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Réserve de biosphère du papillon monarque

Mexique
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Activités illégales
  • Exploitation minière
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Modification du régime des sols
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
  • Autres menaces :

    Déclin de la population d’hivernage de papillons monarques sur le territoire du bien

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Activités illégales - Exploitation forestière illégale
  • Modification du régime des sols - Empiètement agricole
  • Feux de forêt (problème résolu)
  • Déclin de la population d’hivernage de papillons monarques sur le territoire du bien
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs (pression touristique associée à l’augmentation du nombre de visiteurs et à une concentration élevée dans des zones spécifiques)
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques
  • Exploitation minière dans la zone tampon
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Janvier 2011: mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / UICN : janvier-février 2018 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 9 février 2021, qui est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1290/documents/ et rapporte les progrès suivants :

  • Pour atténuer les impacts de l’exploitation forestière illégale, des mesures de surveillance ont été mises en œuvre avec le soutien de patrouilles déployées sur place. Toutefois, en 2020, les activités de surveillance ont diminué en raison de la pandémie de COVID-19. La superficie des zones forestières nouvellement dégradées sur la période 2019/2020 a quadruplé par rapport à 2018/2019, augmentant de 0,43 ha à 13,36 ha d’exploitation illégale notée comme étant la raison principale de la dégradation ;
  • Les programmes de restauration forestière ont été poursuivis dans les zones du bien précédemment dégradées ;
  • Il est rapporté que la production commerciale d’avocat dans la région frontalière et la déforestation ainsi que l’importante consommation d’eau qui lui sont associées affectent des secteurs de la zone tampon du bien ;
  • Le plan de gestion global des incendies pour le bien a été achevé en 2020 ;
  • Les stratégies d’adaptation et d’atténuation du changement climatique ont été mise en œuvre dans toutes les zones protégées de la région par le biais du "Programme d'adaptation au changement climatique" (PACC) ;
  • L’objectif de population de 2020 émis par le Groupe de travail tri-national pour les papillons monarques, correspondant au nombre d’individus occupant 6 ha de l’habitat d’hivernage au Mexique, a été atteint en 2018/2019, mais est passé en dessous de ce seuil à la saison suivant. Les activités menées dans le cadre tri-national comprennent la conservation de l’habitat, l’’établissement des priorités en matière de recherche et de suivi et les programmes éducatifs ;
  • Aucune information actualisée n’est fournie concernant le projet minier prévu dans la zone tampon du bien. L'État partie se réfère à l’évaluation technique précédemment rapportée, qui a empêché le projet de se poursuivre, mais des discussions concernant la réouverture de la mine se poursuivent ;
  • Le processus d’actualisation du programme de gestion de la Réserve de biosphère du papillon monarque a commencé (un projet actualisé du programme de gestion a été élaboré) et se poursuivra par une consultation publique du document ;
  • Pendant la saison 2018/2019, 14 colonies de papillons monarques ont été enregistrées, occupant 6,05 ha, avec 8 colonies (4,98 ha) à l’intérieur du bien. Cela représente la plus vaste zone d’occupation par les papillons hivernants depuis 2006/2007. Toutefois, pendant la saison 2019/2020, 11 colonies ont été enregistrées, occupant une superficie totale de 2,83 ha ; 5 colonies étaient situées à l’intérieur du bien (2,46 ha). Cette occupation représente une diminution de 53,22% par rapport à la superficie occupée pendant la saison 2018/2019, quand bien même cette diminution part d’un niveau d’occupation élevé.

Le Centre du patrimoine mondial note aussi avec inquiétude les rapports du début de l’année 2020 faisant état de la mort violente de plusieurs défenseurs de la nature impliqués dans la protection du bien (voir http://whc.unesco.org/fr/news/2080/ et http://whc.unesco.org/fr/news/2082/).

Une lettre (CLT/WHC/LAC/CMT/LS2999) a été envoyée à l'État partie le 14 octobre 2020 demandant des informations officielles sur les activités d’exploitation forestière illégales signalées dans le bien.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Les mesure prises pour poursuivre la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi réactif de l’IUCN de 2018 sont saluées, en particulier les mesures de restauration forestière et les programmes favorisant l’implication des populations autochtones et des communautés locales dans les activités de conservation et leur fournissant des avantages. Toutefois, il est extrêmement préoccupant de constater que l’exploitation forestière illégale et la dégradation des forêts sont en forte progression, comme le prouve le fait que la superficie dégradée par les activités forestières illégales de la période 2019/2020 a quadruplé par rapport à la même période 2018/2019. La pression croissante de l’exploitation forestière illégale a également fait l’objet de plusieurs enquêtes médiatiques. La mort de plusieurs défenseurs locaux de la nature, qui serait liée à leur travail de protection du bien et à la lutte contre l’exploitation forestière illégale, est extrêmement préoccupante et il est recommandé que le Comité exprime ses condoléances à leurs familles. Observant que la surveillance de l’exploitation forestière illégale a été encore réduite en raison des limitations imposées par la pandémie de COVID-19, il est recommandé que l'État partie soit prié de prendre des mesures urgentes afin d’amplifier de manière significative les mesures de surveillance aussitôt que possible afin de stopper l’exploitation forestière à l’intérieur du bien.

Également préoccupantes, de nouvelles menaces émergent, telles que l’expansion des plantations commerciales d’avocats au voisinage et, y compris, dans certains secteurs de la zone tampon du bien. Bien que la menace sur le bien soit prétendument faible actuellement, cette question exigera un suivi et une évaluation de tous les impacts possibles.

Il est regrettable qu’aucune information actualisée ne soit fournie concernant le projet minier précédemment proposé dans la zone tampon du bien (projet d’Angangueo). Notant que le projet reste de facto interdit en raison de l’évaluation antérieure entreprise par CONANP et SEMARNAT qui a interdit les changements d’utilisation des sols et, par conséquent, empêché le projet de progresser, la situation demeure inchangée. Il est recommandé que le Comité exhorte à nouveau l’État partie à mettre en œuvre les recommandations de la mission qui avait porté sur l’activité minière, à savoir définir clairement le bien comme étant une zone interdite à toute exploration et exploitation minières, et développer des règles strictes pour toute activité minière dans la zone tampon, afin d’éviter tout impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien.

La VUE du bien étant tributaire de la conservation du papillon monarque dans la totalité de son processus migratoire, la coopération tri-nationale entre les États parties du Canada, du Mexique et des États-Unis d’Amérique au travers de la conservation de l’habitat, de la recherche, du suivi et de l’éducation est la bienvenue. A cet égard, les efforts et les engagements conjoints signalés dans le plan d’action national pour la conservation du papillon monarque 2018-2024 sont salués. Il est recommandé de demander que les États parties poursuivent et s’appuient sur ces mesures, en mettant l’accent en particulier sur la conservation et la restauration d’espèces indigènes d’asclépiades aux États-Unis d’Amérique afin de maintenir les objectifs de population à long terme et, ce faisant, assurer la conservation de la VUE du bien.

La mise en œuvre des stratégies d’adaptation et d’atténuation du changement climatique dans l’ensemble des zones protégées de la région, y compris le bien, par le biais du PACC et l’élaboration du plan global de gestion des incendies est encourageante. Toutefois, notant que de nombreuses colonies s’établissent de manière répétée en dehors du bien, et compte tenu de leur sensibilité au changement climatique et des changements potentiels associés dans la distribution des colonies hivernantes, l’État partie devrait être encouragé à nouveau à envisager de concevoir une proposition d’extension du bien afin de garantir que les zones régulièrement occupées par des colonies hivernantes soient protégées de manière appropriée et d’augmenter le potentiel du bien afin de conserver efficacement sa VUE dans des conditions climatiques changeantes.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.198
Réserve de biosphère du papillon monarque (Mexique) (N 1290)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 43 COM 7B.27, adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019),
  3. Exprime sa grande inquiétude concernant la mort de défenseurs locaux de la nature, qui serait liée à leur travail de protection du bien et à la lutte contre l’exploitation forestière illégale, et exprime ses plus sincères condoléances à leurs familles ;
  4. Note avec la plus grande inquiétude que les activités d’exploitation forestière illégales dans le bien ont augmenté considérablement et que les mesures de surveillance de ces activités illégales ont encore été réduites en raison de la pandémie de COVID-19, et exhorte l’État partie à accroître prioritairement, de manière significative, les mesures de surveillance afin de stopper l’exploitation forestière illégale dans le bien ;
  5. Salue l’engagement permanent de l’État partie dans la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi réactif de l’UICN de 2018 et les avancées sur l’actualisation du programme de gestion de la Réserve de biosphère du papillon monarque avec une approche participative, et demande à l’État partie de soumettre ce programme une fois achevé pour examen par l’UICN ;
  6. Regrette que, tandis que le projet minier d’Angangueo demeure de facto interdit, aucune information actualisée sur l’état du projet et la situation actuelle concernant les concessions minières dans le bien et sa zone tampon n’a été fourni, et prie instamment l’État partie de s’assurer qu’aucune activité minière ne soit autorisée dans le bien, et de mettre en œuvre les autres recommandations de la mission de 2018 à cet égard ;
  7. Salue également la coopération tri-nationale en cours entre les États parties du Canada, du Mexique et des États-Unis d’Amérique et demande également que les trois États parties consolident et s’appuient sur des mesures pour préserver le papillon monarque grâce à ces mesures, en insistant sur la réduction des pertes et la restauration d’espèces indigènes d’asclépiades aux États-Unis d’Amérique ;
  8. Notant les informations concernant les stratégies d’adaptation au changement climatique mises en œuvre dans le bien et la région élargie, remarque également que les colonies de papillons monarques continuent de s’installer en dehors du bien, et étant donné leur sensibilité au changement climatique parmi d’autres menaces, encourage à nouveau l’État partie à envisager de développer une proposition d’extension du bien afin de s’assurer que toutes les zones régulièrement occupées par des colonies hivernantes sont protégées de manière appropriée et d’augmenter le potentiel du bien pour conserver efficacement sa valeur universelle exceptionnelle dans des conditions climatiques changeantes.
  9. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session. 
Projet de décision : 44 COM 7B.198

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 43 COM 7B.27, adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019),
  3. Exprime sa grande inquiétude concernant la mort de défenseurs locaux de la nature, qui serait liée à leur travail de protection du bien et à la lutte contre l’exploitation forestière illégale, et exprime ses plus sincères condoléances à leurs familles ;
  4. Note avec la plus grande inquiétude que les activités d’exploitation forestière illégales dans le bien ont augmenté considérablement et que les mesures de surveillance de ces activités illégales ont encore été réduites en raison de la pandémie de COVID-19, et exhorte l’État partie à accroître prioritairement, de manière significative, les mesures de surveillance afin de stopper l’exploitation forestière illégale dans le bien ;
  5. Salue l’engagement permanent de l’État partie dans la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi réactif de l’UICN de 2018 et les avancées sur l’actualisation du programme de gestion de la Réserve de biosphère du papillon monarque avec une approche participative, et demande à l’État partie de soumettre ce programme une fois achevé pour examen par l’UICN ;
  6. Regrette que, tandis que le projet minier d’Angangueo demeure de facto interdit, aucune information actualisée sur l’état du projet et la situation actuelle concernant les concessions minières dans le bien et sa zone tampon n’a été fourni, et prie instamment l’État partie de s’assurer qu’aucune activité minière ne soit autorisée dans le bien, et de mettre en œuvre les autres recommandations de la mission de 2018 à cet égard ;
  7. Salue également la coopération tri-nationale en cours entre les États parties du Canada, du Mexique et des États-Unis d’Amérique et demande également que les trois États parties consolident et s’appuient sur des mesures pour préserver le papillon monarque grâce à ces mesures, en insistant sur la réduction des pertes et la restauration d’espèces indigènes d’asclépiades aux États-Unis d’Amérique ;
  8. Notant les informations concernant les stratégies d’adaptation au changement climatique mises en œuvre dans le bien et la région élargie, remarque également que les colonies de papillons monarques continuent de s’installer en dehors du bien, et étant donné leur sensibilité au changement climatique parmi d’autres menaces, encourage à nouveau l’État partie à envisager de développer une proposition d’extension du bien afin de s’assurer que toutes les zones régulièrement occupées par des colonies hivernantes sont protégées de manière appropriée et d’augmenter le potentiel du bien pour conserver efficacement sa valeur universelle exceptionnelle dans des conditions climatiques changeantes.
  9. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session en 2023.
Année du rapport : 2021
Mexique
Date d'inscription : 2008
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2021) .pdf
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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