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Budapest, avec les rives du Danube, le quartier du château de Buda et l’avenue Andrássy

Hongrie
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Cadre juridique
  • Destruction délibérée du patrimoine
  • Effets liés à l’utilisation des Infrastructures de transport
  • Habitat
  • Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Conservation insuffisante des habitations résidentielles dans la zone inscrite au patrimoine mondial

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Reconstructions à grande échelle
  • Bâtiments de grande hauteur et réglementations afférentes
  • Démolitions et développements inopportuns dans le « Quartier juif », situé dans la zone tampon
  • Usage inapproprié des espaces publics et des infrastructures des rues
  • Conservation insuffisante des habitations résidentielles dans la zone inscrite au patrimoine mondial
  • Effets liés à l’utilisation des infrastructures de transport (augmentation de la circulation routière)
  • Régimes de plan de gestion / plan de gestion
  • Cadre juridique
  • Identité, cohésion sociale, changements au sein de la population et de la collectivité locales
  • Habitat
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021

Le montant total accordé à ce bien s’élève à 800 millions de HUF (env. 2,7 millions d’euros) au titre du soutien de l’UE au projet « Rue de culture ». 

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Mars 2005 : mission de conseil Centre du patrimoine mondial / ICOMOS ; novembre 2007 et février 2018 : mission de conseil de l’ICOMOS ; février 2013, avril 2019 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Le 31 janvier 2020, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, dont le résumé est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/400/documents/. Le 29 janvier 2021, des informations actualisées relatives au rapport ont été communiquées par l’État partie, apportant des précisions sur les mesures mises en œuvre par l’État partie en réponse à la décision adoptée par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session (Bakou, 2019) :

  • Réorganisation de l’administration d’État en charge du secteur uni de la protection du patrimoine culturel et de la construction immobilière au sein du secrétariat d’État adjoint pour l’architecture et la construction du Bureau du Premier ministre ;
  • La loi sur la protection des paysages urbains est entrée en vigueur, adoptant l'approche de la Recommandation de l'UNESCO de 2011 sur les paysages urbains historiques (Recommandation PUH) ;
  • La loi sur le patrimoine mondial a été amendée avec un nouveau décret d'application qui clarifie les tâches des organismes en charge de la gestion du patrimoine mondial en Hongrie et introduit une nouvelle classification pour les biens reconnus comme « sites hautement caractéristiques en matière de paysage urbain protégé ». Cela offre désormais au Bureau du Premier ministre la possibilité d'inclure dans le plan de gestion les principales exigences en termes de paysage urbain ;
  • Le décret gouvernemental sur les conseils de planification a également été amendé, en vertu duquel les conseils régionaux sont remplacés par les conseils du patrimoine mondial comme organe compétent pour évaluer les impacts des potentiels projets en rapport avec le patrimoine mondial en Hongrie et en vertu duquel lesdits projets doivent se conformer aux règles définies dans les plans de gestion ou dans la loi sur le patrimoine mondial, dans le cas où le bien n’aurait pas de plan de gestion ;
  • Un plan de gestion contenant un ensemble de règles pour tous les acteurs est en cours d’élaboration en deux phases, sur la base de plusieurs études, notamment évaluations d'impact visuel en 3D des développements de grande ampleur dans et autour du bien. En raison de la situation sanitaire, le plan de gestion n’a pas été achevé comme prévu ; pour autant, l’État partie continue d’y travailler sans plus tarder ;
  • Un amendement à la « loi sur les bâtiments de grande hauteur » a introduit 65 mètres comme hauteur maximale dans Budapest ;
  • Un nouveau Guide de conception du patrimoine mondial a été élaboré et sa mise en œuvre a commencé ;
  • La révision de la précédente réglementation en matière d’évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP) afin de satisfaire aux critères de l’ICOMOS a été menée à bien en 2020 et sera soumise en 2021 pour approbation par le Parlement ;
  • Un module d'information est en préparation avec une interface graphique interactive, rotative (3D) et cartographique, permettant l’enregistrement en ligne de tous les acteurs concernés et informations pertinentes sur les projets de développement ;
  • Concernant le programme national Hauszmann (PNH) dans le quartier du château de Buda, aucune réponse spécifique n'a été apportée à la demande du Comité de suspendre tous les travaux de reconstruction en cours et prévus et d'envisager l’élaboration d’une autre approche en matière de conservation et développement. L'État partie a indiqué qu'il « ne souscrit pas aux préoccupations relatives au PNH, en particulier en ce qui concerne le risque de perte progressive d’authenticité historique », et considère que la valeur nationale du quartier est « primordiale », les projets étant entrepris pour « renforcer l'identité nationale ». Dans les informations actualisées soumises le 29 janvier 2021, l’État partie met l’accent sur le « fondement idéologique » du PNH et a demandé à l’Institut de recherches historiques VERITAS de réaliser une étude sur la manière dont le château de Buda reflète « l’identité nationale ». Ce rapport a été soumis avec les informations actualisées sur l’état de conservation du bien.
  • L'État partie a soumis plus de 1 700 pages d'annexes sur les projets, notamment pour le PNH mais aussi le bâtiment scientifique MAHART, le MOL Campus et le biodôme et le musée d'ethnographie qui font partie du projet Liget. Tous ces documents ont été examinés par l'ICOMOS et des recommandations ont été transmises à l'État partie. En outre, l’État partie a fourni dans les informations actualisées les EIP et les évaluations d’impact visuel pour l’ancien palais de la Croix Rouge, l’ancien bâtiment du Haut Commandement militaire et l’ancien palais de l’archiduc Joseph, pour examen par l’ICOMOS.

De juin 2018 à mars 2021, le Centre du patrimoine mondial a reçu dix-neuf plaintes émanant de tiers. Elles contenaient notamment des détails sur l’apparente démolition intégrale de la caserne Radeczky. Toutes les informations ont été transmises à l’État partie afin qu’il apporte des éclaircissements, conformément au paragraphe 174 des Orientations. À l’heure de rédaction du présent rapport, l’État partie n’a donné aucune précision au Centre du patrimoine mondial au sujet des informations tierces, transmises depuis juillet 2020.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Le rapport de l'État partie aborde certaines des recommandations du Comité et celles des missions de 2018 et 2019, principalement en ce qui concerne la gouvernance et les cadres réglementaires pour les développements à venir.

En termes de gouvernance, le Bureau du Premier ministre en charge du Secrétariat d'État adjoint à l'architecture et à la construction sera désormais responsable de la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial et de la protection du patrimoine en général. Il a entamé un examen et une déréglementation de la réglementation hongroise relative au patrimoine mondial - mais le sens du terme « déréglementation » est peu clair. Le plan de gestion est toujours en cours d'élaboration.

En termes de cadre réglementaire, la loi de 2011 sur le patrimoine mondial a été modifiée pour permettre ces changements de gouvernance, tandis que la loi sur la protection des paysages urbains est entrée en vigueur en 2016 dans l’optique d’adopter l'approche de la Recommandation PUH. La loi sur les bâtiments de grande hauteur a été renforcée en 2018 pour limiter à 65 mètres la hauteur des bâtiments, entraînant en conséquence le rejet, en 2019, de trois nouvelles demandes de permis de construire pour des bâtiments de grande hauteur. Le décret gouvernemental sur les conseils de planification pour évaluer les impacts des potentiels projets en rapport avec le patrimoine mondial en Hongrie, a été amendé. L’État partie assure que, à brève échéance, les réglementations en matière d'évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) seront renforcées. Toutefois, aucun détail n'a été communiqué sur l’impact que ces changements auront. Aucun détail n'a été communiqué non plus sur le lien entre la législation nationale et la législation municipale qui, par le passé, a été une question clé.

L’ICOMOS a revu les documents soumis (disponibles dans les langues de travail) pour le Budapest Eye, le bâtiment scientifique MAHART, la caserne Radeczky, l’ancien centre de distribution électrique, le bâtiment du MOL Campus, le biodôme et le musée d'ethnographie, présentés par l’État partie ainsi que pour d’autres grands projets envisagés, en cours ou déjà mis en œuvre en plus du PNH.

Aucune solution n’a été apportée aux menaces imminentes qui pèsent sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien en conséquence des projets de reconstruction de grande envergure dans le quartier du château de Buda dans le cadre du PNH (initialement Plan national Hauszmann (2014-2024)) associées à l’impact cumulé d’un certain nombre d’autres développements, réalisés sans mise en place du plan de gestion actualisé (demandé par le Comité depuis 2015) ni intégration au plan d’urbanisme de la ville, en particulier les directives de construction qui ont été revues par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives.

Il est recommandé que le Comité exprime sa plus grande préoccupation quant à la poursuite des travaux de reconstruction entrepris dans le cadre du PNH et à l’absence de prise en considération d'approches alternatives en matière de conservation et développement du quartier du château de Buda, comme demandé précédemment par le Comité. L'État partie a souligné son désaccord vis-à-vis des préoccupations exprimées par le Comité à propos du PNH, qui vise à rendre à l'ensemble constitué par le château et son quartier avoisinant la forme qu'il avait avant la Seconde Guerre mondiale. L'État partie considère que la reconstruction proposée aujourd'hui recrée un symbole national. L’État partie a mis l’accent sur le « fondement idéologique » du PNH et fait réaliser une étude sur la manière dont le château de Buda reflète « l’identité nationale » de l’ère pré-communiste. La transformation proposée nécessitera la démolition de la plupart des modifications entreprises pendant l'ère communiste.

La Charte de Riga (Charte de Riga sur l'authenticité et la reconstruction historique en relation avec le patrimoine culturel, 2000) indique clairement que les interventions de conservation doivent être minimales et que la reconstruction ne doit être envisagée que dans des circonstances exceptionnelles telles que la perte de monuments anciens. Si l'ensemble du PNH était réalisé, et que l’on inversait le cours de l’histoire en démolissant les constructions du régime d'après-guerre, cela pourrait créer une illusion qui ne correspond pas à la réalité historique. Bien que l'État partie fasse référence dans son rapport aux Chartes de Venise et de Riga, les travaux en cours sont, en fait, contraires à l'esprit de ces documents et aux normes internationales les plus récentes en matière de conservation.

Le PNH a été conçu sans consultation du Centre du patrimoine mondial ni de l'ICOMOS. Malgré une demande du Comité, formulée sur la base des missions de conseil et de suivi réactif de 2018 et 2019, qui invitait l'État partie à communiquer tous les détails du projet pour en débattre avant le début des travaux, aucun détail n'a été soumis et de substantiels travaux de construction sont en cours.

Le Comité n’a pas écarté l'idée d'inclure des éléments de reconstruction dans le projet et a souligné la nécessité d'élaborer des propositions détaillées pour l'ensemble du projet, ainsi que pour chacun des bâtiments et espaces, fondées sur une compréhension claire de leur tissu et valeur, pour servir de base au dialogue avec les Organisations consultatives sur de possibles approches visant à identifier les interventions qui respectent la VUE du bien. Un tel dialogue est essentiel et urgent.

Les missions de 2013 et 2019 ont clairement identifié des éléments pertinents qui devraient être conservés, notamment la façade du bâtiment du ministère des Finances, les parties restantes du bâtiment du Haut Commandement militaire, les intérieurs avec l'escalier dans l'aile nord du château, les salles publiques, l'escalier dans l'aile sud, et le dôme du château. Il convient d’établir la mesure dans laquelle les bâtiments reconstruits dans l’après-guerre témoignent du passé, dans le contexte de la VUE.

Bien que l'État partie ait soumis des précisions sur certains points du PNH, le niveau de détail présenté est insuffisant pour permettre de comprendre le projet dans son ensemble. Les EIP ne suffisent pas non plus et les recommandations des missions n'ont pas été prises en considération. Le projet de démolition de la façade du ministère des Finances donnant sur la place Szentháromság ne saurait être approuvé, pas plus que la démolition totale du bâtiment du Haut Commandement militaire, ou le projet de reconstruction de l'immense palais de l'archiduc Joseph, à moins que d'autres documents et preuves ne puissent être communiqués au-delà des plans généraux et des photographies.

Ce PNH, d'une ampleur exceptionnelle, pourrait transformer le quartier du château de Buda, avec un impact hautement négatif sur la VUE. Comme l'a déjà recommandé le Comité, le projet doit être suspendu et réévalué pour permettre de comprendre de quelle façon ses principaux objectifs pourraient être atteints d'une manière qui soit compatible avec la VUE. Une telle réévaluation doit être basée sur un plan de conservation et étayée par un inventaire détaillé et une documentation historique. En l'absence d'une telle approche conforme aux normes internationales en matière de conservation de la VUE des biens du patrimoine mondial, et alors que les travaux de reconstruction progressent, l'authenticité et l'intégrité du quartier du château de Buda sont menacées.

L’engagement de l’État partie, exprimé dans le rapport, à remplir ses obligations découlant de la Convention du patrimoine mondial est favorablement accueilli. Malheureusement, cet engagement semble n’avoir eu pour l’heure aucune incidence sur les processus de décision concernant le PNH. Plusieurs édifices, dont la tour Buzogány, le manège et le bâtiment de la Garde principale sont déjà achevés, ou presque achevés, la caserne Radeczky a été démolie selon les informations tierces reçues et des travaux sont en cours pour d'autres bâtiments, même s'il n'y a toujours pas de documentation claire pour le projet, ni plan de conservation, ni approbation par le Comité de l'approche que les travaux devraient adopter conformément aux normes et règles internationales en matière de conservation et de reconstruction dans et autour d’un bien du patrimoine mondial afin de protéger sa VUE. L’État partie avance que sa justification du projet réside dans son fondement idéologique, dans la mesure où rendre au château de Buda la forme qu'il avait avant la Seconde Guerre mondiale reflètera mieux l’ « identité nationale » de l’ère pré-communiste. Le château de Buda revêt certainement une importance nationale mais il est également un élément majeur du bien inscrit et contribue à sa VUE. Toute proposition de modification ou transformation du secteur du château doit respecter la VUE, notamment l’authenticité et l’intégrité du bien. Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ne considèrent pas nécessairement que ces deux valeurs sont incompatibles mais atteindre un résultat qui préserve la VUE tout en respectant les valeurs nationales suppose qu’il y ait une discussion et une collaboration fondées sur un dialogue franc, une documentation claire de ce qui est proposé, un calendrier permettant ces discussions, et d’importantes modifications à ce qui est aujourd’hui proposé.

Dans la décision 43 COM 7B.84 à sa session de 2019, le Comité a exprimé sa préoccupation face à ce qu'il considère comme une menace pour l'authenticité historique du quartier du château de Buda à la suite des travaux de reconstruction, et il a instamment prié l'État partie de suspendre tous les travaux en cours et prévus, de concevoir une autre approche en matière de conservation et développement et de la soumettre pour examen et approbation avant que les travaux ne reprennent. Il a également encouragé l'État partie à engager un dialogue avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives à cette fin. Malheureusement, pour l’instant, ces demandes de suspension des interventions et d’ouverture d’un dialogue sont restées sans suite.

En conséquence, l'état de conservation du bien a subi et continue de subir fortement l’impact des récents travaux de reconstruction et de développement à grande échelle, notamment le PNH, qui collectivement et de façon cumulative, diminuent l'authenticité et l'intégrité du bien, et qui se poursuivent en dépit des graves préoccupations exprimées par les Organisations consultatives et le Comité. Il est par conséquent recommandé que le Comité reconnaisse que le bien est confronté à des menaces prouvées et potentielles pour sa VUE, conformément au paragraphe 179 des Orientations, et envisage son inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.49
Budapest, avec les rives du Danube, le quartier du château de Buda et l’avenue Andrássy (Hongrie) (C 400bis)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 43 COM 7B.84, adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019),
  3. Accueille avec satisfaction la réorganisation de l'administration d'État en charge de la protection des biens du patrimoine mondial au niveau national, et la désignation des biens du patrimoine mondial comme « sites hautement caractéristiques en matière de paysage urbain protégé », grâce à des amendements à la loi de 2011 sur le patrimoine mondial ;
  4. Prend note des efforts déployés par l'État partie pour renforcer le cadre de planification par le biais de documents d'orientation et d'une meilleure coordination de ses autorités de planification compétentes ;
  5. Accueille également avec satisfaction les engagements constants et les efforts déployés par l'État partie pour traiter les questions d’aménagement et de développement urbains au moyen de mesures légales et règlementaires, qui prennent en considération l’approche de la Recommandation de l’UNESCO concernant le paysage urbain historique (PUH) (2011), notamment les amendements de 2018 à la loi sur les bâtiments de grande hauteur limitant la hauteur de toutes les nouvelles constructions à 65 mètres ;
  6. Prenant acte du fait que les lois rétroactives sont interdites dans tous les États de droit, note que la loi amendée sur les bâtiments de grande hauteur n'est pas applicable à l’unique permis de construire accordé à un bâtiment de grande hauteur avant la promulgation de la loi, et donc que les travaux du bâtiment du MOL Campus, d’une hauteur de 120 mètres et situé dans le 11e arrondissement, à 2 kilomètres de la zone tampon, sont en cours ;
  7. Note également que la révision de la réglementation relative aux évaluations d'impact sur le patrimoine (EIP), en vue de s'assurer qu'elles satisfont au Guide de l'ICOMOS [pour les évaluations d'impact sur le patrimoine appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial], est prévue à brève échéance, et que des simulations visuelles en 3D vont également être préparées, et prie instamment l’État partie de veiller à ce qu’il soit prévu dans ses commandes d’EIP, y compris évaluations d'impact visuel et simulations visuelles, de prendre en considération les impacts sur les attributs pertinents de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) et les vues pertinentes du bien et demande de clarifier si la version révisée de la réglementation serait applicable aux projets de développement déjà planifiés et en cours ;
  8. Note en outre que le plan de gestion n’a pas pu être mené à bien comme prévu en 2020 en raison de la pandémie de COVID-19 et rappelle la décision 39 COM 7B.79 qui demandait à l'État partie de finaliser, dès que possible, le plan de gestion du bien, avec détails des mesures de protection et régimes réglementaires, et de le soumettre au Centre du patrimoine mondial et aux Organisations consultatives ;
  9. Note avec préoccupation qu’en raison du retard pris dans la finalisation du plan de gestion, que les travaux de construction pour un certain nombre de nouveaux développements importants sur le territoire du bien et de sa zone tampon se sont poursuivis, voire ont été achevés malgré la demande du Comité dans la décision 43 COM 7B.84, et réitère sa demande à l’État Partie de soumettre tous les documents pertinents, notamment les plans, dessins et EIP relatifs à toute proposition de projet sur le territoire du bien et de sa zone tampon, au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, jusqu’à la réalisation du plan de gestion actualisé pour le bien en adéquation avec la Recommandation de l'UNESCO de 2011 sur les paysages urbains historiques ;
  10. Rappelant également la décision 43 COM 7B.84, note par ailleurs que les travaux liés au Programme national Hauszmann (PNH) pour le quartier du château de Buda sont en cours et que l'état de conservation du bien a subi les impacts fortement négatifs des projets de reconstruction et de nouvelles constructions, ce qui pourrait avoir un impact négatif cumulatif sur la VUE du bien notamment son authenticité et son intégrité, et demande également à l’État Partie de veiller, conformément au paragraphe 172 des Orientations, à ce que tout projet de grande envergure envisagé dans le cadre immédiat ou étendu du bien du patrimoine mondial soit soumis au Centre du patrimoine mondial dès que possible, et que suffisamment de temps soit accordé afin de permettre l’examen approfondi de chaque projet par les Organisations consultatives avant que toute décision ne soit prise ;
  11. Reconnaissant les efforts déployés par l'État partie pour corroborer le fondement idéologique du PNH, en appelle également instamment à la poursuite des discussions et à une collaboration étroite, fondée sur un dialogue ouvert, entre l’État partie, les Organisations consultatives et le Centre du patrimoine mondial concernant l'interprétation de la justification du PNH – à savoir le désir de rendre à certains éléments d’une importance exceptionnelle pour l’identité nationale, situés dans le château de Buda, la forme qu'ils avaient avant la Seconde Guerre mondiale, tout en soulignant en même temps qu’ils sont également un élément majeur du bien inscrit contribuant à sa VUE –, afin de déterminer :
    1. si cette approche remet en cause l’authenticité et l’intégrité du bien,
    2. de quelle façon le PNH est conforme aux normes et règles internationales en vigueur en matière de conservation et reconstruction, et
    3. s’il existe des contradictions entre objectifs nationaux et obligations internationales au titre de la Convention du patrimoine mondial;
  12. Prend note que l'État partie a commencé à se conformer aux demandes du Comité du patrimoine mondial et aux recommandations des missions de 2018 et de 2019, et reporte l'examen de l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril à sa 45esession ;
  13. Réitère sa demande à l'État partie d’envisager de suspendre tous les travaux en cours et prévus au château de Buda, et invite l'État partie à demander, de toute urgence, et à mettre en œuvre l'assistance consultative de l'ICOMOS (en ligne) en vue de concevoir d’autres approches de conservation pour les interventions, conformes aux normes internationales en matière de conservation de la VUE des biens du patrimoine mondial, dans le cadre du développement du quartier du château de Buda ;
  14. Réitère également sa demande à l'État partie de veiller à ce que, conformément au paragraphe 172 des Orientations, les détails des interventions qui pourraient avoir un impact sur la VUE soient soumis avec les EIP appropriées, réalisées conformément au Guide de l'ICOMOS, au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
  15. Demande enfin à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e
Projet de décision : 44 COM 7B.49

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 43 COM 7B.84, adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019),
  3. Note la réorganisation de l'administration d'État en charge de la protection des biens du patrimoine mondial au niveau national, et la désignation des biens du patrimoine mondial comme « sites hautement caractéristiques en matière de paysage urbain protégé », grâce à des amendements à la loi de 2011 sur le patrimoine mondial ;
  4. Prend acte des récents efforts déployés par l'État partie pour traiter les questions d’aménagement et de développement urbains au moyen de mesures légales et règlementaires, notamment les amendements de 2018 à la loi sur les bâtiments de grande hauteur limitant la hauteur des nouvelles constructions à 65 mètres ;
  5. Note également que la loi amendée sur les bâtiments de grande hauteur n'est pas applicable aux permis de construire délivrés avant sa promulgation, et qu'en l'absence de dispositions légales pertinentes, les constructions, telles que celle du bâtiment du MOL Campus d’une hauteur de 120 mètres dans le 11e arrondissement, sont en cours ;
  6. Note en outre que la révision de la réglementation relative aux évaluations d'impact sur le patrimoine (EIP), en vue de s'assurer qu'elles satisfont au Guide de l'ICOMOS [pour les évaluations d'impact sur le patrimoine appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial], est prévue à brève échéance, et que des simulations visuelles en 3D vont également être préparées, et prie instamment l’État partie de veiller à ce qu’il soit prévu dans ses commandes d’EIP, y compris évaluations d'impact visuel et simulations visuelles, de prendre en considération les impacts sur les attributs pertinents de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) et les vues pertinentes du bien et demande de clarifier si la version révisée de la réglementation serait applicable aux projets de développement déjà planifiés et en cours ;
  7. Observe avec préoccupation que les travaux de construction pour un certain nombre de nouveaux développements importants sur le territoire du bien et de sa zone tampon se sont poursuivis, voire ont été achevés malgré la demande du Comité dans la décision 43 COM 7B.84 de suspendre tout nouveau projet de conservation, restauration et développement nouveau jusqu’à la réalisation du plan de gestion actualisé pour le bien en adéquation avec la Recommandation de l'UNESCO de 2011 sur les paysages urbains historiques ;
  8. Note avec regret que, jusqu'ici, l’État partie n’a pas respecté la décision 43 COM 7B.84 puisque les travaux n'ont pas été suspendus pour le Programme national Hauszmann (PNH) pour le quartier du château de Buda et qu'en conséquence, l'état de conservation du bien a subi et continue de subir les impacts fortement négatifs des projets de reconstruction et de nouvelles constructions, ce qui a eu et continue d’avoir un impact négatif cumulatif sur la VUE du bien notamment son authenticité et son intégrité ;
  9. Note par ailleurs que l’État partie avance que sa justification pour le PNH réside dans son désir de rendre au château de Buda la forme qu'il avait avant la Seconde Guerre mondiale afin qu’il reflète mieux l’‘identité nationale’ de l’ère pré-communiste, tout en soulignant en même temps qu’il est également un élément majeur du bien inscrit contribuant à sa VUE, et considère que cette approche défie l’authenticité et l’intégrité du bien et va à l’encontre des normes et règles internationales en vigueur en matière de conservation et reconstruction requérant de résoudre les contradictions entre objectifs nationaux et obligations internationales au titre de la Convention par le biais d’une discussion et d’une collaboration fondées sur un dialogue ouvert, une documentation claire de ce qui est proposé, et un calendrier qui permet ces discussions ;
  10. Regrette que l’État partie n’ait pas répondu à la décision 39 COM 7B.79 d’engager le dialogue avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives dans l’optique de modifier le PNH afin qu’il préserve la VUE tout en respectant également ses attributs d’avant la Seconde Guerre mondiale ;
  11. Note par ailleurs que le plan de gestion n’a pas pu être mené à bien comme prévu en 2020 en raison de la pandémie de COVID-19 et rappelle la décision 39 COM 7B.79 qui demandait à l'État partie de finaliser, dès que possible, le plan de gestion du bien, avec détails des mesures de protection et régimes réglementaires, et de le soumettre au Centre du patrimoine mondial et aux Organisations consultatives, ainsi que la décision 43 COM 7B.84 qui demandait à l'État partie de suspendre tout autre projet (sur l’ensemble du bien) de conservation, de restauration et de développement nouveau dans le bien et la zone tampon jusqu'à ce qu'un plan de gestion intégré au plan d’urbanisme de la ville, en adéquation avec la Recommandation PUH, ainsi que les directives de construction aient été préparés et examinés par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
  12. Regrette également l’apparente démolition de la caserne Radeczky et la proposition avancée pour la démolition de la façade du ministère des Finances donnant sur la place Szentháromság ;
  13. Considère également que l'état de conservation du bien subit les impacts fortement négatifs des travaux de grande envergure, récents et en cours, de reconstruction et de développement au château de Buda, qui ne sont pas conformes aux normes internationales en matière de conservation afin de protéger la VUE d’un bien du patrimoine mondial, diminuent collectivement et de façon cumulative l’authenticité et l’intégrité du bien, et constituent des menaces prouvées et potentielles pour le bien, conformément au paragraphe 179 des Orientations ;
  14. Conclut qu'en raison des considérations ci-dessus exposées, le bien est en péril conformément au chapitre IV.B des Orientations, et décide d'inscrire Budapest, avec les rives du Danube, le quartier du château de Buda et l’avenue Andrássy (Hongrie) sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  15. Demande à l'État partie d'élaborer un ensemble de mesures correctives, un calendrier pour leur mise en œuvre et un État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022 ;
  16. Réitère sa demande à l'État partie de suspendre tous les travaux en cours et prévus au château de Buda, et invite l'État partie à demander, de toute urgence, et à mettre en œuvre (en ligne) l'assistance consultative de l'ICOMOS en vue de concevoir d’autres approches de conservation pour les interventions, conformes aux normes internationales en matière de conservation de la VUE des biens du patrimoine mondial, dans le cadre du développement du quartier du château de Buda ;
  17. Demande également à l'État partie de veiller à ce que, conformément au paragraphe 172 des Orientations, les détails des interventions qui pourraient avoir un impact sur la VUE soient soumis avec les EIP appropriées, réalisées conformément au Guide de l'ICOMOS, au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
  18. Demande en outre à l'État partie d'adopter les recommandations de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS, ainsi que l'examen technique de l'ICOMOS concernant le Budapest Eye, le bâtiment scientifique MAHART, la caserne Radeczky, l'ancien centre de distribution électrique, le bâtiment du MOL Campus, le biodôme et le musée d'ethnographie ;
  19. Demande enfin à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022.
Année du rapport : 2021
Hongrie
Date d'inscription : 1987
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iv)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2020) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2020
arrow_circle_right 44COM (2021)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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