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La réunion UNESCO-GIEC-ICOMOS renforce les synergies entre la culture et la science pour l'action climatique

lundi 3 janvier 2022
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© Unsplash | Toomas Tartes

Le renforcement des synergies entre la culture et la science dans la lutte contre le changement climatique était au centre de la toute première réunion organisée conjointement par l'UNESCO, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) du 6 au 10 décembre 2021. Cette réunion internationale en ligne coparrainée sur la culture, le patrimoine et le changement climatique a réuni des scientifiques et des experts pour faire progresser les actions fondées sur le patrimoine et la culture pour l'adaptation au changement climatique et son atténuation.

Le changement climatique représente l'une des plus grandes menaces pour la culture et le patrimoine aujourd'hui, qu'il s'agisse de l'augmentation des incendies, des inondations et des sécheresses, ou de la perte des pratiques et des traditions du patrimoine vivant. En même temps, la culture a le potentiel de fournir des solutions créatives à ces défis croissants. Les pratiques traditionnelles de gestion des terres et de l'eau peuvent fournir une feuille de route pour l'avenir, tandis que les pratiques culturelles et les lieux patrimoniaux servent de refuges psychologiques et physiques aux communautés pendant et après les situations d'urgence. Pourtant, malgré leur contribution cruciale à l'atténuation du changement climatique et à l'adaptation à celui-ci, la culture et le patrimoine n'ont reçu qu'une attention limitée dans l'agenda mondial pour l'action climatique, ainsi que dans les réponses au changement climatique.

Dans son discours d'ouverture, M. Ernesto Ottone R., sous-directeur général pour la culture de l'UNESCO, a souligné que « l'UNESCO travaille depuis longtemps à la sauvegarde du patrimoine mondial contre les effets du changement climatique, en mettant en avant le rôle de la culture pour l'atténuation du changement climatique et l'adaptation à celui-ci, ainsi que son rôle clé en tant que source de résilience. »

La réunion a rassemblé un groupe équilibré entre les sexes de plus de 120 scientifiques et experts de toutes les régions du monde, mobilisant la recherche, l'expertise et les idées d'un large éventail de disciplines, telles que l'archéologie, l'anthropologie, l'architecture, la science du climat, l'écologie, les humanités environnementales, la gestion des terres autochtones, la réponse post-catastrophe, la gestion des zones protégées, la sociologie, les connaissances traditionnelles, la planification urbaine, etc. Cette réunion visait à établir une base scientifique pour intégrer les dimensions culturelles dans l'action climatique à travers trois domaines clés : (1) la vulnérabilité et la compréhension des risques, (2) le patrimoine culturel immatériel, les divers systèmes de connaissances et le changement climatique, et (3) le rôle du patrimoine culturel et naturel dans l'action climatique. Outre l'événement de lancement officiel, la réunion comprenait des tables rondes thématiques publiques sur chacun des trois domaines clés susmentionnés, ainsi que plus de 75 sessions en petits groupes permettant aux participants d'explorer des lignes de questions spécifiques. Les partenaires du projet comprenaient l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et les gouvernements locaux pour la durabilité (ICLEI), et la conférence a été soutenue par la Fondation allemande pour l'environnement, ainsi que par l'Office fédéral suisse de la culture et l'Administration nationale du patrimoine culturel de Chine.

Comme l'a souligné le président du GIEC, M. Hoesung Lee, « il s'agit non seulement d'une réunion historique, mais aussi d'une occasion historique d'explorer et d'approfondir nos connaissances et notre compréhension collectives de l'impact du changement climatique sur la culture et le patrimoine, et de la manière dont ceux-ci peuvent éclairer nos voies vers des solutions possibles pour faire face au changement climatique. »

Les discussions ont porté sur la nature et la portée de la représentation de diverses formes de connaissances, de culture et de patrimoine dans la littérature et les évaluations climatiques, ainsi que sur l'intégration de divers systèmes de connaissances dans les domaines de la recherche et de la réponse au changement climatique, en gardant à l'esprit que le changement climatique lui-même a une histoire. Les participants ont également été invités à examiner les impacts du changement climatique sur la culture et le patrimoine, notamment les méthodes permettant de décrire la vulnérabilité de la culture et du patrimoine, mais aussi les méthodes de préservation adaptatives. Le dernier jour de la réunion a été consacré aux solutions climatiques, notamment à la capacité de nombreux lieux du patrimoine à retenir le carbone, ainsi qu'à la compréhension du fait que le patrimoine culturel et naturel est une source de résilience, et une source d'inspiration pour l'art, la connexion et la compréhension de l'action climatique.

En effet, les forêts et les océans servent de ressources clés pour l'atténuation du changement climatique, en capturant le carbone que l'humanité produit de plus en plus. Les forêts des sites du patrimoine mondial couvrent 69 millions d'hectares, soit environ deux fois la superficie de la République du Congo. Elles protègent et stockent 13 milliards de tonnes de carbone, qui, si elles étaient libérées dans l'atmosphère sous forme de CO2, représenteraient près de 1,3 fois le total mondial des émissions annuelles de CO2 provenant des combustibles fossiles. Les sites marins inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO représentent au moins un cinquième des écosystèmes de carbone bleu et stockent des actifs carbone équivalant à environ 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Pourtant, ces puits de carbone ont des limites et approchent rapidement de la saturation. 

La présidente de l'ICOMOS, Mme Teresa Patricio, a rappelé à tous les participants qu'« il est essentiel que nous trouvions des moyens de garantir que la culture et le patrimoine soient inclus dans la lutte contre le changement climatique et qu'ils soient au cœur de tous les agendas internationaux. »

L'évaluation des liens entre la culture, le patrimoine et les réponses au changement climatique servira de catalyseur pour de nouvelles recherches, de nouveaux projets et de nouvelles publications sur la culture, le patrimoine et l'action climatique avant le prochain 7e cycle d'évaluation du GIEC, et au-delà.


Pour plus d'informations sur la culture et le changement climatique, veuillez consulter le site https://www.unesco.org/fr/culture-and-climate-change.

Pour plus d'informations sur la réunion, veuillez consulter le site : https://www.cultureclimatemeeting.org/

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