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Décision 38 COM 8B.28
Anciennes cités pyu (Myanmar)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC-14/38.COM/8B et WHC-14/38.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit les Anciennes cités pyu, Myanmar, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (ii), (iii) et (iv);
  3. Prend note de la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle provisoire suivante :

    Brève synthèse

    Les anciennes cités pyu apportent le premier témoignage sur l’introduction du bouddhisme en Asie du Sud-Est il y a près de deux mille ans avec les transformations économiques, socio-politiques et culturelles qui l’ont accompagné pour aboutir à la formation des premiers grands établissements urbanisés de longue durée de la région jusqu’au IXe siècle. Les Pyu ont montré une surprenante capacité à assimiler les influences indiennes et à parvenir rapidement à un degré important de réinvention. Ils ont créé une forme d’urbanisation singulière, la cité de format extensif, qui a ensuite influencé l’urbanisation dans la plus grande partie de l’Asie du Sud-Est continentale. Ces premières cités États bouddhistes ont joué un rôle fondamental dans le processus de transmission des traditions littéraires, architecturales et rituelles du bouddhisme pali à d’autres sociétés de la sous-région où elles continuent à se pratiquer jusqu’à maintenant.

    Halin, Beikthano et Sri Ksetra, en tant que bien en série, témoignent conjointement de plusieurs aspects du développement de ce nouveau modèle d’établissement urbain pour la région du sud-est asiatique. Ensemble, les trois cités attestent de toute la séquence et de l’étendue de la transformation urbaine pyu du IIe siècle av. J.-C. au IXe siècle de notre ère : écriture , communautés monastiques bouddhistes, pratiques mortuaires particulières, habile gestion de l’eau et commerce lointain. Dans les trois sites, le paysage irrigué de l’ère pyu a encore un impact sur les moyens de subsistance ruraux de la population moderne des trois anciennes cités pyu. 

    Critère (ii): Du fait de l’interaction entre les sociétés autochtones pyu et les cultures indiennes à partir du IIe siècle av. J.-C., le bouddhisme a trouvé son premier point d’ancrage permanent en Asie du Sud-Est dans les cités pyu où il a été adopté par toutes les classes de la société, de l’élite dirigeante aux travailleurs agricoles. Marquées par d’imposants stupas commémoratifs et d’autres formes sophistiquées de structures rituelles en brique, les anciennes cités pyu apportent le premier témoignage de l’émergence de ces formes d’architecture novatrices dans la région, dont certaines ne connaissent aucun prototype. Le développement de la culture urbaine bouddhiste pyu a eu une influence étendue et pérenne dans toute l’Asie du Sud-Est, offrant un stimulus à la formation ultérieure d’États après le Ve siècle de notre ère dans le sillage de la transmission des enseignements bouddhistes et des pratiques monastiques dans d’autres parties de l’Asie du Sud-Est continentale. 

    Critère (iii): Les anciennes cités pyu ont marqué l’émergence de la première civilisation urbaine bouddhiste historiquement documentée en Asie du Sud-Est. L’établissement de communautés monastiques bouddhiste lettrées est apparu parallèlement à la réorganisation de la production agricole, basée sur une gestion experte de ressources en eau saisonnières limitées et la production spécialisée de produits manufacturés en terre cuite, fer, or, argent et pierres semi-précieuses à la fois pour la vénération et pour le commerce. Le bouddhisme a soutenu la construction de monuments religieux en brique à travers le mécénat royal et populaire, marquant le passage aux matériaux permanents à partir des plus anciennes techniques de construction en bois. Les Pyu ont développé des pratiques mortuaires uniques en se servant d’urnes funéraires pour garder les reliques incinérées dans des salles funéraires. Des réseaux commerciaux reliaient les anciennes cités pyu aux centres commerciaux en Asie du Sud-Est, en Chine et en Inde. Grâce à ce réseau les missionnaires bouddhistes ont diffusé leur enseignement fondé sur le pali dans d’autres parties de l’Asie du Sud-Est continentale. 

    Critère (iv): Les innovations technologiques dans la gestion des ressources, l’agriculture et la fabrication de briques et de fer dans les anciennes cités pyu ont créé les conditions préalables qui ont conduit à des avancées significatives en matière d’urbanisme et de construction. Ces innovations ont provoqué la montée des trois premiers grands établissements urbains bouddhistes pérennes dans toute l’Asie du Sud-Est. La morphologie urbaine des cités pyu a créé un nouveau modèle de format urbain étendu caractérisé par de massifs murs d’enceinte entourés de douves ; un réseau de routes et de canaux reliant l’espace urbain à l’intérieur des remparts avec de vastes zones  de développement à l’extérieur ; contenant des équipement collectifs, des structures religieuses monumentales définies par de gigantesques stupas et des masses d’eaux sacrées. Au centre ou près de chaque cité pyu se trouvait le palais qui représentait le cœur cosmique de l’univers politique et social. 

    Intégrité

    Les anciennes cités pyu sont archéologiquement intactes, comme on le voit dans les monuments existants, les vestiges structurels sur place, les vestiges non explorés non mis au jour et les terres agricoles encore exploitées. L’empreinte urbaine de chaque cité, délimitée par les remparts avec les douves bien conservés, reste très visible deux millénaires après leur construction initiale. Le bien contient tous les principaux attributs de l’ancienne civilisation pyu, tels qu’ils sont définis par les trois critères de valeur universelle exceptionnelle en vertu desquels le bien a été inscrit. L’exhaustivité et la fiabilité des séquences archéologiques datées relatives au site, avec les datations au radiocarbone d’éléments architecturaux intacts qui remontent jusqu’à 190 av. J.-C., prouvent scientifiquement l’occupation ininterrompue des cités sur un millénaire et renforcent les dates paléographiques fournies par les inscriptions en écriture pyu sur les artefacts mis au jour sur le site. L’ingénierie paysagère des trois cités demeure également intacte avec les structures d’origine humaine, comme les canaux et les réservoirs d’eau qui restent en usage pour les besoins de l’agriculture. En tant que bien en série, les trois cités attestent conjointement -- sous forme d’éléments monumentaux et archéologiques sur place et d’objets mis au jour --de la trajectoire complète du développement de la culture pyu. 

    Authenticité

    L’authenticité des anciennes cités pyu se retrouve dans la forme et la conception architecturale de structures monumentales et d’enceintes urbaines intactes et encore debout ; une tradition suivie de l’usage et de la fonction des sites de vénération bouddhiste du bien ; des traditions et des techniques  durables de systèmes de gestion de production et d’exploitation agricole dont les origines sont visibles dans le paysage historique et qui continuent à se pratiquer au sein de la communauté locale ; l’emplacement et le cadre d’origine des cités tel qu’il a été vérifié par les recherches archéologiques et qui est resté quasiment inchangé depuis la fin de l’établissement urbanisé il y a un millénaire ; les matériaux et la substance des objets mis au jour sur place, provenant de sources locales et fabriqués sur place, et l’esprit et l’impression des trois anciennes cités qui, à travers l’histoire du Myanmar et jusqu’à ce jour continue d’inspirer le pèlerinage. 

    Eléments requis en matière de protection et de gestion

    Des mesures officielles pour la protection juridique et la gestion administrative des anciennes cités pyu ont été institutionnalisées au niveau du gouvernement central, régional, du district et de la commune. Le Département des musées et de la bibliothèque d’archéologie (DMBA) du Ministère de la Culture a pour principale responsabilité de veiller à tous les aspects relatifs à la protection et la gestion des trois anciennes cités pyu. Le site est classé comme aire protégée en vertu de la Loi sur la préservation des anciens monuments (1904) des Indes britanniques. Les anciennes cités pyu sont également protégées par la Loi sur les antiquités de 1957 (amendée en 1962), la Loi sur la protection et la préservation du patrimoine culturel régional de 1998 (amendée en 2009) et les règles et réglementations de la Loi sur le patrimoine culturel régional de 2011.

    Pour assurer une mise en œuvre coordonnée des dispositions des lois applicables aux niveaux national et local, un certain nombre de mécanismes ont été créés. Au niveau national, il y a le Comité central du patrimoine national du Myanmar et le Comité national du Myanmar pour le patrimoine mondial. Au niveau du site, pour assurer la protection et la gestion coordonnées des trois sites des anciennes cités, mais aussi intégrer la conservation du bien dans le plan de développement local, un Comité de coordination des anciennes cités pyu (PYUCOM) a été mis en place. Le PYUCOM est central dans le cadre de gestion du bien et est un élément essentiel du plan de gestion du bien, aidant à assurer que les systèmes traditionnels locaux soient reconnus et intégrés dans la gestion courante.  Sur chacun des sites, le PYUCOM réunit des groupes consultatifs locaux qui examinent les problèmes de gestion des multiples parties prenantes : autorités régionales, gouvernement local, représentants des villages et sangha (organisme des moines).

    Un plan de gestion du bien, avalisé par le PYUCOM, a été approuvé par le Ministère de la Culture le 18 janvier 2013. Des plans d’action avec échéancier fixent le cadre de mise en œuvre des dispositions du plan de gestion du bien. Celui-ci peut être renforcé dans certains domaines tels que la préparation aux risques, la gestion des visiteurs, le renforcement des capacités de conservation, l’interprétation du site, le développement de la communauté locale et la règlementation du développement et de l’usage urbains. Les vestiges archéologiques mis au jour et exposés, en particulier les sites funéraires et les éléments du paysage hydrologique, nécessitent de poursuivre et, dans certains cas, d’améliorer les mesures de conservation.

  4. Note que l’État partie a fourni une documentation clarifiant le champ et l’étendue des attributs ayant une valeur universelle exceptionnelle des trois villes en termes de :
    1. urbanisme et relation globale des divers éléments de la morphologie urbaine des villes mis au jour par les fouilles archéologiques,
    2. détails du système hydraulique pyu, ce qui subsiste, ce qui est toujours en usage, ce qui nécessite des mesures de conservation, et l’inclusion des parties les mieux préservées dans les délimitations du bien,
    3. sites de production industrielle,
    4. emplacements et détails des monastères,
    5. emplacements des villages dans les sites et les zones tampons, détails sur ceux qui se trouvent dans les délimitations ;
  5. Note également que l’État partie a fourni une justification approfondie de l’inclusion des trois cités en termes de contribution de chacune à la série dans son ensemble ;
  6. Note en outre que l’État partie a fourni, parmi les informations supplémentaires, des plans des sites proposés pour inscription (à une plus grande échelle que ceux déjà fournis dans le dossier), mettant en lumière les attributs définissant la valeur universelle exceptionnelle potentielle du bien et leurs relations entre eux ;
  7. Note par ailleurs que l’État partie a un plan gestion du bien approuvé devant être enrichi par le développement en cours d’une stratégie de préparation aux risques, une stratégie/un plan de gestion du tourisme en prévision de l’augmentation des visiteurs, et ajouter des priorités et un plan d’action qui envisagent des moyens d’améliorer le niveau de vie des villages locaux et de gérer un nombre croissant de pèlerins ;
  8. Recommande que l’État partie développe et mette en œuvre dès que possible un plan de conservation détaillé pour les sites funéraires, allié au renforcement des capacités pour la conservation de ces sites particulièrement fragiles et vulnérables ;
  9. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2015, un rapport, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session en 2016.
Code de la Décision
38 COM 8B.28
Thèmes
Inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial
États Parties 1
Année
2014
Documents
WHC-14/38.COM/16
Rapport des décisions adoptées par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 38e session (Doha, 2014)
Contexte de la Décision
WHC-14/38.COM/8B
WHC-14/38.COM/INF.8B1
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