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Assistance préparatoire à l’inscription de l’Œuvre architecturale et urbaine de Le Corbusier (Allemagne, Argentine, Belgique, France, Inde, Japon, Suisse)

© Fondation Le Corbusier

Le Corbusier est l'un des grands architectes du XXe siècle, et son œuvre tant bâtie qu’écrite a eu un retentissement immense dans le monde, rendant compte des grandes mutations techniques et conceptuelles du mouvement Moderne dans le domaine de l’architecture et de l’urbanisme. Ses créations sont le résultat d’une recherche permanente aussi bien de formes nouvelles que de principes constructifs et de modèles pour vivre. Le Corbusier concevait sa réflexion comme profondément universelle, puisqu’elle avait pour ambition d’aborder tous types de programmes pour tous types de populations. Son œuvre a une envergure internationale : ses réalisations sont présentes sur presque tous les continents. Auteur de nombreux projets, Le Corbusier était aussi un théoricien prolixe et ses idées ont été diffusées au travers de ses architectures réelles ou rêvées, mais aussi grâce à ses écrits.

A l’occasion de la révision de sa Liste indicative au début des années 2000, la France a mis la Villa Savoye, l'une des réalisations emblématiques de Le Corbusier, sur sa nouvelle Liste indicative, puisqu’à l’époque peu de réalisations « modernes » figuraient sur la Liste du patrimoine mondial. Par la suite, partant d’un projet de proposition d’inscription autour de l’urbanisme de Firminy-Vert où se trouvent deux constructions de Le Corbusier, sans compter l’existence d’un projet non terminé à l’époque, une réflexion a été lancée par le ministère français de la Culture et la Fondation Le Corbusier sur les œuvres de Le Corbusier qui devraient et pourraient être proposées pour une inscription sur la Liste du patrimoine mondial.

Partant d’une première approche centrée sur le monument iconique, la réflexion s’est tournée vers l’ensemble des réalisations et les catégories de programmes qu’elles définissaient, pour analyser l’œuvre et son influence internationale. Ceci a débouché sur une coopération entre plusieurs États parties (France, Allemagne, Argentine, Belgique, Suisse, Inde) et un projet d’élaborer une proposition d’inscription transfrontalière en série centrée sur l’œuvre et son influence au niveau international. A l’initiative de la France, avec l’appui de la Fondation Le Corbusier, un important travail préparatoire a été engagé pour examiner la faisabilité d’une proposition d’inscription.

Afin d’apporter une assistance internationale à cette proposition d’inscription transnationale en série du patrimoine de Le Corbusier, la Convention France-UNESCO a apporté son soutien à l’organisation de deux réunions internationales d'experts par la Fondation Le Corbusier et le ministère français de la Culture. La première a eu lieu le 18 juin 2004, à la Fondation Le Corbusier à Paris, et la deuxième le 19 juin, à Firminy-Vert et au Couvent de la Tourette (France). Ces réunions d’information, de coordination et de sensibilisation avec des experts internationaux ont permis de lancer un groupe de travail pour mettre en place une méthode de travail en vue d’élaborer une proposition d’inscription. L’enjeu dans le cadre de la Convention France-UNESCO était de participer à une démarche de valorisation du patrimoine moderne peu présent à l’époque sur la Liste du patrimoine mondial et d’accompagner la réflexion sur la méthodologie d’une inscription en série d’un bien transnational.

Plusieurs réunions organisées par la France et les pays partenaires du projet ont suivi, ce qui a permis de mettre en place un Comité international - constitué d’experts représentant les pays impliqués et coordonné par la Fondation Le Corbusier - chargé d’identifier et préciser les critères d’inscription et de sélectionner les parties constituantes d’une série proposée pour inscription, ainsi que d’élaborer la justification de la valeur universelle exceptionnelle de l’œuvre. Ce Comité a été mis en place non seulement pour préparer la proposition d’inscription, mais aussi pour consolider ou créer des réseaux spécifiques comme celui des villes où se trouvent des réalisations de Le Corbusier, ou pour lancer des projets de coopération entre sites et mener des actions de sensibilisation avec les propriétaires concernés ou les autorités locales autour d’une œuvre connue mais néanmoins fragile.

Par la suite, le Centre du patrimoine mondial, avec l’appui de la Convention France-UNESCO dans le cadre du fonds-en-dépôt néerlandais, et en partenariat avec le Bureau de l’UNESCO de New Delhi, l’école d’architecture de Chandigarh et l’Administration de Chandigarh, a organisé un atelier sur la conservation urbaine de Chandigarh du 18 au 21 décembre 2007.

Déposée en 2008, la proposition d’inscription a été examinée une première fois lors de la 33e session du Comité du patrimoine mondial (Séville, 2009) mais elle a fait l’objet d’un renvoi. Elle a été de nouveau examinée lors de la 35e session du Comité du patrimoine mondial (Paris, 2011) et a été différée. Une version remaniée a été déposée en 2015.

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