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Ensemble historique du Palais du Potala, Lhasa

Chine
Facteurs affectant le bien en 2014*
  • Développement commercial
  • Destruction délibérée du patrimoine
  • Habitat
  • Infrastructures de transport de surface
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Développement urbain incontrôlé et expansion d’installations liées au tourisme à l’intérieur et à l’extérieur des limites du bien ;
  • Impact négatif des projets de réhabilitation sur la protection du tissu urbain traditionnel du centre historique. 
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2014
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2014**

Mars 2001, mission ICOMOS de suivi réactif ; avril 2003, mission d’expertise UNESCO/ICOMOS ; mai 2005, mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2014

Le 26 janvier 2014, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, dont un résumé exécutif est disponible sur https://whc.unesco.org/fr/list/707/documents. Il répond aux inquiétudes exprimées dans les correspondances du 28 mai et du 21 octobre 2013 du Centre du patrimoine mondial à l’État partie, suite à des rapports sur des projets de modernisation inadaptée et de démolition à grande échelle de bâtiments historiques de la vieille ville. Le rapport précise que :

  • En réponse aux inquiétudes exprimées, des experts d’institutions culturelles et d’institutions en charge de la planification urbaine ont conduit une évaluation du bien et des secteurs avoisinants.
  • Les trois éléments du bien – le palais du Potala, Norbulingka et le temple de Jokhang – bénéficient du plus haut niveau de protection. Le gouvernement protège également les zones tampons et un nombre considérable de bâtiments historiques isolés. La somme de 470 millions de RMB (77,69 millions de dollars EU) a récemment été investie dans divers projets de conservation, de gestion et d’infrastructures sur le territoire du bien.
  • En juillet 2013, la ville de Lhasa a adopté la réglementation sur la sauvegarde de la vieille ville de Lhasa (annexe 2 du rapport) et a lancé le projet de protection de la vieille ville destiné à traiter les problèmes d’infrastructures, de développement excessif de l’activité commerciale avec la prolifération incontrôlée des vendeurs ambulants, des constructions inadaptées postérieures à 1950 et des équipements inappropriés destinés aux touristes. Le projet révise les plans de conservation du secteur de Barkhor et du temple de Jokhang.
  • La ville de Lhasa a engagé un dialogue avec les parties prenantes au moyen de questionnaires, de réunions et de projets participatifs.
  • Afin de fournir des lieux alternatifs où les 3031 vendeurs ambulants et de proposer de meilleures installations en lien avec l’activité touristique, le centre commercial de Barkhor est en cours de construction et celui de Shenli, est en projet. Ils sont situés à l’extérieur du secteur historique de Barkhor et à la limite de la zone tampon du temple de Jokhang. Les deux centres commerciaux ont, respectivement, des hauteurs de 16 et 14 mètres, excédant ainsi la hauteur maximum fixée à 12 mètres dans la zone tampon du temple de Jokhang. Le projet de centre commercial de Shenli est de style moderne alors que le centre commercial de Barkhor a un style architectural traditionnel tibétain. Le rapport fait état d’une évaluation qui conclut que les nouvelles structures ont bien, dans une certaine mesure, un impact sur le secteur historique environnant mais que cet impact sur le paysage général du temple de Jokhang et sur le corridor visuel entre le Palais du Potala, Norbulingka et le temple de Jokhang est faible. Les deux projets sont jugés comme n’ayant pas d’impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien, sur son authenticité et sur son intégrité.
  • L’État partie tente de renforcer la protection en achevant et en mettant en œuvre le plan directeur de conservation, et en révisant les plans de conservation existant pour le secteur de Barkhor à Lhasa et le temple de Jokhang.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2014

Aucun élément précis et détaillé relatif  à la construction des deux grands centres commerciaux ne semble avoir été soumis aux commentaires du Centre du patrimoine mondial avant que les travaux de construction ne commencent, ce qui contrevient au paragraphe 172 des Orientations. Le rapport sur l’état de conservation n’est annexé d’aucun plan, d’aucune photo ou d’aucun détail sur l’échelle des deux centres commerciaux, outre la mention de leur hauteur, 16 et 14 mètres ce qui va à l’encontre de la réglementation même de l’État partie. En l’absence de toute information complémentaire, il est impossible d’évaluer l’impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien. Le rapport ne fait pas état du parking souterrain sous le centre commercial qui, selon un courrier adressé au Centre du patrimoine mondial (cf. le document en anglais http://highpeakspureearth.com/2013/ourlhasaisonthevergeofdestructionpleasesavelhasabywoeser/) a nécessité le recours à un système de drainage qui pourrait avoir des conséquences sur la structure et le système d’alimentation en eau du bien, à ce sujet, l’assèchement apparent de la rivière Kyichu est une source de préoccupation. Il n’est pas non plus fait mention dans le rapport de la démolition de bâtiments historiques évoquée par le courrier précité, la seule démolition décrite est celle d’immeubles de bureaux modernes et au style inadapté. Les projets d’aménagement du réseau routier, apparemment entrepris sans étude archéologique préalable (projets également évoqués dans le courrier cité en référence) ne sont pas non plus mentionnés dans le rapport.

L’échelle et la nature supposées des nouveaux aménagements, y compris les installations en lien avec l’activité touristique ainsi que la nouvelle infrastructure commerciale, sont une réelle source d’inquiétude mais ne peuvent être vérifiées sans une mission de suivi réactif. En conséquence, il est recommandé que le Comité demande à l’État partie d’inviter une mission de suivi réactif sur le territoire du bien afin de permettre une évaluation officielle des nouveaux aménagements et de leur impact potentiel sur la valeur universelle exceptionnelle. La mission pourrait également examiner le système de gestion du bien, les progrès accomplis dans la révision du plan directeur de conservation et des plans de conservation pour les trois composantes du bien, ainsi que les façons de les harmoniser avec le plan d’urbanisme de Lhasa, conformément à la décision 35 COM 7B.65.

Décisions adoptées par le Comité en 2014
38 COM 7B.10
Ensemble historique du Palais du Potala, Lhasa (Chine) (C 707ter)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Rappelant les décisions 35 COM 7B.65 et 37 COM 7B.103 adoptées respectivement à ses 35e (UNESCO, 2011) et 37e (Phnom Penh, 2013) sessions,
  2. Prend note avec inquiétude des informations données par l’État partie au sujet d’aménagements ;
  3. Regrette que l’État partie n’aie pas fait parvenir au Centre du patrimoine mondial des éléments précis et détaillés au sujet des deux nouveaux centres commerciaux, du parking en sous-sol de l’un des centres commerciaux, du drainage et des travaux routiers avant la mise en chantier de ces projets comme demandé par la décision 37 COM 7B.103 et conformément au paragraphe 172 des Orientations;
  4. Prend note de l’évaluation de l’État partie sur l’impact des aménagements réalisée suite aux demandes d’informations du Centre du patrimoine mondial et regrette également que cette évaluation aie été réalisée à posteriori sans preuve que des études d’impact patrimonial ont été entreprises ;
  5. Demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif, Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM, sur le site afin d’examiner les nouveaux aménagements, la démolition de structures, le nouveau réseau routier et les travaux de drainage , afin d’évaluer leur impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien, et d’examiner également le système de gestion du bien, les progrès accomplis dans la révision du plan directeur de conservation et des plans de conservation des trois composantes du bien et les manières d’harmoniser ceux-ci avec le plan d’urbanisme de Lhasa, conformément à la décision 35 COM 7B.65 ;
  6. Prend note avec satisfaction de la remise d’un exemplaire de la réglementation sur la sauvegarde de la vieille ville de Lhasa par l’État partie (annexe 2 du rapport sur l’état de conservation) mais demande également que des exemplaires de la version révisée du plan directeur de conservation et des plans de conservation des trois composantes du bien, avec des synthèses en anglais, soient soumis au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, avant leur finalisation, comme demandé par la décision 35 COM 7B.65 ;
  7. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2015, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session en 2016.
Projet de décision :  38 COM 7B.10

Le Comité du patrimoine mondial,

1.  Rappelant les décisions 35 COM 7B.65 et 37 COM 7B.103 adoptées respectivement à ses 35e (UNESCO, 2011) et 37e (Phnom Penh, 2013) sessions,

2.  Prend note avec inquiétude des informations données par l’État partie au sujet d’aménagements ;

3.  Regrette que l’État partie n’aie pas fait parvenir au Centre du patrimoine mondial des éléments précis et détaillés au sujet des deux nouveaux centres commerciaux, du parking en sous-sol de l’un des centres commerciaux, du drainage et des travaux routiers avant la mise en chantier de ces projets comme demandé par la décision 37 COM 7B.103 et conformément au paragraphe 172 des Orientations ;

4.  Prend note de l’évaluation de l’État partie sur l’impact des aménagements réalisée suite aux demandes d’informations du Centre du patrimoine mondial et regrette également que cette évaluation aie été réalisée à posteriori sans preuve que des études d’impact patrimonial ont été entreprises ;

5.  Demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif, Centre du patrimoine mondial/ICOMOS, sur le site afin d’examiner les nouveaux aménagements, la démolition de structures, le nouveau réseau routier et les travaux de drainage , afin d’évaluer leur impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien, et d’examiner également le système de gestion du bien, les progrès accomplis dans la révision du plan directeur de conservation et des plans de conservation des trois composantes du bien et les manières d’harmoniser ceux-ci avec le plan d’urbanisme de Lhasa, conformément à la décision 35 COM 7B.65 ;

6.  Prend note avec satisfaction de la remise d’un exemplaire de la réglementation sur la sauvegarde de la vieille ville de Lhasa par l’État partie (annexe 2 du rapport sur l’état de conservation) mais demande également que des exemplaires de la version révisée du plan directeur de conservation et des plans de conservation des trois composantes du bien, avec des synthèses en anglais, soient soumis au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, avant leur finalisation, comme demandé par la décision 35 COM 7B.65 ;

7.  Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2016, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session en 2016.

Année du rapport : 2014
Chine
Date d'inscription : 1994
Catégorie : Culturel
Critères : (i)(iv)(vi)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2014) .pdf
arrow_circle_right 38COM (2014)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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