La Convention du patrimoine mondial a été créée en 1972 – il y a près d’un demi-siècle – en tant qu’instrument juridique visant à protéger nos sites culturels et naturels les plus remarquables du monde. Elle a depuis été adoptée par 194 pays, tendant vers l’universalité. Concrètement, la Convention du patrimoine mondial est mise en œuvre de multiples façons, grandes et petites, par les populations du monde entier.

Dans ce numéro, nous vous présentons de nombreuses personnes qui consacrent leur carrière – voire leur vie – à prendre soin de ces sites précieux et fragiles. Il s’agit notamment de gestionnaires de sites sur le terrain, de jeunes gens qui dirigent des projets de conservation du patrimoine ou de sensibilisation pour sauver des sites, et de militants de la société civile qui protègent des sites et les personnes qui vivent à proximité dans des conditions difficiles.

Nous rencontrons Tania Zaven au Liban, qui pilote le site archéologique de Byblos, l’une des plus anciennes villes du monde continuellement habitées, à travers la crise économique et celle de COVID-19. Bantou Lukambo nous parle de l’association qu’il a contribué à créer pour soutenir les familles du parc national des Virunga (République démocratique du Congo) dans une situation d’insécurité, avec des activités génératrices de revenus comme l’élevage de lapins. Dans le village de Kasuga, qui fait partie des sites chrétiens cachés de la région de Nagasaki au Japon, les conteurs de la communauté accueillent les visiteurs et partagent leur histoire de culte en secret dans des lieux sacrés.

Les jeunes générations sont également très actives. Face aux défis actuels du changement climatique, aux menaces spécifiques qui pèsent sur les sites du patrimoine ou à la perte de biodiversité, ces jeunes travaillent pour un avenir meilleur, malgré la pandémie de COVID-19. Parmi eux figurent Jeremy Ragain, qui a codirigé le projet de nettoyage d’Aldabra aux Seychelles, et des jeunes de la région arabe qui créent des projets de préservation du patrimoine et de consolidation de la paix, notamment des applications mobiles promouvant des sites en Tunisie et une base de données géodésiques numériques pour les sites iraquiens.

Ces histoires et d’autres encore offrent un aperçu des contributions multiples et diverses que les gens du monde entier apportent chaque jour à la protection de notre extraordinaire patrimoine mondial. Elles nous rappellent que nous avons tous un rôle à jouer dans la création d’un monde meilleur.

Mechtild Rössler
Directrice,
Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO

Dossier

Les personnes qui protègent le patrimoine mondial

Jeunesse et patrimoine mondial

Mobiliser les jeunes en faveur de la protection et de la préservation du patrimoine est essentiel pour construire des sociétés inclusives, durables et pacifiques.

ONG et militants

  • Au cours des 27 dernières années, Greenpeace Russie, en coopération avec des dizaines d’organisations environnementales et scientifiques russes, a réalisé des progrès significatifs pour protéger le patrimoine naturel du pays.
  • Bantu Lukambo, directeur de l’ONG congolaise Innovation pour le développement et la protection de l’environnement (IDPE), s’est engagé dans la protection du parc national des Virunga depuis plus de deux décennies.

Communautés

  • Dans la région japonaise de Nagasaki, les chrétiens ont pratiqué en secret leur foi interdite pendant plus de deux siècles. Aujourd’hui, les communautés partagent l’histoire.
  • Joel Johnsson a été nommé premier Directeur pour la résilience de la Côte de Ningaloo, en Australie, l’un des cinq sites du patrimoine mondial de l’UNESCO qui pilotent l’Initiative des Récifs Résilients pour un avenir plus équitable et plus durable.

Gestionnaires de sites

  • Parc national de Morne Trois Pitons Jacqueline Andre, cheffe de l’unité des parcs nationaux au sein de la division des forêts, de la faune et des parcs du Commonwealth de la Dominique.
  • Ecosystème et paysage culturel relique de LopéOkanda Prosper-Prost Ntoutoume Mba, conservateur adjoint chargé du patrimoine mondial et du tourisme au parc national de Lopé-Okanda au Gabon.

Focus

Byblos et la COVID-19 Tania Zaven, responsable du site archéologique de Byblos au Liban, parle de la fermeture du bien pendant la pandémie COVID-19.

Forum

Entretiens

  • Jeremy Raguain, Atoll d’Aldabra et Vallée de Mai (Seychelles) ;
  • Christina Sinclair, La Vieille et la Nouvelle ville d’Édimbourg (Royaume-Uni) ;
  • George Tauika, Rennell Est (Îles Salomon) ;
  • Beverly Wade, Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (Belize).

Organisations consultatives

ICCROM – Renforcement des capacités : aider les gens à protéger le patrimoine.

Conventions

Laissez parler l’art : ResiliArt donne la parole aux artistes en crise.

Nouvelles

Préservation

Soutien à la surveillance des animaux dans les parcs nationaux de la Pendjari et du W (Bénin) ; Notification précoce de l’effondrement de la maison des Merveilles à Zanzibar.

Sites en péril

L’UNESCO condamne la nouvelle attaque meurtrière au Parc national des Virunga, en République démocratique du Congo.

Promotion

Cinq projets menés par des jeunes associent patrimoine et consolidation de la paix dans la région des États arabes.