Maaloula
Direction Générale des Antiquités et des Musées (Damas) avec le concours du WHC / UNESCO
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Description
Perché comme un nid d'aigle à l'entrée d'un édifice (fajj) (d'où son nom Maaloula qui signifie en araméen "entrée") à 165 mètres d'altitude, ses maisons serrées les unes contre les autres descendent en paliers du sommet de la montagne couvrant le versant méridional pour atteindre la vallée. 5000 âmes y vivent en permanence. Il s'agit d'un village où l'araméen « la langue de Jésus » qui fut répandue de son temps dans tout le Proche-Orient continue à être Parlé par les habitants sous une forme dialectale local qui attire bon nombre de linguistes en langue sémitique ancienne. C'est précisément l'araméen, resté vivant à Maaloula, qui a rendu célèbre le petit village syrien. En dehors de Maaloula, il est utilisé dans deux autres villages proches: Bakhaa et Joubadine. En tout quelques 1 800 âmes parlent ce dialecte mais ne l'écrivent pas. A Maaloula la messe est encore donnée dans la langue du Christ notamment à l'église du couvent de Saint-Serge.
Maaloula se distingue par son site naturel montagneux exceptionnel où l'on relève un nombre considérable de grottes et d'abri-sous-roche témoignant d'une vieille et ininterrompue occupation depuis la préhistoire jusqu'à nos jours, qui a créé dans la mémoire collective un bon nombre de légendes et de croyances. Ce site refuge des premiers temps, il le fut aussi du temps où le christianisme vivait la persécution. Sainte Thècle, convertie grâce à la prédilection de Saint Paul, persécutée par ses propres parents, fut parmi les premières martyres chrétiennes qui y trouva refuge et où la Communauté Grecque Orthodoxe a bâti plus tard un couvent à sa mémoire. Le couvent de Sainte Thècle quoique très restauré occupe aujourd'hui le même escarpement à côté d'un abri sous roche du plafond duquel coule une source près du mausolée de la Sainte martyre. Une chapelle, un cloître et d'autres dépendances constituent aujourd'hui un ensemble homogène et bien intégré dans le paysage naturel.
Le couvent de Saint-Serge et l'église qui lui est attenante ont été construits au début du IVe siècle en l'honneur de Saints Martyrs Serge et Bacchus, tous deux d'origine syrienne martyrisés sous l'Empereur Maximien à Roussafa en 297. Couvent et église ont dû être construits dans la période s'étendant entre 313 (date de la publication de l'Edit de Milan qui accorda la liberté religieuse aux citoyens de l'Empiré romain) et 325 (date de la convocation du Ier Concile de Nicée). Ce serait donc à cette époque que les chrétiens habitant les cavernes environnantes, ont dû démolir le temple païen pour construire sur son emplacement le couvent et l'église Saint-Serge. Mais rien de ce passé antique ne semble subsister aujourd'hui. Même l'église de rite grecque catholique prétendue appartenir à cette époque conserve sans doute dans ses murs et ses fondations quelques réminiscences (peut être aussi des poutres en bois et l'une des portes). Mais son plan fait de trois nefs se terminant par trois absides et de trois travées dont le croisement au centre réserve un carré surmonté d'une coupole à niches d'angles, demeure assez énigmatique.
Ceci n'enlève rien à la valeur de cet édifice religieux dont les murs furent jadis richement décorés de fresques et qui conserve aujourd'hui une riche collection d'icônes dont certaines remontent au Xllle siècle. Dans le même village on trouve deux autres églises dont l'une a révélé une mosaïque qui date du IVe siècle J.C.