Les meilleures pratiques en matière de préparation face au blanchiment des coraux dans les sites du patrimoine mondial marin de l'UNESCO
Le 13 juillet 2022, des experts en préparation au blanchiment des coraux et des équipes de gestion locales des récifs coralliens du patrimoine mondial de l'UNESCO se sont réunis en ligne pour partager les meilleures pratiques permettant de reconnaître les alertes au blanchiment et de déployer rapidement des mesures de suivi et d'évaluation lors de tels événements.
Ces dernières années, les récifs coralliens ont été de plus en plus exposés au stress thermique en raison de la hausse des températures résultant du changement climatique. Dans le cadre du scénario de « maintien du statu quo des émissions », 25 des 29 récifs du patrimoine mondial devraient connaître un blanchissement important deux fois par décennie d'ici 2040. La compréhension des systèmes d'alerte en cas de blanchiment de masse et la préparation au blanchiment des coraux sont devenues des éléments essentiels de la gestion locale des récifs coralliens du patrimoine mondial, partout dans le monde.
Dans le site du patrimoine mondial du Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (Belize), les gestionnaires marins s'appuient sur les courriels d'alerte au blanchiment émis par le NOAA Coral Reef Watch, qui prédit les températures de surface de la mer auxquelles les coraux pourraient blanchir. Cela déclenche des campagnes de surveillance in situ des récifs coralliens afin de vérifier si les coraux ont effectivement blanchi et s'il faut les restaurer.
Les enseignements tirés du programme de surveillance à long terme des récifs coralliens dans le site du patrimoine mondial du Lagon sud des îles Chelbacheb (Palaos) ont aidé les gestionnaires à comprendre l'importance d'une bonne qualité de l'eau, d'éviter la surexploitation des poissons qui se nourrissent de végétaux - ce qui minimise la prolifération des algues, et de conserver les zones d'où les larves de corail peuvent repeupler les récifs endommagés.
Les gestionnaires du site du patrimoine mondial de la Grande Barrière (Australie) utilisent des analyses météorologiques, des relevés aériens et des relevés dans l'eau pour se préparer aux épisodes de blanchiment et les documenter. Un programme innovant appelé Eye on the Reef permet aux visiteurs d'enregistrer leurs observations lorsqu'ils plongent jusqu’au récif et fournit à l'autorité de gestion du patrimoine mondial des informations précieuses de première main lorsqu'un blanchissement se produit.
Les experts ont également souligné l'importance cruciale d'une communication claire et du renforcement de la résilience en réduisant d'autres pressions telles que la pêche non durable ou en garantissant une bonne qualité de l'eau. Le renforcement de la résilience est considéré comme un élément essentiel de la préparation à un épisode de blanchissement des coraux. Ceci commence des années à l'avance, mais donne aux récifs coralliens de bien meilleures chances de se rétablir lorsqu'un tel événement se produit.
À l'occasion de la conférence "Our Ocean" à Palau, l'UNESCO a annoncé un plan d'urgence visant à donner aux récifs coralliens inscrits au patrimoine mondial les meilleures chances de survie.
La réunion en ligne était la sixième édition d'une nouvelle série d'échanges numériques qui a été lancée par le programme marin du patrimoine mondial de l'UNESCO en avril 2020. Ces réunions constituent une plateforme en ligne exclusive où les gestionnaires des 50 sites du patrimoine mondial marin se rencontrent et partagent leurs succès dans la résolution des principaux défis de conservation.
En raison de leur statut d’aires marines protégées les plus emblématiques au monde, les sites du patrimoine mondial marin de l’UNESCO occupent une position unique pour stimuler le changement et l'innovation, établir de nouvelles normes mondiales d'excellence en matière de conservation et de s’ériger en tant que lueurs d'espoir dans un océan en mutation. Ces réunions en ligne sont rendues possibles grâce au soutien de l'Office français de la biodiversité et de la Fondation pour la Grande Barrière de corail (Great Barrier Reef Foundation). La participation est possible uniquement sur invitation.
