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Décision 38 COM 8B.38
Pergame et son paysage culturel à multiples strates (Turquie)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC-14/38.COM/8B et WHC-14/38.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit Pergame et son paysage culturel à multiples strates, Turquie, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (i), (ii), (iii), (iv) et (vi);
  3. Prend note de la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle provisoire suivante :

    Brève synthèse

    Pergame fut fondée au 3e siècle avant JC. Sa situation dans la région égéenne, au cœur du Monde antique et au carrefour de l’Europe et du Moyen Orient la destinait à être un important centre culturel, scientifique et politique.

    Pergame et son paysage culturel à multiples strates témoignent de façon exceptionnelle des civilisations hellénistique, romaine, byzantine et ottomane.

    La dynastie hellénistique des Attalides fit de Pergame sa capitale et installa la ville au sommet de la colline de Kale. La capitale hellénistique est un exemple tout à fait remarquable d’adaptation de l’architecture à la nature. Les terrains très pentus et la plaine de Bakirçay ont été intégrés dans le plan urbain. Cette exceptionnelle composition alliant la splendeur, remarquable d’équilibre, au paysage monumental s’exprime dans une série de chefs d’œuvre de la période hellénistique. Parmi ceux-ci, on découvre le plus pentu des théâtres du Monde antique, les plus grandes stoas (portiques), un prodigieux gymnase qui occupait trois terrasses, le Grand Autel de Pergame, les tumuli et d’exceptionnelles canalisations d’eau sous pression, les murailles de la ville et le sanctuaire de Cybèle, dont l’emplacement avait été soigneusement choisi afin de répondre visuellement à la colline de Kale. En tant que capitale de la dynastie des Attalides, Pergame protégeait plusieurs cités à la période hellénistique. Elle était une puissance à la fois politique et artistique de l’Antiquité et établit des relations très poussées avec les civilisations qui lui étaient contemporaines. La rivalité entre trois dynasties hellénistiques incita la dynastie des Attalides à créer à Pergame, outre la plus célèbre école de sculpture, la meilleure bibliothèque du Monde antique.

    Étant devenue l’une des plus importantes provinces de Rome en Asie, Pergame se transforma en métropole à l’époque romaine. Bien que les Romains conservèrent les structures érigées précédemment, à la période hellénistique, ils dotèrent également la ville de nouvelles fonctions, en tant que centre culturel et centre de culte impérial de l’Empire romain. De nombreuses et importantes structures furent ainsi construites à l’époque romaine, notamment le Sanctuaire d’Asclépios, l’Asclépieion, dont de nombreux vestiges demeurent et qui était un célèbre centre thérapeutique dont la source sacrée coule toujours, le théâtre romain, l’un des plus grands amphithéâtres romains, un grand aqueduc, le Temple de Trajan qui est à ce jour parfaitement bien conservé, et le plus grand Serapeum du monde.

    Durant la période byzantine, en raison du déplacement des routes commerciales et des centres politiques de la région égéenne vers le nord-ouest de l’Anatolie, en particulier à Istanbul, Pergame connut une nouvelle transformation passant du statut de très grand centre hellénistique puis romain à celui de ville de taille moyenne. Pergame a désormais un potentiel tout à fait spécifique car, en tant que paysage culturel à multiples strates, elle préserve et illustre cette transformation. Durant la période byzantine, Pergame conserva son importance culturelle et religieuse car elle abritait l’une des sept Églises de la Révélation (également appelées Églises de l’Apocalypse).

    Avec l’arrivée des Ottomans, Pergame s’est, une fois de plus, adaptée culturellement à son époque. La plaine de Bakirçay illustre de façon évidente cette évolution. Les Ottomans dotèrent la ville de toutes les structures urbaines nécessaires telles que des mosquées, des bains, des ponts, des khans, des bedestens (bazars couverts), des arastas (marchés ottomans) et des systèmes d’adduction d’eau qui s’étendaient notamment sur les strates romaine et byzantine.

    La superposition de toutes ces époques et cultures diverses, tout au long de l’occupation permanente de Pergame, est illustrée dans la forme urbaine et l’architecture de la cité, faites de continuité, de formations, de transformations et de détériorations intimement liées à l’existence matérielle et à l’utilisation de l’espace propres à différentes époques et différentes cultures. Les vestiges matériels des différentes époques, qui se sont enchainées pour constituer une continuité historique, parfois situés les uns à coté des autres, mais parfois empilés les uns sur les autres, composent la forme urbaine complexe de la Pergame d’aujourd’hui, une « ville à multiples strates ». Ainsi, les témoignages matériels, sociaux et culturels de toutes les strates qui constituent la continuité historique de la ville, depuis la Pergame de l’antiquité à la Bergama moderne, coexistent au sein de la forme urbaine contemporaine de la ville. Pergame n’est pas qu’un simple témoin de l’histoire de son occupation continue mais elle démontre également de façon exceptionnelle la profondeur et l’importance historiques, physiques et culturelles de la région et de la zone géographique à laquelle elle appartient.

    Les preuves matérielles de la continuité historique et la multi-stratification sont flagrantes dans la structure urbaine, les espaces ouverts et les bâtiments de Pergame. La Cour Rouge, un bâtiment construit par les Romains en tant que sanctuaire aux dieux égyptiens, est l’un des nombreux témoignages matériels de la continuité historique et de la multi-stratification de la cité. Il est en de même pour le Serapeum, d’abord dédié à Sérapis puis transformé en Église de Saint Jean, une des sept Églises de la Révélation. Le bâtiment devint ensuite une mosquée ottomane tout en abritant une synagogue juive dans sa cour. Ainsi, depuis la période romaine et jusqu’à notre époque, cet édifice a eu, sans discontinuer, une fonction religieuse pour différentes cultures.

    D’autres exemples peuvent être trouvés car Pergame abritent de nombreuses traces et vestiges de son occupation continue. Ils contribuent tous à la valeur exceptionnelle de Bergama, une ville à strates multiples dans laquelle le contexte de chaque strate, de chaque époque, devient la preuve matérielle de la sauvegarde, de la conversion et de la recréation de l’espace matériel par des sociétés et des cultures en mutation au cours du temps, dans cette région d’Anatolie.

    Le paysage culturel de Pergame est caractérisé par l’intégration visuelle du paysage rural dans la forme urbaine. Depuis le 3e siècle av. JC, la ville est entourée d’une ceinture de tumuli de différentes tailles, illustration de la volonté de Pergame de s’agrandir dans la plaine de Bakirçay. Ces tumuli constituent une transition visuelle pour les visiteurs entre l’environnement de la cité et le spectacle architectural de Pergame. Outre les tumuli, divers sanctuaires, tels que le Sanctuaire de Cybèle à Kapikaya, étaient érigés sur de hautes collines et sur des crêtes montagneuses dans une zone qui encercle la cité, et ce, afin de bien définir le paysage comme un élément constitutif du territoire de Pergame. Pergame est « une illustration de l’évolution de la société humaine et de l’occupation par l’homme au cours du temps, évolution soumise aux contraintes physiques et tirant parti des atouts de l’environnement naturel et des forces sociales, économiques et culturelles successives, tant internes qu’externes », ce qui souligne sa spécificité de « paysage culturel à multiples strates ».

    Pergame est un témoignage d’une réalisation unique des civilisations, une prouesse qui a su intégrer l’esthétisme. Pergame a traversé les périodes hellénistique, romaine, byzantine et ottomane, est passée du paganisme au christianisme, du judaïsme à l’islam, tout en préservant ses caractéristiques culturelles antérieures ainsi que le paysage de son environnement historique. 

    Critère (i) : Depuis les origines de la cité, le traitement de la forme urbaine et de l’architecture, en harmonie totale avec la topographie et la nature de Pergame, témoigne du génie créatif de l’homme. Dans l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme, la planification de Pergame, capitale d’un royaume hellénistique, est considérée, par de nombreux experts, comme un exemple remarquable et très évolué qui a été reproduit dans de nombreux autres lieux. Parmi ces experts, Spiro Kostof décrit Pergame comme « un système global articulé de planification urbaine » composé de séries de terrasses construites par l’homme faisant de « la conception monumentale un élément inséparable du contexte naturel » et constituant « un ensemble intégré d’expériences visuelles et cinétiques ». Le plan urbain de l’établissement à la période hellénistique sur la colline de Kale constitue un chef d’œuvre du génie créatif humain.

    Outre la forme urbaine de Pergame dans son ensemble, divers bâtiments de Bergama, datant de différentes époques, sont également considérés comme des chefs d’œuvre par des archéologues, des architectes et des historiens d’art et de l’architecture. Le théâtre, datant de la période hellénistique, intégré à la topographie très abrupte de la colline de Kale, les temples et les sanctuaires, le Grand Autel (bien qu’il ne soit plus aujourd’hui sur le site), les gymnases, les stoas, les bains, les palais, la bibliothèque, les agoras, les tumuli, symboles de la domination humaine de la nature et expression du pouvoir sur le territoire et le paysage, et le système de canalisation d’eau sous pression, peuvent également être considérés comme des chefs d’œuvre de l’architecture et du génie civil de la période hellénistique de Pergame. Le Sanctuaire et le Temple de Sérapis, le théâtre romain, l’amphithéâtre, les aqueducs, l’Asclépieion, les ponts et les infrastructures sont quelques uns des célèbres chefs d’œuvre architecturaux et du génie civil de la période romaine de la cité. En outre, de nombreux bâtiments monumentaux tels que des mosquées, des minarets, des khans, des bedestens, et des hammams sont considérés comme de remarquables éléments représentatifs de la Principauté de Karesi et des périodes ottomanes de Bergama. 

    Critère (ii) : Les chefs d’œuvre de l’urbanisme, de l’architecture et du génie civil de Pergame, ci-dessus mentionnés, illustrent les principaux développements de l’architecture, de la technologie, des arts monumentaux et de la planification urbaine et du paysage. Ils ne témoignent pas seulement du développement en tant que tel mais sont, pour la plupart d’entre eux, les réalisations les plus exceptionnelles de ces processus de développement dans les domaines de l’architecture, de la technologie, des arts monumentaux et de la planification urbaine et du paysage.

    À cet égard, la planification urbaine et du paysage de Pergame à la période hellénistique est considérée comme le point culminant de la planification de l’époque. Elle est, par ailleurs, considérée comme une remarquable résultante de la synthèse du contexte cumulatif d’Anatolie. Il en est de même pour le Sanctuaire de Cybèle à Kapikaya qui, fort de ses racines anatoliennes, témoigne de l’occupation permanente du site, d’une synthèse des cultures et d’un échange de valeurs humaines au cours du temps. La vénération de dieux égyptiens en Asie Mineure, à l’époque de l’Empire romain, et le transfert à Rome de la météorite Cybèle, encouragé par les Attalides, témoignent également de cet échange d’influences culturelles.

    Pergame, cité à multiples strates, occupée sans discontinuer depuis ses origines jusqu’à l’époque actuelle, a une forme urbaine et une architecture qui sont le résultat tant de l’existence matérielle et de l’utilisation de l’espace à différentes époques et dans différentes cultures, que de l’échange des influences culturelles au cours du temps. 

    Critère (iii) : « Pergame et son paysage culturel à multiples strates » est un témoignage unique et exceptionnel de la planification urbaine et du paysage à l’époque hellénistique. Outre tous les chefs d’œuvre architecturaux précités, l’Asclépieion, le Temple et le Sanctuaire de Sérapis, le Sanctuaire de Cybèle à Kapikaya et les tumuli constituent d’exceptionnels témoignages de leur époque, de leur culture et de leur civilisation. 

    Critère (iv) : Pergame, avec sa planification urbaine et du paysage et ses chefs d’œuvre architecturaux, qui sont des éléments essentiels de l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme, illustre de manière exceptionnelle et caractéristique la période hellénistique. Outre les chefs d’œuvre architecturaux précités, le Temple et le Sanctuaire de Sérapis, l’Asclépieion, le système d’adduction d’eau et l’amphithéâtre sont également des chefs d’œuvre architecturaux qui témoignent de la présence de l’Empire romain en Anatolie, une période clé de l’histoire.

    De la même façon, Bergama est un paysage urbain historique exceptionnel qui témoigne d’importantes étapes de la présence humaine au sein d’un paysage géographique propre. À Bergama, il est possible de visualiser la façon dont ces différentes étapes se sont concrétisées sous la forme d’établissements humains et l’influence de ceux-ci sur la définition et la redéfinition permanente du paysage urbain et culturel. 

    Critère (vi) : Pergame est étroitement liée à des écoles, des idées et des traditions importantes et à des personnages éminents, en matière d’art, d’architecture, de planification, de religion et de sciences. L’école de sculpture de Pergame, qui donna naissance au style pergaménien, et l’école de planification urbaine de la période hellénistique méritent d’être mentionnées. Le culte de Cybèle est une tradition et une croyance qui se sont perpétuées en Anatolie. Par ailleurs, l’utilisation continue à titre religieux du Temple de Sérapis, qui fut d’abord un temple construit pendant la période romaine, puis qui fut converti en église à la fin de cette même période et durant la période byzantine tandis que l’une de ses rotondes était utilisée comme synagogue, et qui fait office, depuis le 13e siècle, de mosquée, illustre également de façon exceptionnelle la permanence des croyances et des traditions et leur lien matériel avec le lieu. À ce sujet, il convient également de mentionner le médecin, chirurgien et philosophe Galien qui fut formé à Pergame et dont les travaux ont été diffusés depuis cette cité, ainsi que la tradition de production de parchemins, une spécificité de Pergame. 

    Intégrité

    Dans le cas de Pergame, une cité continuellement occupée par l’homme depuis sa création, ce qui a eu pour conséquence une multi-stratification de la forme urbaine et de l’architecture liée aux périodes historiques et aux cultures successives, l’intégrité doit être envisagée sous plusieurs angles.

    L’utilisation continue de l’espace est le corollaire de l’occupation ininterrompue d’un lieu, ce qui entraine inévitablement, parallèlement à la permanence de l’occupation, de nouvelles constructions, des transformations voire des destructions. Dans le cas de Pergame, les changements et les évolutions font partie intégrante du processus général et l’intégrité est redéfinie pour un même bien de façon différente selon diverses époques.

    À cet égard, pour la composante No 1 : Pergame, la ville à multiples strates, l’intégrité doit être évaluée sous différents angles. Le site de la colline de Kale, datant de la période hellénistique, ainsi que l’Asclépieion, n’ont pas été occupés depuis l’Antiquité. Ces deux sites, et les vestiges archéologiques qu’ils abritent, ont une intégrité en soi. L’amphithéâtre et le théâtre romain conservent essentiellement leur intégrité en tant qu’éléments archéologiques enfouis, ce ne sont pas des sites de fouille.

    Le Temple de Sérapis a été utilisé comme lieu de culte, consacré successivement à diverses religions, tout au long de son histoire. Chaque période de son histoire confère au temple un nouveau sens et une nouvelle intégrité. Ce même type d’intégrité s’applique pour tout le tissu urbain de la composante No 1 : Pergame, la ville à multiples strates. Le tissu urbain de surface est composé de bâtiments religieux et à usage commercial et résidentiel, datant principalement de la période ottomane avec des ajouts et des transformations depuis l’avènement de la République, chacune de ces modifications permettant de retrouver une nouvelle intégrité dans le contexte. En outre, le tissu et ses composantes, tant le bâti que les espaces ouverts, ont également une intégrité avec les vestiges de la ville romaine souterraine.

    Composante No 2 : Le Sanctuaire de Cybèle à Kapikaya a conservé son intégrité en soi, dans son contexte naturel.

    Composantes No 3 à 9 : Les conditions d’intégrité des tumuli sont diverses. Les tumuli de Yiğma Tepe (composante No 4), de Tavșan Tepe (composante No 6), de X Tepe (composante No 7) conservent leur intégrité en tant qu’éléments archéologiques enfouis, alors que d’autres tumuli ont préservé leur intégrité en raison de leur relation spatiale et visuelle évidente avec l’acropole. Lorsque des tumuli sont considérés comme des exemples de l’articulation et la domination de la nature par l’homme, voire des illustrations du pouvoir sur le territoire de Pergame à l’époque antique, ils conservent entièrement leur intégrité. 

    Authenticité

    Les différentes composantes de « Pergame et son paysage culturel à multiples strates » satisfont aux conditions d’authenticité exprimées à travers différents attributs. L’établissement de la période hellénistique sur la colline de Kale ainsi que l’Asclépieion, l’amphithéâtre et le théâtre romain et leur contexte naturel sont authentiques du point de vue de la forme et de la conception, des matériaux et de la substance, de la situation et du cadre, et de l’esprit et de l’impression.

    L’authenticité du Temple et du Sanctuaire de Sérapis s’exprime à travers la forme et la conception, les matériaux et la substance, l’usage et la fonction, les traditions, l’esprit et l’impression. Toutes les modifications liées à son utilisation continue participent de son authenticité.

    Les changements et évolutions du tissu urbain, composé de bâtiments religieux et à usage commercial et d’habitation, doivent être envisagés comme un élément essentiel lorsqu’on évalue son authenticité. À cet égard, le tissu urbain reflète à ce jour une authenticité conforme à la multi-stratification du bien et s’exprime à travers la forme et la conception, les matériaux et la substance, l’usage et la fonction, les traditions et les techniques.

    L’authenticité de la composante No 2, le Sanctuaire de Cybèle à Kapikaya, s’exprime également à travers la forme et la conception, les matériaux et la substance, les traditions, les techniques, la situation et le cadre ainsi que l’esprit et l’impression.

    Lorsque les tumuli sont envisagés comme des éléments de l’articulation et de la domination de la nature ainsi que des expressions du pouvoir sur le territoire naturel de Pergame à l’époque antique, ils sont authentiques en termes de signification et de conception du paysage culturel. 

    Éléments requis en matière de protection et de gestion

    Tous les sites archéologiques classés « de première catégorie » et situés sur le territoire du bien proposé à l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial, à savoir, la colline de Kale, les aqueducs, l’Asclépieion, le quartier des plaisirs de l’époque romaine Musalla Mezarlik, le Serapeum, les tumuli, le Sanctuaire de Cybèle taillé dans la roche, et les sites urbains sont protégés en vertu de la Loi nationale de préservation No 2863. Tous les monuments, quels qu’en soient les propriétaires, situés sur le territoire des sites urbains sont également protégés en vertu de cette même loi. Ces sites urbains constituent la plus grande partie des quartiers et des zones commerciales de l’époque ottomane, et la plupart d’entre eux abritent des sites classés « de deuxième ou de troisième catégorie ». Toute action de conservation, de préservation ou de construction en lien avec les monuments, sur le territoire des sites archéologiques et/ou des sites urbains, doit être soumise à l’approbation du Conseil régional en charge de la conservation-2.

    En 2012, la Municipalité de Bergama a élaboré un plan de conservation urbaine afin de préserver de concert le site urbain et le quartier avoisinant. Les façades sur rue et les spécificités structurelles traditionnelles des constructions, notamment les techniques, les matériaux et les plans, ont été respectées.

    La gestion du bien proposé à l’inscription est coordonnée par le Bureau de la Municipalité de Bergama en charge de la gestion du patrimoine mondial, créé à la fin de l’année 2011, et par « l’Organe consultatif » et « l’Organe de coordination et de supervision » qui sont responsables de l’adoption et de la mise en œuvre du plan de gestion. Des institutions nationales et locales, des universités, des ONG et un représentant des mukhtars siègent au conseil de ces organes récemment créés qui ont nommé un responsable de site. Outre le mécanisme de préservation et de conservation actuellement en place, le Bureau de gestion du patrimoine mondial et les organes concernés ont entamé l’élaboration d’un plan de gestion qui sera le principal outil de coopération et de suivi général de tout le bien proposé à l’inscription. Il est prévu que ce plan de gestion soit achevé au début de l’année 2016.

  4. Prend également note:
    1. de l’extension de la zone tampon de l’élément constitutif 1 incluant tous les tumuli et leurs liens visuels avec l’acropole,
    2. de la zone tampon de l’élément constitutif 2 afin de se conformer à la zone de protection naturelle au-delà de la rivière en direction du sud et de l’ouest,
    3. du fait que l’État partie ait mis en vigueur des mesures de protection intégrées au plus haut niveau ;
  5. Prend note en outre de l’évaluation sur l’impact visuel afin d’anticiper d’éventuelles constructions au sein des limites du bien et de la zone tampon pour garantir l’intégrité visuelle entre les tumuli et l’Acropole ;
  6. Demande à l’État partie de compléter le plan de gestion avec célérité et de soumettre un rapport d’avancement d’ici le 1er décembre 2015 pour examen par l’ICOMOS ;
  7. Recommande également que l’État partie prenne en considération les points suivants :
    1. améliorer le système de suivi en spécifiant quelle organisation est responsable du suivi de chacun des indicateurs et en incluant un suivi sismique,
    2. restreindre l’accès à l’acropole pour tous les véhicules à l’exception des services d’urgence ;
  8. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1er décembre 2015 un rapport, incluant un résume exécutif d’une page, sur la mise en œuvre des recommandations susmentionnées pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session en 2016.
Code de la Décision
38 COM 8B.38
Thèmes
Inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial
États Parties 1
Année
2014
Documents
WHC-14/38.COM/16
Rapport des décisions adoptées par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 38e session (Doha, 2014)
Contexte de la Décision
WHC-14/38.COM/8B
WHC-14/38.COM/INF.8B1
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