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Parc national du lac Malawi

Malawi
Facteurs affectant le bien en 2014*
  • Activités illégales
  • Espèces envahissantes / exotiques d’eau douce
  • Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
  • Pollution des eaux de surface
  • Pétrole/gaz
  • Pêche/collecte de ressources aquatiques
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Nécessité d'un nouveau plan de gestion 
  • Population en augmentation à l'intérieur du site et dont la subsistance dépend largement des ressources locales en bois et en poisson (problème déjà mentionné et résolu dans le passé)
  • Exploitation/exploration pétrolière 
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2014
Demandes approuvées : 6 (de 1986-2012)
Montant total approuvé : 126 344 dollars E.U.
2012 Conservation of World Heritage Property through ... (Non approuvé)   0 dollars E.U.
2005 Working through the Communities to Protect Lake Malawi ... (Approuvé)   18 600 dollars E.U.
2000 Capacity Building for Lake Malawi National Park (Approuvé)   37 094 dollars E.U.
1995 Community conservation: awareness training for local ... (Approuvé)   4 850 dollars E.U.
1995 Used but serviceable equipment for Lake Malawi National ... (Non approuvé)   0 dollars E.U.
1995 Comprehensive biological inventory of Lake Malawi ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1993 Purchase of equipment for Lake Malawi National Park (Approuvé)   16 000 dollars E.U.
1986 Purchase of equipment (boat, radio and tents) to ... (Approuvé)   19 800 dollars E.U.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2014

Le 1er février 2014, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation. Par la suite, une mission conjointe de suivi réactif UNESCO/UICN a visité le bien en mars/avril 2014. Le rapport de l’État tout comme le rapport de la mission sont disponibles à l’adresse https://whc.unesco.org/fr/list/289/documents. Un certain nombre de problèmes de conservation soulevés par le Comité lors de ses précédentes sessions est abordé dans ces rapports, notamment :

  • l'état d’avancement de la préparation d’une étude d’impact environnemental et social (EIES) pour une concession d’exploration pétrolière couvrant la partie septentrionale du lac (à l’extérieur du bien) accordée à la société Surestream, basée au Royaume-Uni ;
  • l’octroi d’une autre concession d’exploration pétrolière à une compagnie basée dans les Émirats arabes unis, RAKGAS, couvrant la partie sud du lac, incluant l’intégralité du bien ;
  • l’état des connaissances de la biodiversité lacustre, incluant une importante publication (2004) découlant d’un projet de conservation de la biodiversité au lac Malawi/Nyasa, ainsi que des publications en aquariologie ;
  • l’intérêt et la portée d’une extension du bien afin de garantir une représentation plus complète de la biodiversité unique du lac et de sa valeur universelle exceptionnelle (VUE).

Certains autres points sont également rapportés par l’État partie et la mission, notamment :

  • l’augmentation de la population humaine dans les villages enclavés et les pressions connexes sur les ressources terrestres et aquatiques dans les zones proches du bien ;
  • la dégradation des terres dans le bassin versant du lac, donnant lieu à des taux accrus d’envasement, teneur en nutriments et modifications écologiques ;
  • la surpêche dans les pêcheries côtières du lac, incluant des activités de pêche illégale au sein du bien ;
  • les impacts du développement des infrastructures et des activités de tourisme ;
  • la pollution des eaux du lac par des déchets domestiques et des teneurs en nutriments excessives résultant d’activités piscicoles commerciales ;
  • l’application inadéquate de mesures de protection en raison de contraintes de ressources affectant l’autorité de gestion, en particulier vis-à-vis de la zone aquatique du bien.
  • Le risque persistant d’introduction intentionnelle d’espèces piscicoles étrangères qui pourraient altérer de manière permanente l’écosystème du lac.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2014

Les éventuelles conséquences à long terme d’une exploration et d’une exploitation pétrolières sur l’ensemble du lac sont particulièrement préoccupantes, tout comme les risques connexes de pollution et l’impact potentiellement dévastateur que cela pourrait avoir sur l’écologie de ce système évolutif unique. Il est particulièrement important de noter qu’en raison de la dimension et de la grande profondeur du lac, conjugué à la relative limite de son bassin versant et des écoulements annuels, toute pollution serait très longue à disparaître du lac, augmentant la probabilité de dommage écologique permanent en cas de déversement accidentel d’hydrocarbures ou autre pollution. Il est compris qu’aucune exploration ne commencera tant que des études d’impact environnemental et social (EIES) ne seront pas effectuées et les activités d’exploration n’impliqueront dans un premier temps aucun essai de forage.

Il est recommandé que le Comité réitère sa position sur l’incompatibilité entre exploration et exploitation pétrolières et minières et statut de patrimoine mondial et qu’il prie l’État partie de revoir toute autorisation d’exploration empiétant sur le bien afin d’exclure le bien de ces licences. Qui plus est, il est recommandé de demander aux compagnies qui se sont vu accorder des concessions sur le lac de prendre l’engagement de ne pas explorer ni/ou exploiter de pétrole ou gaz au sein de biens du patrimoine mondial, comme cela a été fait par Shell et plus récemment Total. Il est également recommandé que le Comité fasse de nouveau part de son inquiétude quant aux impacts potentiels de l’exploration pétrolière sur l’ensemble du lac et veille à ce que l’EIES prévue en évalue l’impact sur la VUE du bien.

L’introduction d’espèces piscicoles exotiques dans le lac aurait également des conséquences désastreuses pour la biodiversité unique et hautement endémique du lac tout entier, incluant le bien. Il est par conséquent recommandé que le Comité prie les États parties du Malawi, du Mozambique et de la Tanzanie de veiller à ce qu’une introduction d’espèces piscicoles exotiques soit évitée à tout prix, et de prendre des mesures urgentes pour éradiquer toute espèce de poissons exotique identifiée dans le lac.

Comme reconnu par la mission, la gestion du bien doit être renforcée et des ressources supplémentaires allouées pour veiller à ce que les menaces soient contenues. Parmi les enjeux urgents qui requièrent une attention particulière en vue de sauvegarder la VUE du bien, il est nécessaire de prendre des mesures visant à limiter la pêche illégale dans la zone aquatique du bien, de renforcer le travail avec les communautés locales, de mieux réguler le tourisme et de développer un programme de suivi efficace qui inclut les poissons, la qualité de l’eau et les autres aspects de l’écologie aquatique. Il est par conséquent recommandé au Comité de prier l’État partie d’actualiser le plan de gestion de 2007-2011 pour le bien et de veiller à ce que des dispositions soient prises dans le plan de gestion révisé pour traiter les problèmes susmentionnés.

Il y a manifestement intérêt à étendre le bien pour englober un échantillon plus pleinement représentatif des espèces uniques du lac, de sa biodiversité et des processus évolutifs. Cela peut impliquer les États parties du Malawi, du Mozambique et de la Tanzanie (qui partagent les rives du lac) et devrait se construire sur la connaissance scientifique existante de la distribution et de l’écologie des espèces. Il est donc recommandé que le Comité encourage chacun des États parties à initier un processus d’identification des lieux importants pour une éventuelle incorporation future dans un bien en série transnational étendu, et à reconnaître le rôle potentiellement important que les organisations de conservation internationales non gouvernementales et les experts scientifiques pourraient jouer s’agissant de faciliter la recherche nécessaire et le dialogue en faveur de cet objectif.

Décisions adoptées par le Comité en 2014
38 COM 7B.92
Parc national du Lac Malawi (Malawi) (N 289)

Le Comité du patrimoine mondial

  1. Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 37 COM 7B.5, adoptée à sa 37e session (Phnom Penh, 2013),
  3. Réitère son inquiétude quant aux activités d’exploration pétrolière sur l’ensemble du lac, notant qu’un déversement accidentel représenterait un risque potentiellement sévère vis-à-vis de l’intégrité de tout l’écosystème lacustre incluant la zone aquatique et les rives du bien ;
  4. Note qu’une étude d’impact environnemental et social (EIES) pour l’exploration pétrolière dans la partie septentrional du lac est en cours de réalisation et demande à l’État partie de veiller à ce que cette EIES inclut une évaluation spécifique des impacts potentiels de l’exploration et par la suite de l’exploitation pétrolière sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément à la Note de conseil de l’UICN pour les évaluations d’impact environnemental appliquées au patrimoine mondial ;
  5. Prie l’État partie d’annuler l’autorisation d’exploitation pétrolière qui empiète sur le bien et réitère sa position selon laquelle l’exploration et l’exploitation pétrolières, gazières et minières sont incompatibles avec le statut de patrimoine mondial ;
  6. Demande à Surestream et RAKGAS, qui se sont vu accorder des concessions d’exploration pétrolière sur le lac, de prendre l’engagement de n’exploiter ni explorer ni gaz ni pétrole dans les biens du patrimoine mondial ;
  7. Demande également à l’État partie du Malawi de mettre en œuvre toutes les recommandations de la mission conjointe de suivi réactif UNESCO/UICN de 2014 :
    1. définir les limites extérieures de la zone aquatique du bien à l’aide de bouées flottantes,
    2. déployer des patrouilleurs, d’autres équipements et du personnel pour veiller à l’application des restrictions de pêche et autres mesures destinées à protéger la VUE du bien,
    3. concevoir et mettre en œuvre un protocole de suivi efficace servant de base pour évaluer les modifications dans la diversité et les populations de poissons, les autres animaux, la qualité de l’eau et les paramètres de gestion pouvant être utilisés dans l’adaptation des interventions de gestion pour une meilleure protection de la VUE du bien,
    4. collaborer étroitement avec les communautés dans les villages enclavés et à la périphérie du bien pour élaborer des programmes de gestion des ressources adéquats,
    5. promouvoir les entreprises d’écotourisme à faible impact qui respectent les normes appropriées en matière d’impact environnemental et social ;
  8. Prie également l’État partie de revoir le plan de gestion de 2007-2011 pour le bien, d’en fournir une version électronique et trois exemplaires imprimés pour examen par le Centre du patrimoine mondial et l’UICN dès que disponible et de veiller à ce que le plan de gestion révisé inclut des dispositions pour la mise en œuvre des recommandations de la mission susmentionnées ;
  9. Encourage les États parties du Malawi, du Mozambique et de la Tanzanie à collaborer pour identifier les lieux importants pour la protection des poissons endémiques et des processus évolutifs en vue d’incorporer ces zones dans un bien en série transnational étendu, en coopération avec les organisations internationales non gouvernementales de conservation et les experts scientifiques ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2015, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points qui précèdent, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session en 2016.
Projet de décision :    38 COM 7B.92

Le Comité du patrimoine mondial

  1. Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 37 COM 7B.5, adoptée à sa 37e session (Phnom Penh, 2013),
  3. Réitère son inquiétude quant aux activités d’exploration pétrolière sur l’ensemble du lac, notant qu’un déversement accidentel représenterait un risque potentiellement sévère vis-à-vis de l’intégrité de tout l’écosystème lacustre incluant la zone aquatique et les rives du bien ;
  4. Note qu’une étude d’impact environnemental et social (EIES) pour l’exploration pétrolière dans la partie septentrional du lac est en cours de réalisation et demande à l’État partie de veiller à ce que cette EIES inclut une évaluation spécifique des impacts potentiels de l’exploration et par la suite de l’exploitation pétrolière sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément à la Note de conseil de l’UICN pour les évaluations d’impact environnemental appliquées au patrimoine mondial ;
  5. Prie l’État partie d’annuler l’autorisation d’exploitation pétrolière qui empiète sur le bien et réitère sa position selon laquelle l’exploration et l’exploitation pétrolières, gazières et minières sont incompatibles avec le statut de patrimoine mondial ;
  6. Demande à Surestream et RAKGAS, qui se sont vu accorder des concessions d’exploration pétrolière sur le lac, de prendre l’engagement de n’exploiter ni explorer ni gaz ni pétrole dans les biens du patrimoine mondial ;
  7. Demande également à l’État partie du Malawi de mettre en œuvre toutes les recommandations de la mission conjointe de suivi réactif UNESCO/UICN de 2014 :

a)         définir les limites extérieures de la zone aquatique du bien à l’aide de bouées flottantes,

b)         déployer des patrouilleurs, d’autres équipements et du personnel pour veiller à l’application des restrictions de pêche et autres mesures destinées à protéger la VUE du bien,

c)         concevoir et mettre en œuvre un protocole de suivi efficace servant de base pour évaluer les modifications dans la diversité et les populations de poissons, les autres animaux, la qualité de l’eau et les paramètres de gestion pouvant être utilisés dans l’adaptation des interventions de gestion pour une meilleure protection de la VUE du bien,

d)         collaborer étroitement avec les communautés dans les villages enclavés et à la périphérie du bien pour élaborer des programmes de gestion des ressources adéquats,

e)         promouvoir les entreprises d’écotourisme à faible impact qui respectent les normes appropriées en matière d’impact environnemental et social ;

8.  Prie également l’État partie de revoir le plan de gestion de 2007-2011 pour le bien, d’en fournir une version électronique et trois exemplaires imprimés pour examen par le Centre du patrimoine mondial et l’UICN dès que disponible et de veiller à ce que le plan de gestion révisé inclut des dispositions pour la mise en œuvre des recommandations de la mission susmentionnées ;

9.   Encourage les États parties du Malawi, du Mozambique et de la Tanzanie à collaborer pour identifier les lieux importants pour la protection des poissons endémiques et des processus évolutifs en vue d’incorporer ces zones dans un bien en série transnational étendu, en coopération avec les organisations internationales non gouvernementales de conservation et les experts scientifiques ;

10.  Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points qui précèdent, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session en 2016.

Année du rapport : 2014
Malawi
Date d'inscription : 1984
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 38COM (2014)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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