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Itinéraires Culturels du Désert du Sahara : Route du sel

Date de soumission : 26/05/2006
Catégorie : Culturel
Soumis par :
Ministère de la Culture, des Arts et de la Communication - Dir. du Patrimoine Culturel et des Musées
État, province ou région :

Région : Bilma

Département :Agadez


Coordonnées N18 00 - 20 00 E12 20 - 14
Ref.: 5043
Avertissement

Les Listes indicatives des États parties sont publiées par le Centre du patrimoine mondial sur son site Internet et/ou dans les documents de travail afin de garantir la transparence et un accès aux informations et de faciliter l'harmonisation des Listes indicatives au niveau régional et sur le plan thématique.

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Les noms des biens figurent dans la langue dans laquelle les États parties les ont soumis.

Description

La Route du Sel part de l'Air traverse le désert du Ténéré et arrive enfin à Bilma où se trouvent les salines, lieu d'extraction du sel indispensable aux transactions. Cette route a fait l'objet d'un commerce caravanier pendant plusieurs siècles.

Au cœur de la transaction : l'échange du mil contre du sel et des dattes. Les Touareg Kel Ewey sont les plus attachés à cette activité. Ainsi les caravanes partent toujours groupées,

réunissant entre 3000 et 20000 dromadaires afin d'affronter le désert et les pillards, mais surtout de faire face aux raids des Toubous venus du Tibesti. La Route du sel est donc extrèmement périlleuse à cause de 2 éléments : le désert du Ténéré et les attaques et autres raids en tout genre.

Lors de la pénétration francaise, l'insécurité menaçait constamment le commerce transaharien. Des compagnies Méharistes se sont alors créées pour escorter les caravanes. A cette époque les salines de Bilma enregistraient le passage de 7000 à 30000 dromadaires par an.

En décembre 1916 à Agadèz, la révolte des Sénoussistes dirrigée par Kaocen contre l'occupation française avait mis fin provisoirement à ces caravanes. Elles n'avaient repris qu'en 1920 et leur importance n'a cessé d'augmenter. En 1988, 5000 dromadaires parviennaient à Bilma.

Avec l'amélioration de la sécurité, les hommes osaient affronter le redoutable désert par petits groupes. Les caravanes remettaient leur sort entre les mains d'un seul homme le « Madougou » qui seul connaissaitt le chemin.

La route des caravanes passait obligatoirement par le fameux arbre du Ténéré à l'est d'Agadèz où les animaux s'abreuvaient une dernière fois avant la grande traversée. Le cycle caravanier duraient 9 mois. De juin-juillet à septembre, les hommes restaient en brousse laissant leur troupeaux au paturage. Dès la fin septembre, chargé de mil et de produits de l'Aïr, la caravane de sel les conduisait aux salines de Bilma. Traversant le ténéré aller-retour en 35 jours environs, ils parcouraient 1200 à 1500km : c'est la « Tafordé » ou la route du sel ou « Tarlam » la file de chameaux.

Au retour, la caravane se fractionnait et de petits groupes descendaient vers le sud du Niger avec le sel et les dattes, c'était «  l'Airam » ou la caravane du mil. Après avoir vendu leur sel sur les marchés régionaux, ils achètaient le mil dès le début de la récolte. Ils séjournaient ensuite 3 mois en pays haoussa, le temps pour les chameaux de refaire la bosse en se gavant dans les champs de mil après la récolte. En échange, ils laissaient le fumier dans les champs.

Ils reviennaient enfin chez eux en juin avec le mil et d'autres denrées. 3 mois après, la saison des pluies passée, ils repartaient avec le mil pour un nouveau cycle.

Le Kawar est une zone de falaises surmontées de fortifications anciennes en pierres sèches alignées nord-sud, faisant la jonction entre l'immense zone sableuse du Ténéré à l'ouest et le grand erg de Bilma à l'est.  Cette région a été habitée, depuis le Néolithique, car on y trouve des gravures et peintures rupestres remontant à cette période. Elle est actuellement une suite  de petites oasis qui sont parmi les plus isolées du Sahara. Elles survivent de façon traditionnelle grâce au maintien d'une activité caravanière. Le site abrite des gisements de sel, objet principal du commerce. D'importantes étendues d'eau douce et d'eau saumâtre naturelle déterminent des milieux biologiques (faune et flore) exceptionnels au Sahara. C'est aussi une des régions que l'addax est susceptible d'utiliser au cours de sa nomadisation. La beauté des paysages de cette région est universellement connue.

Le Kawar a connu la pénétration musulmane dès 666 par Uqba Ibn Nafi qui prit successivement tous les fortins avant de s'emparer de la capitale Khawar ou Qasabat Kahawar « la ville fortifiée ou la citadelle du Kawar ».

Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité

Les oasis du Kawar qui produisent le sel et le natron sont à l'origine de la caravane du sel : Ayri ou la tafordé (la route du sel) ou  encore tarlam (la file de chameaux) . Cet écosystème a été un centre productif depuis la nuit des temps où les populations diverses, Kanouri, berbères, Toubou ont vécu en symbiose dans l'isolement du Sahara. Ce caractère de perrinité est reflèté depuis l'antiquité et continue jusqu'à nos jours avec très peu de changement.

Comparaison avec d’autres biens similaires

Ce site de la Route du Sel peut être comparé aux oasis de Dakhla, Farafra et Siwa en Egypte qui ont perduré depuis l'Egypte à la Route du sel Theghaza-Taoudeni au Mali et  ancienne jusqu'à aujourd'hui.
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