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Le rugo traditionnel du Mugamba

Date de soumission : 09/05/2007
Critères: (iv)
Catégorie : Culturel
Soumis par :
Ministère de l’Education Nationale et de la Culture
État, province ou région :

Province : Bururi ; Commune : Mugamba


Coordonnées S3 38 52 E29 36 05
Ref.: 5142
Avertissement

Les Listes indicatives des États parties sont publiées par le Centre du patrimoine mondial sur son site Internet et/ou dans les documents de travail afin de garantir la transparence et un accès aux informations et de faciliter l'harmonisation des Listes indicatives au niveau régional et sur le plan thématique.

Le contenu de chaque Liste indicative relève de la responsabilité exclusive de l'État partie concerné. La publication des Listes indicatives ne saurait être interprétée comme exprimant une prise de position de la part du Comité du patrimoine mondial, du Centre du patrimoine mondial ou du Secrétariat de l'UNESCO concernant le statut juridique d'un pays, d'un territoire, d'une ville, d'une zone ou de leurs frontières.

Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.

Description

Pays de collines, le Burundi compte 11 régions traditionnelles qui se distinguent les unes des autres sur le plan climatique et orographique. La région du  Mugamba se situe sur la zone de partage des bassins hydrographiques du Nil et du Congo. Cette région se caractérise par un relief élevé (2 300 m en moyenne) et des températures annuelles comprises entre 14° et 17°C.

Compte tenu des températures peu élevées de la région, la population a adopté des constructions en pisé  qui lui permettent de se protéger contre ces basses températures et la forte humidité.

Ce rugo constitue une unité d'habitations (inzu) de  tous les membres d'une même famille et est entourée d'une clôture  (urugo) faite de bambous. Il comprend :

La maison principale, de forme ronde est entourée de deux grandes enceintes délimitant la cour de devant (urugo) et la cour arrière (ikigo). L'avant-cour (ikirugu) sert de parcage pour le bétail. Un foyer  (igicaniro) au centre protège ces animaux domestiques contre les mouches. A côté, il y a un mât (icishinzo) contre lequel se frottent les vaches. Dans chaque enceinte, on y trouve des habitations  de dimensions plus réduites.

Aussi, on y  trouve l'habitation des adolescents, celle des membres de la famille la plus proche et celle des visiteurs. A côté se trouvent des greniers (ibigega) et un lieu pour le culte de Kiranga  (intermédiaire entre l'Etre suprême et les hommes).

Ces habitations se distinguent par  leur construction originale faite par  les hommes. La dimension de la maison est déterminée par la taille d'une personne allongée par terre et qui étend son bras droit. Un piquet devant être utilisé pour le traçage du diamètre de la maison est ensuite fixé au bout du doigt (le majeur). Cette dimension est fonction du rang social et des besoins du propriétaire.

L'armature de l'habitation est constituée d'un système de perches liées par un  tore horizontal (ikoma) fait d'âmes de roseaux gainées et de cordes en bambou. A l'intérieur du cercle des perches, on tresse le plafond en forme de coupole constituée d'un boudin en spirale de vannerie (igisenge) qu'on soulève au fur et à mesure de son tressage. Ce plafond est dressé et maintenu à hauteur voulue (3 à 5 mètres) grâce à des piliers (inkingi) terminés par des sabots (imyashi) décorés de motifs pyrogravés. Les perches extérieures sont alors repliées et liées. L'ensemble est recouvert de chaume coupée par des hommes dans les marais.

L'intérieur de la maison principale était divisé en cloisons faites de bambous qui délimitent, d'une part le vestibule où dorment les jeunes enfants et qui sert également d'étable pour les jeunes veaux, et d'autre part une alcôve où logeaient les parents. Un foyer (iziko) formé d'une coupelle de glaise et de bouse mélangées et trois pierres réfractaires  est  aménagé au milieu de la maison. Une claie (urusenge) destinée à recevoir les pots en argile et le bois de chauffage est construite au-dessus du foyer. Du côté droit de la maison,  on construit un dressoir de forme ovale  (uruhimbi) sur lequel on range des pots à lait (ivyakunze), des barattes (ibisabo) et différents  paniers (ibiseke). 

La décoration de la maison est faite par des femmes et des jeunes filles et consiste à enduire les cloisons de terre rouge et de  kaolin et à tapisser le pavement d'une couche importante d'eragostris (ishinge) bien aménagés et recouverts de nattes.

Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité

De par son environnement naturel sur des collines, son contexte climatique ainsi que le savoir-faire local de ce type de construction a été sauvegardé par la population. Il a gardé ses caractéristiques originelles. 

Comparaison avec d’autres biens similaires

Ce type de maisons ressemble beaucoup aux constructions faites en Ethiopie autour du lac Wanchi. Ce type d'habitat est également présent au Rwanda.

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