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Décision 38 COM 8B.7
Parc national du Grand Himalaya (Inde)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les documents WHC-14/38.COM/8B.Add et WHC-14/38.COM/INF.8B2.Add,
  2. Inscrit l’Aire de conservation du Parc national du Grand Himalaya, Inde, sur la Liste du patrimoine mondial sur la base du critère (x);
  3. Adopte la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle suivante :

    Brève synthèse

    L’Aire de conservation du Parc national du Grand Himalaya se trouve dans le secteur occidental de l’Himalaya, dans l’État indien septentrional de l’Himachal Pradesh. Les 90 540 ha du bien englobent les sources, nées des hautes montagnes glacées et de la fonte des neiges, des fleuves Jiwa Nal, Sainj et Tirthan qui s’écoulent vers l’ouest et du fleuve Parvati qui s’écoule vers le nord‑ouest et qui sont les affluents du Beas, lequel devient ensuite l’Indus. Le bien comprend une amplitude altitudinale allant des hauts sommets alpins de plus de 6 000 mètres d’altitude jusqu’aux forêts riveraines à des altitudes en-dessous de 2 000 mètres. L’Aire de conservation du Parc National du Grand Himalaya comprend les bassins versants des eaux qui alimentent de façon vitale des millions de personnes vivant en aval. 

    Le bien se trouve dans l’Himalaya occidental, écologiquement distinct, à la jonction entre deux des grands domaines biogéographiques du monde, le Paléarctique et le domaine indomalais. Avec des éléments biologiques de ces deux domaines, l’aire de conservation du Parc National du Grand Himalaya protège les forêts touchées par la mousson et les prairies alpines des chaînes frontales de l’Himalaya qui entretiennent un biote unique composé de nombreux écosystèmes distincts et sensibles à l’altitude. On y trouve de nombreuses espèces de plantes et d’animaux endémiques de la région. L’Aire de conservation du Parc National du Grand Himalaya possède des types distinctifs de forêts de conifères et d’espèces décidues formant des mosaïques d’habitats dans des paysages de vallées aux versants abrupts. Il s’agit d’un réseau d’aires protégées compact, naturel et riche en biodiversité comprenant 25 types de forêts et un riche assemblage associé d’espèces de la faune.  

    L’Aire de conservation du Parc National du Grand Himalaya est au cœur d’une vaste région composée d’aires protégées qui forment un îlot de milieux naturels non perturbés dans le paysage de l’Himalaya occidental. La diversité des espèces est riche ; toutefois, c’est dans l’abondance et la santé des populations d’espèces particulières, soutenues par des processus écosystémiques en bonne santé, que l’Aire de conservation du Parc National du Grand Himalaya démontre son importance exceptionnelle pour la conservation de la biodiversité. 

    Critère (x) : L’Aire de conservation du Parc National du Grand Himalaya est située dans l’écorégion d’importance mondiale des « Forêts tempérées de l’Himalaya occidental ». Le bien protège aussi une partie du « point chaud de la biodiversité » de l’Himalaya défini par Conservation International et de la Zone d’oiseaux endémiques de l’Himalaya occidental de BirdLife International. L’Aire de conservation du Parc National du Grand Himalaya abrite 805 espèces de plantes vasculaires, 192 espèces de lichens, 12 espèces d’hépatiques et 25 espèces de mousses. Environ 58% des angiospermes sont endémiques de l’Himalaya occidental. Le bien protège aussi quelque 31 espèces de mammifères, 209 espèces d’oiseaux, 9 espèces d’amphibiens, 12 espèces de reptiles et 125 espèces d’insectes. L’Aire de conservation du Parc National du Grand Himalaya offre un habitat à 4 mammifères menacés au plan mondial, 3 oiseaux menacés au plan mondial et un grand nombre de plantes médicinales. Les vallées protégées de basse altitude assurent une protection plus complète et une meilleure gestion des habitats importants et des espèces en danger telles que le tragopan de Hastings et le cerf musqué. 

    Intégrité

    Les dimensions du bien sont suffisantes pour garantir le fonctionnement naturel des processus écologiques. Sa topographie accidentée et son inaccessibilité de même que sa situation dans un complexe écologique d’aires protégées beaucoup plus vaste assurent son intégrité. L’amplitude altitudinale ainsi que la diversité des types d’habitats constituent un tampon contre les effets du changement climatique et permettent aux plantes et animaux sensibles à l’altitude de trouver refuge contre la variabilité du climat. 

    Une zone tampon de 26 560 ha appelée Écozone est définie le long du secteur sud‑ouest du bien. Elle coïncide avec les endroits où les pressions anthropiques sont les plus fortes et elle est gérée conformément aux valeurs fondamentales de l’Aire de conservation du Parc National du Grand Himalaya. Le bien est également protégé par des systèmes de hautes montagnes au nord-ouest qui comprennent plusieurs parcs nationaux et sanctuaires de faune sauvage, offrant la possibilité d’agrandir progressivement le bien du patrimoine mondial. 

    Les menaces liées aux établissements humains sont les plus préoccupantes. Elles comprennent l’agriculture, un braconnage localisé, le pâturage traditionnel, les conflits entre l’homme et les animaux et le développement de l’énergie hydroélectrique. L’impact du tourisme est minimal et les routes de randonnée sont étroitement réglementées. 

    Eléments requis en matière de protection et de gestion

    Le bien fait l’objet d’une protection juridique avisée mais celle‑ci doit être renforcée pour assurer, à toutes les zones, un haut niveau de protection cohérent. Les Sanctuaires de faune sauvage du Tirthan et du Sainj sont désignés en reconnaissance de leur importance écologique et zoologique et sont soumis à des objectifs de gestion de la faune, et un niveau plus élevé de protection stricte est fourni au Parc National du Grand Himalaya qui est un parc national. Les parcs nationaux, en vertu de la Loi sur la protection de la faune de 1972, prévoient une protection stricte sans perturbation humaine. 

    Les limites du bien sont jugées appropriées et un régime de gestion efficace est en vigueur, y compris un plan de gestion global et un financement adéquat. Le bien dispose d'une zone tampon le long de son côté sud-ouest, qui correspond à l'écozone de 26 560 ha, la zone avec la plus forte pression anthropique. Il importe d’accorder une attention constante à la gestion des questions délicates de développement communautaire dans cette zone tampon et dans certains secteurs du bien lui-même. 

    Pour améliorer la protection, il faudra résoudre avec tact la question des droits d’accès et d’utilisation par les communautés et offrir des moyens d’existence de substitution qui soient respectueux de la conservation du site. Les communautés locales participent aux décisions de gestion ; toutefois, un travail plus approfondi est nécessaire pour responsabiliser pleinement les communautés et continuer de construire un sens profond de soutien et de responsabilité envers l’aire de conservation du Parc National du Grand Himalaya. 

    Le Sanctuaire de faune sauvage de Sainj, avec ses 120 habitants, et celui de Tirthan, qui est inhabité mais actuellement l'objet de pâturage traditionnel, sont inclus dans le bien. L'inclusion de ces deux Sanctuaires de faune sauvage soutient l'intégrité de la candidature, cependant, il ouvre des préoccupations concernant les impacts du pâturage et des établissements humains. Ces deux aspects sont gérés activement, un processus qui devra être maintenu. L’ampleur et les impacts du pâturage dans les alpages dans la zone du Tirthan doivent être évalués et le pâturage progressivement éliminé, dès que possible. D’autres impacts provenant de petits établissements humains dans le secteur du Sainj doivent aussi être traités dès que possible.

  4. Demande à l’État partie :
    1. d’accélérer, conformément aux processus législatifs, la résolution des questions de droits communautaires des communautés locales et des peuples autochtones des Sanctuaires de faune sauvage du Tirthan et du Sainj, y compris dans le contexte de l’élimination progressive du pâturage dans le Sanctuaire de faune sauvage du Tirthan,
    2. de poursuivre, en consultation avec les communautés et les parties prenantes, des plans à plus long terme afin d’augmenter progressivement les dimensions du bien pour renforcer son intégrité, et de mieux organiser la conservation d’espèces qui se déplacent à longue distance, par l’ajout d’autres aires protégées voisines, en intégrant éventuellement le Sanctuaire de faune sauvage de Rupi Bhabha, le Parc national de Pin Valley, le Parc national de Khirganga et le Sanctuaire de faune sauvage de Kanawar ;
  5. Félicite l’État partie et l’ensemble des parties prenantes au bien proposé pour leur action efficace en vue de traiter les préoccupations relatives à l’intégrité, la protection et la gestion du bien, comme souligné précédemment par le Comité du patrimoine mondial ;
  6. Recommande aux États parties d’envisager d’entreprendre une étude comparative régionale, avec l’appui potentiel de l’UICN, d’autres partenaires tels que l’International Centre for Integrated Mountain Development (ICIMOD) et le centre de Catégorie 2 de l’UNESCO pour la gestion et la formation sur le patrimoine mondial naturel – région Asie Pacifique nouvellement établi en Inde afin d’évaluer la portée des écosystèmes dans l’Himalaya et les régions de montagne voisines dans le but d’identifier des sites qui pourraient être candidats au patrimoine mondial et des configurations de limites dans cette région, y compris d’éventuelles propositions/extensions en série ;
  7. Demande à l’État partie de l’Inde de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2015, un rapport incluant un résumé exécutif d’une page sur l’état de conservation du bien, y compris une confirmation de l’avancement de la mise en œuvre des recommandations ci-dessus pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session en 2016.
Code de la Décision
38 COM 8B.7
Thèmes
Inscriptions sur la Liste du patrimoine mondial
États Parties 1
Année
2014
Documents
WHC-14/38.COM/16
Rapport des décisions adoptées par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 38e session (Doha, 2014)
Contexte de la Décision
WHC-14/38.COM/8B.Add
WHC-14/38.COM/INF.8B2.ADD
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