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Décision 38 COM 8B.44
Établissements de chefferies précolombiennes avec des sphères mégalithiques du Diquís (Costa Rica)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC-14/38.COM/8B et WHC-14/38.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit les Établissements de chefferies précolombiennes avec des sphères mégalithiques du Diquís, Costa Rica, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base du critère (iii);
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    La proposition d’inscription en série de quatre sites archéologiques (Finca 6, Batambal, El Silencio et Grijalba-2) situés dans le delta du Diquís dans le sud du Costa Rica présente une collection exceptionnelle de sphères mégalithiques situées dans des structures d’établissements de chefferies de l’époque précolombienne. Les quatre sites représentent différentes structures d’établissements de sociétés de chefferies (500-1500 apr. J-C.) contenant des monticules artificiels, des zones pavées et des sites funéraires. Objets d’émerveillement et d’admiration, ces sphères mégalithiques de Diquís sont rares par leur perfection en tant que structures sphériques de grandes dimensions (jusqu’à 2,57 m de diamètre), mais elles se distinguent aussi par leur nombre et leur emplacement à leurs positions d’origine dans des zones résidentielles. 

    Critère (iii) : Les établissements de chefferies précolombiennes avec des sphères mégalithiques du Diquís illustrent par un témoignage physique les structures productives, sociales et politiques complexes des sociétés hiérarchisées précolombiennes. Les chefferies qui occupaient le delta du Diquís créèrent des établissements hiérarchisés exprimant la division des différents niveaux de centres de pouvoir, présentés par les différents éléments de la série. De même, les sphères mégalithiques exceptionnelles, qui continuent de laisser les chercheurs spéculer sur les méthodes et outils de leur production, représentent un témoignage exceptionnel sur les traditions artistiques et les capacités artisanales de ces sociétés précolombiennes. 

    Intégrité

    Les quatre éléments composant le bien apportent des éléments spécifiques qui permettent de comprendre les structures des établissements de chefferies. Finca 6 est le seul site ayant conservé des sphères mégalithiques disposées dans des alignements. Batambal est le seul établissement de chefferie visible depuis une longue distance. El Silencio contient la plus grande sphère mégalithique jamais découverte et Grijalba-2 est unique par son utilisation du calcaire et ses caractéristiques distinctives qui sont celles d’un centre subordonné, par opposition au site de Finca 6 qui était vraisemblablement un centre principal. Les quatre sites présentent à des degrés divers des signes de l’impact négatif du développement agricole et du pillage des gisements archéologiques par le passé. Cependant, le matériel archéologique préservé in situ est suffisamment important pour exprimer les différents aspects de la valeur universelle exceptionnelle. 

    Batambal est situé à proximité d’habitations et pourrait être affecté par un futur développement urbain. De plus, deux grands projets de développement, le barrage hydroélectrique du Diquís et l’aéroport international Sud, sont actuellement en discussion. L’État partie s’est engagé à entreprendre des études d’impact sur le patrimoine pour les deux projets et a donné l’assurance qu’il accorderait une pleine et entière attention et priorité à la prévention de tout impact sur la valeur universelle exceptionnelle, au cas où l’un de ces projets serait mis en œuvre.

    Authenticité

    Les fouilles antérieures se sont limitées à des fouilles exploratoires, et la plupart des excavations ont été remblayées après la fin de l'enregistrement des données archéologiques. En conséquence, l’authenticité du bien au regard de la conception, des matériaux, de la substance, de l’emplacement et de la fabrication est satisfaisante. Conserver l’authenticité de l’environnement constitue un défi, faute de connaître l’étendue des clairières aménagées dans la forêt à l’époque précolombienne, ce qui rend plus difficile d’évaluer les relations visuelles qui existaient entre les différentes structures et les éléments paysagers qui contribuaient à l’environnement originel des sites. 

    Le site de Finca 6 contient aussi une série de sphères mégalithiques saisies après leur pillage antérieur, dont les emplacements d’origine demeurent souvent inconnus. Pour distinguer les sphères mégalithiques demeurées à leur emplacement d’origine de celles replacées ailleurs, il conviendra d’indiquer plus clairement que ces dernières ne sont pas présentées dans leur position d’origine. 

    Eléments requis en matière de protection et de gestion

    Les quatre éléments sont protégés en tant que sites archéologiques d’intérêt public au titre de la loi No 6703 sur le patrimoine archéologique national. Cela constitue la plus haute protection possible pour un site archéologique au niveau national. De plus, les établissements comprenant des sphères mégalithiques proposés pour inscription ont reçu, outre le plus haut niveau de protection nationale, une protection légale en vertu du décret présidentiel 36825-C qui souligne leur futur statut prévu de sites du patrimoine mondial. 

    La loi attribue une autorité légale exclusive sur les sites archéologiques à l'État, représenté par la Commission archéologique nationale et le Musée national. La protection légale des quatre sites du bien est exemplaire et complète. Pour assurer un aussi haut niveau de protection des zones tampons, leur intégration dans le nouveau projet de réglementation du canton d’Osa doit être finalisée. 

    La gestion des quatre sites composant le bien est supervisée et coordonnée par le Musée national du Costa Rica. Cette institution est soutenue par un conseil consultatif pour cette tâche spécifique. L’État partie a soumis un plan de gestion en février 2014, qui définit la vision et les objectifs stratégiques de la gestion des sites pour une période de 6 ans. Il est envisagé d’achever les actions de conservation nécessaires sur les quatre sites composant le bien, de fournir la présentation et l’interprétation aux visiteurs et de faciliter l’accessibilité future aux trois sites qui ne sont pas encore ouverts au public, Batambal, Grijalba-2 et El Silencio. 

    Il semble essentiel au succès de la mise en œuvre du plan de gestion que les ressources financières et humaines requises pour l’administration et la gestion des quatre sites soient mises à la disposition du Musée national du Costa Rica, afin de permettre que des gestionnaires de site et des gardiens soient présents sur le terrain. Pour la protection et la conservation futures des établissements de chefferies précolombiennes avec des sphères mégalithiques du Diquís, il semble aussi essentiel que des études d’impact sur le patrimoine soient entreprises pour tout développement envisagé qui pourrait avoir un impact négatif sur le bien.

  4. Recommande que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. conduire des études d’impact sur le patrimoine détaillées, conformément aux orientations de l’ICOMOS concernant les études d’impact sur les biens du patrimoine culturel mondial, pour le barrage hydroélectrique du Diquís et l’aéroport international Sud, afin d’identifier leurs impacts négatifs potentiels sur le bien; et soumettre toute proposition de projets de développement à l’examen du Comité du patrimoine mondial conformément au paragraphe 172 des Orientations,
    2. parvenir à un accord consensuel avec le propriétaire d’El Silencio afin d’assurer la protection à long terme du site,
    3. achever l’élaboration des plans de préparation aux risques et de gestion des catastrophes, comprenant des mesures de protection et des plans d’urgence pour Finca 6 en cas d’inondation majeure et finaliser l’intégration formelle des zones tampons révisées dans le projet de réglementation du canton d’Osa,
    4. assurer la disponibilité des ressources financières et humaines définies dans le plan de gestion, notamment la présence d’un gardien ou d’un gestionnaire de site sur chacun des biens afin d’assurer leur protection à long terme, et aussi aider les visiteurs des sites ; considère qu’une plus grande implication publique pourrait motiver des bénévoles qui contribueraient à promouvoir la sécurité et les services offerts aux visiteurs,
    5. impliquer les équipes locales dans le processus de suivi et dispenser une formation pour faciliter les tâches de suivi et de documentation,
    6. augmenter les indicateurs de suivi pour fournir des informations plus précises sur les méthodes de collecte de données ;
  5. Félicite l’État partie pour sa politique de préservation, consistant à ne pas lancer de nouvelles fouilles ni de promotion des visites avant que les besoins de conservation actuels soient traités, et recommande la poursuite de cette approche exemplaire à l’avenir ;
  6. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1er décembre 2015 un rapport, incluant un résume exécutif d’une page, sur la mise en œuvre des recommandations susmentionnées pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session en 2016.
Code de la Décision
38 COM 8B.44
Thèmes
Inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial
États Parties 1
Année
2014
Documents
WHC-14/38.COM/16
Rapport des décisions adoptées par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 38e session (Doha, 2014)
Contexte de la Décision
WHC-14/38.COM/8B
WHC-14/38.COM/INF.8B1
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