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Îles de Gough et Inaccessible

Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord
Facteurs affectant le bien en 2023*
  • Espèces envahissantes/exotiques terrestres
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

Espèces terrestres exotiques/envahissantes (souris) (problème mentionné depuis 1999)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2023
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2023**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2023

Le 30 novembre 2022, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à l’adresse suivante : https://whc.unesco.org/fr/list/740/documents/, qui communique les mises à jour suivantes :

  • en 2021, le programme d’éradication de la souris domestique (Mus musculus) a été mis en œuvre après des retards liés à la COVID 19. Financé par l’État partie et divers donateurs, le programme a été entrepris dans le cadre d’un partenariat dirigé par la Société royale de protection des oiseaux (Royal Society for the Protection of Birds - RSPB) et le Gouvernement de Tristan da Cunha, aux côtés des Gouvernements du Royaume Uni et de l’Afrique du Sud, et de trois organisations non gouvernementales ;
  • le programme d’éradication a réduit de manière significative la population de souris domestiques sur l’île de manière temporaire, avec une quasi-absence pendant la saison de reproduction 2021. Il en a résulté une amélioration substantielle du taux de reproduction (jusqu’à un doublement) pour une variété d’oiseaux marins importante pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  • cependant, malgré le respect des directives internationales et des meilleures pratiques en matière d’éradication des espèces exotiques envahissantes, le projet a été déclaré infructueux, des souris ayant été recensées sur l’île de Gough après son achèvement et la population ayant rapidement augmenté par la suite. Les souris domestiques sont susceptibles de réduire de manière significative le taux de reproduction des oiseaux marins sur l’île de Gough à l’avenir. L’État partie reste déterminé à soutenir les efforts d’éradication de la RSPB et de ses partenaires ;
  • une étude indépendante a été lancée pour identifier tous les facteurs qui ont contribué à l’échec du programme d’éradication et devrait être achevée à la mi 2023 ;
  • des populations captives de gallinules de Gough (Gallinula comeri) et de rowetties de Gough (Rowetta goughensis) ont été temporairement retenues par mesure de précaution afin d’éviter tout impact collatéral sur les espèces non ciblées pendant la mise en place des appâts ;
  • les experts ont conclu que l’éradication de la sagine couchée (Sagina procumbens) n’est plus possible, mais des mesures de biosécurité et de limitation de sa propagation sont mises en œuvre pour empêcher une prolifération accrue sur l’île ;
  • en raison des difficultés pratiques liées aux enquêtes biologiques, il n’est pas possible de recueillir des informations sur la dynamique détaillée des populations pour toutes les espèces qui font partie de la VUE du bien. Toutefois, le projet a contribué à une amélioration temporaire du taux de reproduction de cinq espèces d’oiseaux marins ;
  • aucun risque immédiat n’a été identifié après qu’un navire de pêche a sombré près de l’île de Gough en octobre 2020, mais la confirmation des autorités de Tristan da Cunha se fait toujours attendre ;
  • l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), qui affecte de nombreuses populations d’oiseaux marins dans l’hémisphère nord, n’a pas été observée sur l’île de Gough. Elle est suivie de près par les autorités car elle pourrait se manifester à l’avenir.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2023

La préparation et la mise en œuvre à grande échelle du programme complexe d’éradication de la souris domestique sur l’île de Gough en 2021 doivent être appréciées à leur juste valeur, malgré les résultats décevants. L’amélioration immédiate, bien que temporaire, du taux de reproduction de cinq espèces emblématiques d’oiseaux marins qui en a résulté démontre l’importance et l’urgence absolues de trouver une solution permanente pour l’éradication des souris domestiques sur l’île de Gough. Le lancement d’une étude indépendante sur le programme d’éradication est noté et ses résultats devraient être examinés de manière critique afin de contribuer à la conception d'une nouvelle phase du programme. L’État partie devrait également être vivement encouragé à utiliser les résultats de cette étude indépendante pour recenser et diffuser les enseignements tirés afin de continuer à promouvoir l’échange de connaissances avec d’autres États parties qui pourraient également planifier des programmes d’éradication. À cet égard, l’engagement constant de l’État partie à soutenir la RSPB et d’autres partenaires afin d’éradiquer la souris domestique de l’île est accueilli avec satisfaction et considéré comme essentiel pour l’avenir du bien.

Il est noté avec préoccupation que les experts ont désormais déterminé que l’éradication de la sagine couchée (Sagina procumbens), une espèce végétale envahissante, n’est plus possible. Dans le contexte de l’opération de limitation de sa propagation, dont l’État partie signale qu’elle est en cours de mise en œuvre, des informations supplémentaires sont nécessaires sur la prolifération actuelle de la plante et les efforts doivent être concentrés sur la prévention de toute nouvelle propagation à l’intérieur de l’île et dans d’autres lieux très sensibles. Ces mesures préventives visant à freiner la prolifération de la plante, ainsi que la mise en œuvre continue de mesures strictes de biosécurité sur l’île, devront être maintenues à long terme. Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de procéder à une analyse des impacts de la sagine couchée sur les espèces endémiques de plantes et les invertébrés associés, et de concevoir un plan de limitation de la propagation à long terme. Les changements dans la structure des habitats pourraient également entraîner des pertes d’habitats de nidification appropriés pour les oiseaux marins qui font partie de la VUE du bien.

Les difficultés liées à la définition d’une dynamique détaillée des populations des espèces qui font partie de la VUE du bien sont notées. Cependant, l’absence de telles données rend difficile le suivi de l’état de conservation d’un bien qui a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial pour abriter certaines des plus importantes colonies d’oiseaux marins au monde. Il est donc recommandé que l’État partie soit encouragé à mettre en place un suivi qui permettrait d’obtenir des informations sur l’état actuel de la VUE du bien.

Tout en reconnaissant qu’aucun risque immédiat n’a été identifié après que le navire de pêche a sombré près de l’île de Gough en octobre 2020, l’État partie devrait être encouragé à poursuivre la surveillance de la situation pour détecter les impacts potentiels.

Il est positif qu’aucun cas d’IAHP n’ait été enregistré sur le territoire du bien, compte tenu de l’importance des oiseaux marins migrateurs pour la VUE. Rappelant l’impact significatif de l’IAHP dans d’autres régions, il est recommandé que l’État partie continue à surveiller la situation de près.

Décisions adoptées par le Comité en 2023
45 COM 7B.98
Îles de Gough et Inaccessible (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord) (N 740bis)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 44 COM 7B.192, adoptée à sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Apprécie la mise en œuvre en 2021 du programme d’éradication de la souris domestique (Mus musculus) et l’amélioration temporaire du taux de reproduction de plusieurs espèces emblématiques d’oiseaux marins qui en a résulté, ainsi que la prévention des dommages collatéraux pour les espèces non ciblées ;
  4. Regrette toutefois que l’éradication de la population de souris domestiques ait échoué et note avec une vive préoccupation que la population de souris augmente à nouveau rapidement, ce qui devrait à l’avenir réduire de manière significative le taux de reproduction des oiseaux marins et donc avoir un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) et en particulier sur le critère (x) ;
  5. Accueille avec satisfaction l’engagement continu de l’État partie et de ses partenaires à éradiquer la souris domestique de l’île, ce qui est essentiel pour la protection de la VUE du bien, et prie instamment l’État partie de veiller à ce que l’étude indépendante sur l’échec du programme d’éradication contribue à la conception d’une nouvelle phase du programme pour laquelle le financement sera garanti dès que possible ;
  6. Encourage l’État partie à continuer de partager son expérience en matière d’éradication des espèces exotiques envahissantes et de pratiques de gestion des écosystèmes insulaires, y compris les conclusions de l’étude indépendante, afin de promouvoir l’échange de connaissances avec d’autres États parties confrontés à des défis similaires ;
  7. Regrette également que l’éradication de la sagine couchée (Sagina procumbens) ne soit plus considérée comme possible et demande à l’État partie de mener une analyse des impacts de la sagine couchée sur les espèces endémiques de plantes et les invertébrés associés, et de concevoir un plan de limitation de sa propagation à long terme ;
  8. Note qu’il n’y a pas de risque imminent pour la VUE du bien lié au navire de pêche ayant sombré, et encourage l’État partie à poursuivre la surveillance de la situation en vue d’impacts potentiels ;
  9. Demande également à l’État partie de poursuivre la surveillance de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), et encourage l’État partie à mettre en place un suivi qui fournirait des informations sur l’état actuel de la VUE du bien ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 48e session. 
Projet de décision : 45 COM 7B.98

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B,
  2. Rappelant la décision 44 COM 7B.192, adoptée à sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Apprécie la mise en œuvre en 2021 du programme d’éradication de la souris domestique (Mus musculus) et l’amélioration temporaire du taux de reproduction de plusieurs espèces emblématiques d’oiseaux marins qui en a résulté, ainsi que la prévention des dommages collatéraux pour les espèces non ciblées ;
  4. Regrette toutefois que l’éradication de la population de souris domestiques ait échoué et note avec une vive préoccupation que la population de souris augmente à nouveau rapidement, ce qui devrait à l’avenir réduire de manière significative le taux de reproduction des oiseaux marins et donc avoir un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) et en particulier sur le critère (x) ;
  5. Accueille avec satisfaction l’engagement continu de l’État partie et de ses partenaires à éradiquer la souris domestique de l’île, ce qui est essentiel pour la protection de la VUE du bien, et prie instamment l’État partie de veiller à ce que l’étude indépendante sur l’échec du programme d’éradication contribue à la conception d’une nouvelle phase du programme pour laquelle le financement sera garanti dès que possible ;
  6. Encourage l’État partie à continuer de partager son expérience en matière d’éradication des espèces exotiques envahissantes et de pratiques de gestion des écosystèmes insulaires, y compris les conclusions de l’étude indépendante, afin de promouvoir l’échange de connaissances avec d’autres États parties confrontés à des défis similaires ;
  7. Regrette également que l’éradication de la sagine couchée (Sagina procumbens) ne soit plus considérée comme possible et demande à l’État partie de mener une analyse des impacts de la sagine couchée sur les espèces endémiques de plantes et les invertébrés associés, et de concevoir un plan de limitation de sa propagation à long terme ;
  8. Note qu’il n’y a pas de risque imminent pour la VUE du bien lié au navire de pêche ayant sombré, et encourage l’État partie à poursuivre la surveillance de la situation en vue d’impacts potentiels ;
  9. Demande également à l’État partie de poursuivre la surveillance de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), et encourage l’État partie à mettre en place un suivi qui fournirait des informations sur l’état actuel de la VUE du bien ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 48e session.

Année du rapport : 2023
Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord
Date d'inscription : 1995
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2022) .pdf
arrow_circle_right 45COM (2023)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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