Aire de conservation du Pantanal

Néant

L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 25 février 2022, qui est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/999/documents/, faisant état de ce qui suit :

Le biome du Pantanal a été touché par la sécheresse la plus prolongée et la plus grave des 60 dernières années et a enregistré en 2020 les plus bas indices de niveau d’eau relevés en 17 ans. De ce fait, en 2020, les feux de forêt ont été les plus importants et les plus nombreux jamais enregistrés à ce jour, affectant 32% du biome du Pantanal au sens large ;

En 2020, la lutte contre les incendies a été menée dans l’ensemble de la région, du 11 août au 14 décembre, par des agences gouvernementales fédérales, étatiques et municipales en collaboration avec des organisations de la société civile, des volontaires et des propriétaires de fermes ;

Pour atténuer la perte de biodiversité résultant des incendies, des recherches actives d’animaux affectés ont été entreprises et un hôpital de campagne vétérinaire a été installé pour dispenser des traitements ;

En 2021, les feux entourant la zone ont été empêchés de se propager et d’atteindre le bien ;

Le processus de procuration de personnel, et d’équipement, et de matériels a été lancé, dont ont fait partie 1,300 pompiers, des équipements de protection individuelle (EPI), des véhicules spécialisés, des équipements de communication et des structures d’hébergement mobiles ;

Des accords de coopération ont été signés entre les principales institutions, visant à prévenir les incendies dans le bien grâce à l’éducation à l’environnement, à la recherche dans le domaine des feux de forêt, à la formation de pompiers, à l’intégration entre des entités fédérales pour la mise en œuvre des politiques publiques concernées, entre autres ;

Le projet Réseau de recherche du Pantanal/PPBio (programme brésilien pour la recherche dans le domaine de la biodiversité) va développer des instruments pour comprendre, gérer et prévenir les incendies. En 2022, le projet vise à mettre au point un système d’alerte incendie en temps réel, un système de prévention saisonnier et des matériels éducatifs sur l’utilisation du feu en tant qu’outil de gestion et de conservation ;

Des plans pour la conservation et le rétablissement de la flore et de la faune sont en cours, parmi lesquels :

Une étude pour évaluer l’impact des incendies sur la biodiversité dans le parc national du Pantanal Matogrossense et la station écologique de Taiamã qui présentera un plan de conservation stratégique pour le rétablissement des zones affectées,

Un projet FEM-Terre, qui intègre la gestion dans des unités de conservation et des zones adjacentes, le rétablissement de zones dégradées et l’évaluation du risque d’extinction de la faune et de la flore,

Un plan pour la conservation et le rétablissement des populations de plantes endémiques dans le Pantanal,

D’autres programmes nationaux pertinents pour le suivi de la biodiversité et des plans d’action pour la conservation.

Tout en reconnaissant que le feu est un phénomène naturel dans le Pantanal, il est préoccupant que la sécheresse la plus prolongée et la plus grave des 60 dernières années ait provoqué en 2020 les incendies les plus étendus jamais enregistrés ces soixante dernières années, affectant 32% du biome au sens large. L’État partie devrait être félicité pour ses actions immédiates visant à éteindre les incendies et limiter les dommages causés à la biodiversité du bien, et à empêcher en 2021 les feux ultérieurs dans la zone environnante de se propager et de gagner le bien.

Les processus en cours pour se procurer le personnel, les équipements et les matériels nécessaires pour lutter contre les incendies sont également accueillis avec satisfaction. L’État partie devrait être encouragé à poursuivre ces efforts pour augmenter la capacité de gestion des incendies, y compris en construisant la coopération institutionnelle nécessaire, à côté de la mise au point future d’instruments pour comprendre, gérer et prévenir des incendies à venir, en tenant compte du potentiel du changement climatique pour exacerber davantage des conditions climatiques extrêmes.

Les projets élaborés pour évaluer les impacts des incendies sur la biodiversité du Biome du Pantanal sont notés. Toutefois, étant donné qu’il est difficile de déterminer dans quelle mesure la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien a été affectée par les incendies, il est recommandé que le Comité réitère sa demande à l’État partie d'évaluer les conséquences spécifiques des feux de forêt sur les attributs de la VUE du bien et de soumettre cette évaluation au Centre du patrimoine mondial lorsqu'elle sera disponible.

Les plans en cours pour la conservation et le rétablissement de la flore et de la faune dans le biome du Pantanal sont également notés. Alors que l’État partie devrait être encouragé à continuer de développer et de mettre en œuvre chacune de ces initiatives, celles-ci devraient comprendre des mesures de rétablissement pour l’ensemble du bien, y compris les réserves privées de Acurizal, Penha et Doroche, de même que des réflexions spécifiques pour sauvegarder la VUE du bien.

Reconnaissant que d’autres biens du patrimoine mondial ont également été affectés récemment par le feu, l’État partie devrait être de nouveau encouragé à échanger ses connaissances en matière de stratégies de gestion des incendies dans des biens naturels du patrimoine mondial avec d’autres États parties confrontés à des menaces similaires.