Interview
Souayibou Varissou est un spécialiste du patrimoine originaire de la République du Bénin. Il est titulaire d’une maîtrise en gestion des ressources culturelles de l’Université Senghor à Alexandrie.
M. Varissou a œuvré en tant qu’archéologue de 1992 à 2003 sur des recherches de terrain liées à la période de la traite transatlantique des esclaves dans son pays, avant d’enseigner à l’Université nationale du Bénin et à l’École du patrimoine africain (EPA) de 1998 à 2005. À la même période, il a aussi dirigé le Jardin des Plantes et de la Nature de Porto-Novo, dont il a initié et géré le programme de réhabilitation. Il a rejoint le Fonds africain du patrimoine mondial en 2009, dont il a été directeur entre 2018 et 2023. En 2023, il a débuté de nouvelles fonctions en tant que Directeur général de l'Agence nationale du patrimoine touristique au Bénin.
Varissou est impliqué dans le patrimoine mondial depuis plus de vingt ans. Depuis 1999, il a participé à une série de programmes de renforcement des capacités en Afrique tels que l’Afrique 2009, ainsi qu’à des formations sur la préparation de propositions d’inscription, la gestion des sites, la préparation aux risques et le développement durable. Il a également pris part à diverses réunions d'experts sur le patrimoine mondial, des évaluations de propositions d'inscription (Grand Bassam, Côte d'Ivoire) et un suivi réactif (Djenné, Mali). M. Varissou est l'auteur de dizaines de publications dont “The sacred groves in the Bight of Benin, a misunderstood heritage?” dans Ndoro, Chirikure et Deacon (ed.), Managing Heritage in Africa : who cares? (New York, Routledge, 2017).Les extraits audio suivants sont extraits d’une entrevue virtuelle menée avec Souayibou Varissou par Christina Cameron et Mechtild Rössler en décembre 2022. M. Varissou y partage sa grande expérience de la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial en contexte africain. Il se penche notamment sur la mission et l’efficacité des Centres de catégorie 2, avec un focus sur les activités du Fonds africain du patrimoine mondial, et appelle à une intensification de leur rôle.
Sous la direction de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine bâti à l'Université de Montréal, une équipe internationale de chercheurs mène des entretiens avec des pionniers du patrimoine mondial afin de recueillir les moments importants de l'histoire de la Convention de l'UNESCO.
Lancé en 2006, cette initiative fait partie du projet Histoire de l'UNESCO qui a célébré le 60e anniversaire de la création de l'UNESCO. Le projet d'archives orales enregistre le témoignage précieux des personnes étroitement liées à la création et à la mise en œuvre de la Convention. Leurs souvenirs et leurs perspectives ont considérablement enrichi le livre par Christina Cameron et Mechtild Rössler, La convention du patrimoine mondial : la vision des pionniers (les Presses de l’Université de Montréal, 2017).