Paysage culturel d'Azougui
Min. de la Culture et de l'Orientation Islamique Institut Mauritanien de Recherche Scientifique
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Description
Le paysage culturel d'Azougui se compose de plusieurs structures culturelles dont l'existence est étroitement liée au milieu, et ce dernier est également soit une production culturelle soit un phénomène naturel qui porte maintenant les empreintes de toutes les valeurs culturelles qu'il abrite. Les composantes essentielles de ce paysage sont: L'Oasis L'apparition du phénomène des Oasis est étroitement lié à la création d'Azougui, dont les vestiges témoignent de ce passé florissant, dans un milieu de plus en plus désertique n'acceptant plus les autres formes d'agriculture. Cette activité économique est devenue rapidement une forme culturelle de la vie quotidienne des populations ; ces dernières ont crée autour de l'oasis l'essentiel de leur mythes et légendes qu'ils continent d'enraciner dans leur mémoire collective et de vivre sous forme de festivités liées à la saison annuelle des dattes. Cette palmeraie, la plus ancienne de la région, compte maintenant plus de vingt mille palmiers et conserve encore le système traditionnel de canalisation et d'exploitation. Ce dernier constitue un véritable métier traditionnel qui risque de disparaître sous l'effet de la modernisation. Le site archéologique Le site archéologique d'Azougui : Première capitale des Almoravides, c'est une forteresse construite en pierre sèche comportant un mur d'enceinte et plusieurs concessions. Cette forteresse a été agrandie au fil des temps, ce qui se justifie par l'urbanisation à l'intérieur du mur de l'enceinte sur un périmètre de plusieurs kilomètres. Le site a été signalé en 1068 par El Bekry et plusieurs autres chroniqueurs arabes l'ont mentionné, nous citons à titre d'exemple Ibn Said, El Kalakshandy et Ibn Khaldoun. Le Mouvement almoravide est une formation politique très importante qui naquit au sein des tribus Sanhaja de Lemtouna et Guedala en Adrar Mauritanien, sous l'autorité d'un chef spirituel d'une rigueur religieuse extraordinaire, Abdullah Ibn Yassin. Ce mouvement a pu unifier l'Afrique occidentale, le Maghreb et la Péninsule Ibérique pendant plusieurs siècles, après avoir investis l'Empire du Ghana, les Idrissides et le royaume de Bourghouata. En 1860, Azougui a été reconnu par Vincent et en 1922 Modat le visite mais c'était TH. Monod (1 948) qui a établit un premier plan du site qui sera détaillé par Mauny plus tard. Les fouilles du site commencèrent en 1979 et se poursuivent actuellement, permettant ainsi de dégager plusieurs concessions et le mur d'enceinte. Les objets archéologiques exhumés fournissent une information éloquente sur le rôle que jouait le site dans le'commerce transsaharien à travers la céramique et le verre, tous importés d'horizons différents, notamment le Maghreb, la Péninsule Ibérique et le proche Orient. En outre la tradition orale fournit des témoignages cohérents et concordants sur le rôle de l'Imam El Mejdhoub, personnalité mythique et religieuse d'envergure et son adepte l'Imam El Hadramy El Morady dont la tombe se situe au coeur du site et dont l'oeuvre manuscrite « El Ichara-Vy Tadbiri El Imara » fut la première en politique dans la région. La falaise est, en effet, un élément naturel important qui a favorisé l'installation humaine dans ce paysage. Elle forme un îlot quasi fermé dont les passages sont contrôlables, permettant ainsi aux populations de se maintenir à l'abri des invasions éventuelles, phénomène très répandu dans l'histoire de la région. Ce milieu fermé a pu être prospère à la vie humaine grâce à la sécurité qu'assure la falaise et à l'oued fertile qui l'entoure et qui traverse le paysage en question.