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Huit nouveaux sites sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO : depuis le détroit de Malacca, à la Papouasie-Nouvelle-Guinée, en passant par Saint-Marin

lundi 7 juillet 2008
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Le Comité du patrimoine mondial, réuni à Québec a ajouté huit nouveaux sites culturels à la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO au cours de la matinée du 7 juillet. Grâce à ces inscriptions, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et Saint- Marin font leur entrée sur la Liste du patrimoine mondial.

Les sites nouvellement inscrits sont :

Les villes historiques Melaka et George Town, en Malaisie, sont le produit de 500 ans de contacts commerciaux et culturels entre l’Orient et l’Occident dans le détroit de Malacca. De multiples influences asiatiques et européennes ont apporté aux villes une identité multiculturelle unique qui se manifeste par un patrimoine matériel et immatériel. Avec ses édifices gouvernementaux, ses églises, ses places et sa forteresse, Melaka présente les premières phases de son histoire commençant sous le sultanat malais au XVème siècle et les périodes portugaise et néerlandaise qui ont débuté au commencement du XVIème siècle. Avec ses édifices résidentiels et commerciaux, George Town illustre la période britannique à partir de la fin du XVIIIème siècle. Les deux villes présentent une culture architecturale unique et un paysage urbain sans pareil en Asie orientale et en Asie du Sud-Est.

L’ancien site agricole de Kuk, en Papouasie Nouvelle Guinée, comprend 116 ha de marécages dans le sud de l’île de la Nouvelle-Guinée, à 1500 m d’altitude. Des fouilles archéologiques ont révélé que ces marais ont été cultivés presque continuellement depuis 7000, voire 10 000 ans. Le site présente des vestiges archéologiques bien conservés montrant l’évolution technologique qui a transformé l’exploitation des plantes en agriculture, il y a environ 6500 ans. C’est un excellent exemple d’évolution des pratiques agricoles à travers les âges depuis la culture sur des buttes jusqu’au drainage des marécages par le creusement de fossés avec des outils en bois. Kuk est l’un des rares endroits au monde où des vestiges archéologiques montrent un développement indépendant de l’agriculture sur sept à dix millénaires.

La plaine de Stari Grad, en Croatie, située sur l'île adriatique de Hvar, est un espace culturel qui est resté pratiquement intact depuis sa première colonisation par des Grecs venus de l'île égéenne de Paros au IVème siècle avant J.C. L'activité agricole originelle - basée sur la vigne et l'olivier - de cette plaine fertile s'est maintenue depuis les origines jusqu'à aujourd'hui. Le site est aussi une réserve naturelle. Le paysage, qui comprend des parcelles et des chemins délimités par des murs de pierres sèches, ainsi que des petites constructions en pierre, témoigne de l'ancien système d'organisation agricole en lots réguliers utilisé par les Grecs, la chora, qui est restée pratiquement intacte au cours de 24 siècles.

Les Fortifications de Vauban, en France, comprend 12 groupes de bâtiments fortifiés et de constructions le long des frontières nord, est et ouest de la France. Ils constituent les meilleurs exemples du travail de Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707), l’architecte militaire de Louis XIV. Cette série comprend des villes neuves créées ex-nihilo, des citadelles de plaines, des enceintes urbaines à bastions, des tours bastionnées et une résidence. Y figurent aussi des forts de montagne, des forts de côte, une batterie de montagne et deux structures de communication en montagne. Ces sites sont inscrits en tant que témoins de l’apogée de la fortification bastionnée classique, typique de l’architecture militaire occidentale. Vauban a joué un rôle majeur dans l’histoire des fortifications en influençant l’architecture militaire en Europe, sur le continent américain, en Russie, en Turquie et même jusqu’au Vietnam et au Japon.

Les Cités du style moderne de Berlin, en Allemagne, comprennent six ensembles de logements qui témoignent de la politique de l’habitat innovante de 1910 à 1933, spécialement durant la République de Weimar, lorsque la ville de Berlin était à l’avant-garde sur le plan social, politique et culturel. Ces cités constituent un exemple exceptionnel de l’évolution des logements sociaux qui a contribué à améliorer l’habitat et les conditions de vie des personnes à faibles revenus, grâce à des approches novatrices en matière d’urbanisme, d’architecture et de conception des jardins. Le site offre des exemples remarquables de nouveaux types urbains et architecturaux avec des solutions inédites en matière de design et des innovations techniques et esthétiques. Bruno Taut, Martin Wagner et Walter Gropius ont été parmi les principaux architectes de ces projets qui ont exercé une influence considérable sur le développement de l’habitat partout dans le monde.

Mantoue et Sabbioneta, au nord de l’Italie, dans la vallée du Pô, présentent deux aspects de l’urbanisme de la Renaissance. Mantoue montre le renouvellement et l’extension progressive d’une ville existante alors que Sabbioneta, à une trentaine de kilomètres de là, illustre la mise en œuvre des théories de l’époque sur la ville idéale. La première a un tracé très irrégulier qui devient régulier par endroits, témoignant de plusieurs étapes de croissance depuis la période romaine. On y trouve de nombreux édifices médiévaux comme une rotonde du XIème siècle et un théâtre baroque. Construite dans la seconde moitié du XVIème siècle sous l’égide de Vespasien Gonzague Colonna, Sabbioneta peut être décrite comme la ville d’une seule période avec un plan en damier à angles droits. Les deux villes représentent un témoignage exceptionnel de réalisations urbaines, architecturales et artistiques de la Renaissance, avec pour dénominateur commun la vision et les ambitions de la famille régnante des Gonzague. Les deux sites sont importants pour la valeur de leur architecture et leur rôle de premier plan dans la dissémination de la culture de la Renaissance. Les idéaux de celle-ci, favorisés par la famille Gonzague, sont présents dans la morphologie et l’architecture de ces villes.

Le centre historique de Saint-Marin et mont Titano (Saint-Marin) couvre 55 hectares et comprend le mont Titano et le centre historique de la cité de Saint-Marin qui remonte à la fondation de la république en tant que cité-État au XIIIème siècle. Saint-Marin est inscrite en tant que témoignage de la continuité d’une république indépendante depuis la période médiévale. Le site inscrit comprend des tours de fortification, des murs d’enceinte, portes et bastions, ainsi que la basilique néo-classique du XIXème siècle, des couvents du XIV et XVIème siècles, le Palazzo Pubblico du XIXème siècle et le théâtre Titano du XVIIIème siècle. Le bien constitue un exemple de centre historique encore habité et conservant toutes ses fonctions institutionnelles. Grâce à sa position au sommet du mont Titano, la cité n’a pas été affectée par les transformations urbaines intervenues depuis l’avènement de l’ère industrielle jusqu’à nos jours.

Les églises en bois de la partie slovaque de la zone des Carpates (Slovaquie), inscrites sur la Liste du patrimoine mondial comprennent deux églises catholiques romaines, trois protestantes et trois grecques orthodoxes construites entre le XVIème et le XVIIIème siècle. Ces édifices en bois sont un bon exemple d’une riche tradition locale d’architecture religieuse, marquée par la rencontre entre les cultures byzantine et latine. Les édifices présentent des différences typologiques dans leurs plans, leurs espaces intérieurs et leur apparence extérieure en fonction des différentes pratiques religieuses. Ils témoignent aussi du développement des courants artistiques et architecturaux pendant la période de construction ainsi que de leur interprétation et adaptation à un contexte géographique et culturel particulier. L’intérieur des églises est orné de peintures sur les murs et les plafonds et abrite des œuvres d’art qui enrichissent la valeur culturelle des biens.

Au cours de la matinée, le Comité a également approuvé l’extension des Chemins de fer de montagne, en Inde, avec l’inscription du chemin de fer de Kalka à Shimla, une voie simple longue de 96 kilomètres construite au milieu du XIXème siècle pour desservir la ville montagnarde de Shimla.

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