L’objet de la présente publication est de réaliser un compte rendu de la réunion organisée par le Centre du patrimoine mondial et le Conseil régional de Guadeloupe en mai 2006, concernant la possibilité de présenter, pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, une proposition transnationale en série. Cette réunion s’inscrivait dans la lignée d’un processus de réflexion engagé en 2003, date à laquelle ont commencé à être analysés, à Saint-Domingue (République dominicaine), dans le cadre de la Stratégie globale, les motifs de l’absence de tout patrimoine archéologique caraïbe sur la Liste du patrimoine mondial.

La réunion organisée à Fort-de-France (Martinique) en septembre 2004 a engendré une réflexion sur le rôle de l’archéologie dans la mise en évidence de la valeur universelle exceptionnelle des cultures de la Caraïbe. C’est alors qu’a été sélectionnée une série de thèmes transversaux : l’archéologie amérindienne précolombienne, l’art rupestre, la période du contact, le patrimoine africain de la Caraïbe et les paysages culturels – autant de fils conducteurs de collaborations internationales futures sur des thèmes au caractère manifestement fédérateur.

Afin de mettre en pratique les principes et les idées qui sous-tendent la Déclaration de la Martinique et le Plan d’action qui l’accompagne, nous exposons ci-après les progrès accomplis à Basse-Terre (Guadeloupe) dans la réflexion internationale consacrée à l’art rupestre de la Caraïbe. Il a paru opportun de commencer par situer l’initiative caraïbe dans un cadre plus large, celui des sites d’art rupestre déjà inscrits sur la Liste du patrimoine mondial ou sur les Listes indicatives des États parties à la Convention, afin de constituer un espace d’analyse mondial, universel, où s’inscrivent les expressions artistiques des peuples dits sans écriture, considérées par la communauté internationale comme porteuses d’une valeur universelle exceptionnelle.