, convoquée à l'initiative du Comité du patrimoine mondial, a été financée par le gouvernement du Royaume-Uni avec le soutien de la Fondation des Nations Unies. Elle a donné lieu à la rédaction d'un rapport intitulé « Prévision et gestion des effets du changement climatique sur le patrimoine mondial » et à une « Stratégie pour aider les Etats parties à mettre en œuvre des réactions de gestion adaptées ».

Le Comité a demandé aux Etats parties et à tous les partenaires impliqués de mettre en œuvre la Stratégie afin de protéger la valeur universelle exceptionnelle, l'intégrité et l'authenticité des sites du Patrimoine mondial des effets néfastes du changement climatique. Il a décidé que les sites affectés par le changement climatique pourront être inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril, au cas par cas, et demandé qu'une étude soit réalisée sur d'autres solutions pour ces sites.

Le Comité a également encouragé le Centre du patrimoine mondial, les organisations consultatives (notamment le Conseil international des monuments et des sites, l'ICOMOS, et l'Union mondiale pour la nature, l'UICN), et les Etats parties à faire des propositions pour développer des projets pilotes concernant certains biens spécifiques du Patrimoine mondial, notamment dans les pays en développement, afin de définir les meilleures pratiques pour la Stratégie.

La plupart des écosystèmes naturels et des sites du Patrimoine, qu'ils soient terrestres ou marins, risquent d'être affectés par le changement climatique. Ce phénomène concerne les glaciers, les barrières de corail, les mangroves, les forêts boréales et tropicales, les écosystèmes polaires et alpins, les zones humides et les prairies. L'ensemble de Kluane /
Wrangell-St Elias / Glacier Bay / Tatshenshini-Alsek (États-Unis et Canada), le Parc national de Sagarmatha (Népal), le Parc national de Huascarán (Pérou), le Parc national du Kilimandjaro (République-Unie de Tanzanie), le Fjord glacé d'Ilulissat (Danemark), la Grande Barrière de corail (Australie) et le Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (Belize), et le Parc international de la paix Waterton-Glacier (États-Unis et Canada) figurent parmi les sites menacés.

Le changement climatique représente aussi un risque pour les sites culturels. La montée du niveau de la mer met les sites côtiers en péril, par exemple les quatre sites londoniens. La désertification menace des sites tels que les Grandes Mosquées de Tombouctou (Mali). Fortes précipitations et hausses de température peuvent provoquer l'effondrement de certaines structures et les mouvements de population dûs au changement climatique risquent de se traduire par l'abandon de certains sites tandis que d'autres se trouveront trop sollicités.

Par ailleurs, le Comité a demandé au Centre du patrimoine mondial de préparer un document d'orientation relatif à l'impact de changement climatique sur les biens du Patrimoine mondial. Elaboré en consultation avec les experts, les conservateurs, les organisations internationales et la société civile, ce document devrait être présenté au Comité du patrimoine mondial en 2007. Il devrait traiter de la synergie entre les différentes conventions portant sur ce sujet, identifier les besoins en matière de recherche, et évaluer le rôle que peut jouer la Convention du patrimoine mondial, sur un plan juridique, pour répondre aux changements climatiques. Il devrait aborder la question des liens entre les organismes internationaux et agences des Nations Unies traitant de ces questions.
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