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Six nouvelles inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial

Fujisan, lieu sacré et source d'inspiration artistique (Japon) © Shizuoka Prefectural Tourism Association | Shizuoka Prefectural Tourism Association
samedi 22 juin 2013
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Le Comité du patrimoine mondial a inscrit six nouveaux sites sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO au cours de sa session de l’après-midi. Il s’agit d’une première inscription pour le Qatar et Fidji.

Fujisan, lieu sacré et source d'inspiration artistique (Japon)

 La beauté de ce volcan solitaire, souvent couronné de neige, s’élevant au-dessus de villages, de la mer et de lacs bordés d’arbres, a inspiré artistes et poètes. Il s’agit d’un lieu de pèlerinage depuis des siècles. Le Mont Fuji (3 776 mètres) figure dans l’art japonais dès le 9e siècle mais sa représentation au 19e siècle via les estampes sur bois en a fait un symbole du Japon et a eu une profonde influence sur l’art occidental de l’époque. Le site inscrit comprend 25 biens qui reflètent l’esprit de ce paysage sacré. Au 12e siècle, le Mont Fuji est devenu un centre de formation du bouddhisme ascétique (fusion du bouddhisme et du shintoïsme). Ont été inscrits des chemins de pèlerinage et des sanctuaires du cratère, situés dans les 1 500 mètres supérieurs du volcan, mais aussi des sites répartis au pied du volcan, notamment les sanctuaires Sengenjinja, les auberges traditionnelles Oshi et des formations volcaniques traditionnelles telles que les arbres moulés dans la lave, les lacs, les sources et les chutes d’eau.

Site archéologique d’Al Zubarah (Qatar)

La ville côtière fortifiée d’Al Zubarah, sur le golfe Persique, est devenue un centre florissant de pêche et de commerce des perles au 18e et au début du 19e siècle, avant d’être détruite et abandonnée en 1811. Créée par des marchands du Koweït, Al Zubarah entretenait des liens commerciaux avec l’océan Indien, l’Arabie et l’Asie occidentale. Une couche de sable du désert a protégé les vestiges de palais, de mosquées, de souks, de maisons à patios, du port et de ses murs de défense, d’un canal, de murs de protection et de cimetières, ainsi que de huttes de pêcheurs. Seule une petite partie du site a été fouillée. Il témoigne de façon remarquable de la tradition perlière et commerçante qui a fait vivre les villes côtières du golfe persique, amenant le développement de petits Etats indépendants qui ont prospéré indépendamment de la domination des empires ottoman, européen et perse,  et qui sont les ancêtres des actuels Etats du golfe.

L’Université de Coimbra-Alta et Sofia (Portugal)

Située sur une colline dominant la ville, l’université de Coimbra s’est développée et a évolué sur plus de sept siècles pour former la vieille ville. Parmi les édifices notables de l’université figurent notamment la Cathédrale Santa Cruz datant du 12e siècle et un certain nombre de collèges construits au 16e siècle, le palais royal d’Alcáçova, qui abrite l’université depuis 1537, la bibliothèque Joanine et son décor baroque, le jardin botanique du 18e siècle et la presse universitaire ainsi que la grande « ville universitaire » créée au cours des années 1940. L’université est devenue une référence pour  les autres établissements d’enseignement supérieur dans le monde lusophone où elle a également exercé une influence majeure dans la diffusion du savoir et de la littérature. Coimbra apparaît comme un exemple remarquable de ville universitaire intégrée avec une typologie urbaine spécifique et   des traditions cérémonielles et culturelles propres qui ont été perpétuées.

Centre historique d’Agadez (Niger)

Considérée comme la « porte du désert », la cité d’Agadez, sur les franges sud-est du désert du Sahara, remonte aux 15e et 16e siècles. Le sultanat de l’Aïr s’y installe à cette époque ; il favorise le regroupement de tribus touarègues tout en respectant les anciens campements, ce qui conduit à une trame viaire originale et toujours respectée. Le centre historique, importante étape du commerce caravanier, est divisé en onze quartiers aux formes irrégulières. Ils abritent de nombreuses habitations en terre (banco) et un ensemble palatial et religieux bien conservé,  avec notamment un minaret d’adobe de 27 mètres qui est le plus haut jamais construit en terre crue. Le site a développé jusqu’à aujourd’hui sa tradition culturelle, commerciale et artisanale et il offre des exemples particulièrement sophistiqués d’architecture en terre.

Ville portuaire historique de Levuka (Fidji)

La ville, avec sa ligne basse de bâtiments au milieu des cocotiers et des manguiers du bord de mer, a été la première capitale coloniale des Fidji, cédée aux Britanniques en 1874. Elle a prospéré à partir du début du XIXe siècle en tant que centre des activités commerciales de colons européens et américains qui ont construit entrepôts, édifices commerciaux, installations portuaires, résidences et institutions religieuses, éducatives et sociales autour des villages de la  population autochtone. C’est un exemple rare d’une ville portuaire tardive, dont le développement a été influencé par la communauté autochtone qui a toujours été plus importante en nombre que les colons européens. La ville, exemple remarquable d’installation portuaire coloniale dans le Pacifique, reflète l’intégration des traditions locales de construction par une superpuissance navale, ce qui a débouché sur un paysage unique.

Station baleinière basque de Red Bay (Canada)

Red Bay, installée par des marins basques au XVIe siècle sur les rives du détroit de Belle-Isle, est un site archéologique qui constitue le témoignage le plus ancien et le plus complet de la tradition européenne de la chasse à la baleine. Gran Baya – le nom donné par les fondateurs en 1530 – servait de base à la chasse côtière, au dépeçage, à l’extraction de l’huile et à son stockage. Vendue en Europe, l’huile était la principale source d’éclairage. Le site, qui n’était habité que pendant l’été, comprend des vestiges de fourneaux (fondoirs), d’ateliers d’assemblage de tonneaux, d’un wharf, de bâtiments d’habitation, d’un cimetière, ainsi que des vestiges sous-marins (épaves de bateaux et ossuaires de baleines). L’endroit a servi pendant près de 70 ans avant que la population locale de baleines ne s’effondre.

Au cours de sa session du matin, le Comité du patrimoine mondial a inscrit le Paysage des rizières en terrasses des Hani de Honghe (Chine) et le Parc national de Sehlabathebe, situé au Lesotho, comme une extension d’uKhahlamba/Parc du Drakensberg (Afrique du Sud). Le site porte désormais le nom de Bien du patrimoine mondial transfrontalier Maloti-Drackensberg.

L’examen des inscriptions par le Comité du patrimoine se poursuivra dimanche. La 37e session, qui se tient actuellement à Phnom Penh, se terminera le 27 juin à Angkor.

samedi 22 juin 2013
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