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2023 : une nouvelle étape importante dans la protection et la promotion du patrimoine mondial africain

lundi 9 octobre 2023 à 18:30
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© UNESCO

L’Afrique subsaharienne représente moins de 10 % des sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce chiffre souligne notre responsabilité commune, celle de laisser plus de place au riche patrimoine de cette région. La 45e session du Comité du patrimoine mondial a permis de réaliser des progrès indéniables en ce sens.

« La liste des sites du patrimoine mondial n’incarne pas encore pleinement son universalité. L’UNESCO s’emploie continuellement à remédier à cette situation, conformément à notre Priorité Afrique » 

Dans l’optique d’améliorer la représentation de l’Afrique, le Comité a adopté la toute première Stratégie pour le patrimoine mondial en Afrique. Cette stratégie définit des objectifs à atteindre et des actions concrètes à entreprendre pour mieux protéger et promouvoir le patrimoine africain à l’horizon 2029, dont la formation d’experts, des aides financière et technique pour la protéger les sites du patrimoine, ainsi qu’une aide à l’élaboration des dossiers de proposition d’inscription au patrimoine mondial.

Vers une Liste plus équilibrée et inclusive

Avec 5 nouvelles inscriptions de sites africains au cours de cette session du Comité, le cap symbolique des 100 sites africains inscrits sur la Liste du patrimoine mondial a été franchi.

Cette avancée a notamment été possible grâce à l’inscription des deux premiers sites rwandais, « Parc national de Nyungwe » et « Sites mémoriaux du génocide : Nyamata, Murambi, Gisozi et Bisesero ». Ces inscriptions font suite à des années de soutien de la part de l’UNESCO et de ses partenaires pour permettre au Rwanda de proposer ses sites à l’inscription.

« Cette inscription est une joie immense pour le gouvernement rwandais, pour tout le peuple rwandais, et pour l’ensemble du continent africain, car le nombre d’inscriptions de sites en Afrique est en augmentation.» 

Cette progression n’est qu’un début. L’UNESCO collabore étroitement avec les 11 États parties africains qui n’ont pas encore inscrit de site, afin qu’ils puissent soumettre une proposition d’inscription dans les années à venir.

L’extension d’un site du Togo au Bénin est également un exemple probant de collaboration transnationale pour la reconnaissance et la protection d’une culture commune.

Contribuer au retrait de sites inscrits sur la Liste du patrimoine en péril

Si le patrimoine africain est sous-représenté sur la Liste du patrimoine mondial, il est au contraire surreprésenté sur la Liste du patrimoine mondial en péril. L’UNESCO travaille avec les États parties africains pour sauvegarder les sites concernés.

Cette approche a abouti à un succès cette année avec le retrait des Tombes des rois du Bunganda à Kasubi (Ouganda). Ce site, dévasté par un violent incendie en 2010, avait été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Grâce au plan mis en œuvre par les autorités ougandaises et les communautés locales, en étroite collaboration avec l’UNESCO et avec le soutien financier du Japon, de la Norvège, du Fonds d’urgence pour le patrimoine de l’Organisation et du Fonds pour le patrimoine mondial africain, le site a pu être réhabilité et a retrouvé l’État de conservation souhaité. Ce programme de réhabilitation et de reconstruction a été mené à bien en été 2023, ce qui a permis au Comité de le retirer officiellement de la Liste du patrimoine mondial en péril le 12 septembre 2023.

Cette décision marque une nouvelle étape vers la réalisation de l’objectif de retirer d’ici à 2029 la moitié des sites africains actuellement inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

« Le soutien de l’UNESCO et de la communauté internationale a été massif et partout dans le monde, les manifestations de joies se sont multipliées. Reconstruire notre patrimoine et être retiré de la Liste du patrimoine en péril représente une nouvelle opportunité. »

Une nouvelle génération de jeunes professionnels africains

L’Afrique détient la population la plus jeune du monde : 70 % de la population d’Afrique subsaharienne a moins de 30 ans. Avoir autant de jeunes au sein de sa population est une source d'opportunités pour la croissance du continent. L’UNESCO s’engage à soutenir les débouchés professionnels dans le domaine du patrimoine.

« Nous, la nouvelle génération d’experts du patrimoine, devons être à l’avant-garde de la promotion et de la protection du patrimoine culturel africain »

Le Programme de mentorat pour les professionnels africains du patrimoine mondial représente une opportunité pour les professionnels africains d’approfondir leurs compétences dans les domaines du patrimoine naturel et/ou culturel. Lancé en 2021 et dirigé par l’UNESCO, en collaboration avec le Fonds pour le patrimoine mondial africain, l’ICCROM, l’ICOMOS et l’UICN, ce programme a déjà permis de former 40 professionnels, dont 20 femmes et 20 hommes.

L’UNESCO encourage également les universités à s’impliquer davantage dans la formation des futures générations de professionnels du patrimoine dévoués, notamment à travers la mise en place de cursus en lien avec le patrimoine et la création de Chaires UNESCO consacrées à ces questions.

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