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Décision 38 COM 8B.26
Shahr-i Sokhta (République islamique d’Iran)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC-14/38.COM/8B et WHC-14/38.COM/INF.8B1,
  2. Inscrit Shahr-i Sokhta, République islamique d’Iran, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (ii), (iii) et (iv) ;
  3. Prend note de la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle provisoire suivante :

    Brève synthèse

    Situés à la jonction de routes commerciales de l’âge du Bronze traversant le plateau iranien, les vestiges de la ville en briques de terre crue de Shahr-i Sokhta représentent l’émergence des premières sociétés complexes dans l’est de l’Iran. Fondée vers 3200 av. J.-C., la ville fut habitée pendant quatre périodes principales jusque vers 1800 av. J.-C., au cours desquelles se développèrent plusieurs quartiers distincts : une aire monumentale, des quartiers résidentiels, des zones industrielles et une nécropole.

    Un changement du lit du cours d’eau et un changement climatique ont fini par conduire à l’abandon de la ville au début du second millénaire. Les structures, la nécropole et le grand nombre d’objets importants mis au jour lors de fouilles et leur bon état de conservation grâce au climat sec du désert font de ce site une riche source d’information sur l’émergence de sociétés complexes et sur les contacts entre elles au troisième millénaire avant notre ère. 

    Critère (ii): Shahr-i Sokhta montre une transition de l’habitat villageois à la vie dans une communauté urbanisée, accompagnée de réalisations culturelles, sociales et économiques importantes du chalcolithique tardif au début de l’âge du Bronze. Elle a servi de lien entre les civilisations de la vallée de l’Indus et de la Mésopotamie. 

    Critère (iii): Shahr-i Sokhta apporte un témoignage exceptionnel sur une civilisation et une tradition culturelle qui noua des liens commerciaux et culturels avec d’anciens sites et d’anciennes cultures de la plaine de l’Indus, des rives sud du golfe Persique, de la mer d’Oman et du sud-ouest de l’Iran, de la Mésopotamie et de l’Asie centrale. Les vestiges et les découvertes archéologiques indiquent le rôle central de la ville à une très grande échelle en matière de travail des métaux, récipients de pierre, pierres semi-précieuses et poterie. 

    Critère (iv): L’ancien site de Shahr-i Sokhta est un exemple exceptionnel d’établissement multiculturel du IIIe millénaire av. J.-C.. Les fouilles montrent que la ville était composée de quartiers différents selon leur fonction -résidentielle, industrielle et funéraire ; par conséquent, la ville représente une importante phase de la planification urbaine et, à ce titre, sert de modèle dans la région. 

    Intégrité

    Tous les éléments nécessaires à l’expression des valeurs du bien sont inclus dans la zone proposée pour inscription qui est d’une taille adéquate pour assurer la représentation complète des caractéristiques et des processus qui traduisent l’importance du bien. Le bien ne souffre ni du développement ni de négligence. 

    Authenticité

    En général, le paysage désertique environnant et l’extraordinaire éparpillement du matériel archéologique visible à la surface de la colline de Shahr-i Sokhta apportent un fort sentiment d’authenticité, de même que la vue de l’architecture complexe des diverses zones fouillées jusqu’à présent. La succession labyrinthique de pièces, de couloirs et de cours donne une véritable impression de ces anciens bâtiments. 

    Eléments requis en matière de protection et de gestion

    Délimitations du bien proposé pour inscription et de la zone tampon

    La délimitation du bien enferme la totalité de la zone de vestiges archéologiques connue de la ville et est morphologiquement bien définie par la limite inférieure du versant de la colline sur laquelle le site est implanté. Elle est marquée par des pieux aux points de coordination indiqués sur le plan fourni dans le dossier de proposition d’inscription. La zone tampon est marquée de la même manière. Elle entoure le bien d’un cercle concentrique d’une largeur de 1,5 à 2 km. Ses limites passent par les points hauts qui définissent le bassin où se trouve le bien ; c’est essentiellement une zone désertique.

    Parmi les données complémentaires fournies par l’État partie en réponse à la demande de l’ICOMOS il y a une carte qui montre que la zone tampon inclut la Base de recherche du site qui comporte un seul niveau, le bâtiment des services d’urgence et de lutte contre l’incendie et une station de pompage. La route et la ligne à haute tension adjacente traversent la zone tampon du nord-est au sud-ouest, non loin de la limite orientale du bien.

    Dans la zone de paysage entourant concentriquement la zone tampon à une distance de 4 à 5 km se trouvent un poste de police, un dépôt de matériels des missions de recherche, deux fours à briques, le bassin de Hauzdar, le château de Machi, les moulins d’Asbad et le village de Qal’a-e Rostam. Le lac Hamoun et le château de Qal’a-e Rostam sont en dehors de cette zone de paysage.

     Droit de propriété

    Le bien proposé pour inscription appartient à l’État. 

    Protection

    Le bien est protégé par la Loi sur la protection du patrimoine national (1930). Cette loi porte sur l’identification, les critères et la protection juridique des biens inscrits sur la Liste du patrimoine national et les dispositions légales pour les fouilles archéologiques. Shahr-i Sokhta a été inscrit sur la liste des biens culturels nationaux d’Iran sous le n°542 en 1966. L’arrêté municipal concernant la prévention des fouilles illégales (1980) prévoit des amendes pour les fouilles et/ou l’achat d’objets historiques mis au jour et d’autres réglementations limitent la production, l’achat, l’utilisation ou la publicité de détecteurs de métaux. Le bien est aussi soumis à la Réglementation des biens culturels et historiques concernant tous les travaux, les recherches et l’organisation des données.

    Dans la zone tampon l’utilisation de machinerie lourde et de polluants environnementaux susceptibles d’endommager la zone tampon est interdite, de même que l’installation d’équipements polluants et la modification de la topographie des collines et des montagnes ; les plans d’infrastructure et de tourisme sont soumis à l’approbation de l’Organisation iranienne du patrimoine culturel, de l’artisanat et du tourisme (ICHHTO). La zone de paysage est aussi réglementée afin d’empêcher l’implantation de vastes projets industriels susceptibles d’endommager l’environnement ou d’affecter ‘profondément’ les structures historiques, culturelles et naturelles de la région. Tous les anciens tumuli présents dans la zone de paysage sont soumis aux mêmes réglementations que ceux qui sont présents dans le bien proposé pour inscription. Il est prévu qu’un relevé archéologique de la zone de paysage soit établi dès que possible par la Base de l’ICHHTO à Shahr-i Sokhta.

     Conservation

    Les fouilles et les découvertes archéologiques ont été documentées par l’Institut italien d’études orientales (IsMEO) et le Centre iranien de recherche archéologique. Les données, l’inventaire et les matériels sont stockés et analysés à la Base pluridisciplinaire de l’ICHHTO à Shahr-i Sokhta. La Base possède une bibliothèque, des archives, un musée, un laboratoire, un centre d’études anthropologique et pathologique, des ateliers de botanique, de zoologie et de restauration, des équipements audiovisuels et un centre des visiteurs. Les dernières recherches comprennent, entre autres, des levés magnétométriques réalisés en 2012 sur les zones adjacentes aux parties déjà fouillées afin de mettre au jour d’autres vestiges.

    Les vestiges mis au jour sont régulièrement nettoyés pendant l’année et un revêtement de kahgel est appliqué pour conserver les murs exposés. Dans certaines parties, le kahgel est appliqué sur un matelas de jute. Il est remplacé périodiquement tous les deux ou trois ans lorsqu’il s’altère.

     Structures et processus de gestion, y compris les processus de gestion traditionnels 

    Le bien est géré par l’Organisation iranienne du patrimoine culturel, de l’artisanat et du tourisme (ICHHTO) au nom du gouvernement de la République islamique d’Iran depuis la Base de l’ICHHTO sur le bien, située dans la zone tampon.

    La Base est conseillée par un comité directeur comprenant des responsables régionaux et des experts, ainsi qu’un comité technique comprenant également des responsables régionaux et des experts ; elle est divisée en six secteurs : technique (4 personnes), recherche (3 personnes), présentation, formation et suivi (5 personnes), financier, juridique et sécurité. Le Centre d’enseignement supérieur de l’ICHHTO et les universités nationales, surtout l’université de Zabol, offrent des ressources d’expertise et de formation en matière de conservation et de gestion. L’Organisation de la recherche du patrimoine culturel et du tourisme est responsable de la recherche pluridisciplinaire et de la formation.

    Des étudiants des universités locales et nationales font des stages à Shahr-i Sokhta. Le financement provient des budgets annuels nationaux et provinciaux.

    Cadre de référence : plans et mesures de gestion, y compris la gestion des visiteurs et la présentation 

    Il est dans l’intention des autorités iraniennes d’ouvrir davantage le pays au tourisme international en intégrant dans les circuits des sites du patrimoine culturel comme Shahr-i Sokhta. Dans le cadre de cette politique générale, le gouvernement provincial envisage de déplacer la route et la ligne à haute tension hors de la zone tampon. Une ébauche de plan de gestion est fournie dans le dossier de proposition d’inscription de même qu’une ébauche de plan d’action portant sur les activités à court, moyen et long terme pour la recherche, la conservation, la gestion des visiteurs et la présentation.

    Le site possède une signalisation, un chemin aménagé pour les touristes et des informations (brochures et plan du site) sont distribuées aux visiteurs à la Base de l’ICHHTO. Un guide imprimé est également disponible.

  4. Recommande à l’État partie de considérer les éléments suivants :
    1. Accorder une attention soutenue à l’installation de systèmes de contrôle de vitesse sur la route Zahedan-Zabol dans sa partie traversant la zone tampon de Shahr-i Sokhta,
    2. Mener des études archéologiques appropriées sur le bien et de sa zone tampon avant la mise en œuvre des propositions du gouvernement provincial concernant le déplacement des lignes à haute tension et du tracé de la route principale Zahedan-Zabol à l’extérieur de la zone tampon,
    3. Lier la base de donnée du bien à un système d’information géographique (SIG),
    4. Promouvoir la gestion préventive des risques sur le bien afin que les services existants de pompiers, de police et d’intervention d’urgence puissent fonctionner de manière plus efficace au sein de ce bien,
    5. Réaliser la publication d’une carte archéologique de la zone de paysage de Shahr-i Sokhta prévu par la Base de l’ICCHTO du bien dès que possible ;
  5. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2015, un rapport soulignant les progrès accomplis dans la mise en œuvre d’un plan de gestion complet pour le bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session en 2016.
Code de la Décision
38 COM 8B.26
Thèmes
Inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial
Biens 1
Année
2014
Documents
WHC-14/38.COM/16
Rapport des décisions adoptées par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 38e session (Doha, 2014)
Contexte de la Décision
WHC-14/38.COM/8B
WHC-14/38.COM/INF.8B1
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