Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

L’Archipel de Revillagigedo au Mexique rejoint les Expéditions d’ADN environnemental de l’UNESCO

dimanche 16 avril 2023
access_time Lecture 5 min.
Des scientifiques et des gardes forestiers participent à l'échantillonnage de l'ADN environnemental dans l'Archipel de Revillagigedo, au Mexique. © Nathaniel Rivera Reyes

Des scientifiques et des gardes forestiers de la Commission nationale des aires naturelles protégées (CONANP) ont entrepris une expédition dans le site du patrimoine mondial de l’Archipel de Revillagigedo, au Mexique, pour recueillir des informations de base sur le milieu marin, notamment des échantillons d’ADN environnemental (ADNe) dans le cadre des expéditions mondiales d’ADNe que l'UNESCO coordonne actuellement dans 25 sites inscrits au patrimoine mondial marin.

Du 16 au 26 avril 2023, des échantillons d’ADNe ont été prélevés près des quatre îles isolées qui composent la zone du patrimoine mondial de l’Archipel de Revillagigedo, en vue de mieux comprendre la biodiversité marine et les effets du changement climatique sur cette dernière.

Les scientifiques et les gardes forestiers ont prélevé des échantillons d’eau à 5 endroits différents du site du patrimoine mondial et filtré le matériel génétique des espèces à l’aide de protocoles d’échantillonnage de science citoyenne d’ADNe et de l’équipement fourni par l’UNESCO. Un liquide de préservation a ensuite été ajouté aux échantillons pour fixer l’ADNe et les préparer à être expédiés à un laboratoire spécialisé pour analyse, avec d’autres échantillons d’ADNe provenant du monde entier. L’ADN environnemental pourrait devenir un outil précieux pour le suivi à long terme de la biodiversité de l’archipel car il permet d’obtenir des données continues et comparables dans le temps, ce qui est fondamental pour comprendre la dynamique des écosystèmes et évaluer l’impact des activités humaines.

« Lorsque nous étudions les espèces vivant dans les récifs en plongée, nous sommes limités par la profondeur et la taille des organismes que nous pouvons voir. Or, grâce à l’utilisation de l’ADNe, nous pouvons améliorer notre compréhension de la richesse des espèces qui vivent dans une région sans avoir besoin de les voir. »

« En tant que gestionnaires de sites, nous sommes ravis de participer à cette initiative menée par l’UNESCO dans le cadre de notre engagement à accroître les connaissances scientifiques. La recherche est fondamentale pour la gestion et la conservation des AMP, car elle génère non seulement des connaissances solides sur la biodiversité et les habitats à protéger, mais aussi sur l’efficacité des activités de gestion et l’impact des facteurs qui menacent les valeurs et les objets de conservation. Ainsi, la gestion adéquate des AMP doit être basée sur la connaissance scientifique des écosystèmes, de leurs composantes (espèces et communautés) et des processus qui les soutiennent. »

« La principale stratégie de gestion du Parc national est de participer à des actions innovantes et de pointe pour comprendre les écosystèmes, leur composition et leur comportement, et ainsi gérer les ressources de manière plus durable. »

L'ADN environnemental est une méthode scientifique innovante qui peut être utilisée pour surveiller et évaluer la biodiversité des océans sans qu'il soit nécessaire d'extraire des organismes de leur environnement. Un seul litre d'eau peut contenir le matériel génétique de centaines d'espèces et peut aider à déterminer la richesse de la biodiversité de la zone.

L'initiative des Expéditions d'ADN environnemental de l'UNESCO est actuellement déployée dans 25 sites du patrimoine mondial marin et s’étend de septembre 2022 à avril 2023. Les données de l'ADN environnemental devraient fournir un instantané unique de la richesse de la biodiversité dans les sites du patrimoine mondial marin, en particulier pour les espèces de poissons.

En combinant les données de biodiversité obtenues avec les projections des scénarios thermiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), l'initiative vise à donner un premier aperçu des déplacements géographiques et de distribution potentiels des espèces de poissons en raison du changement climatique, ce qui permettra ensuite d'éclairer la prise de décision en matière de conservation.

Les données obtenues lors des Expéditions d’ADNe seront mises à la disposition du public par l'intermédiaire du système d'information sur la biodiversité des océans de l'UNESCO, la plus grande base de données d'espèces marines en science ouverte au monde. Les résultats finaux devraient être disponibles au printemps 2024.

L'initiative ADNe de l'UNESCO est une collaboration conjointe entre la Commission océanographique intergouvernementale et le Centre du patrimoine mondial. Elle est rendue possible grâce au soutien du gouvernement de la Flandre (Royaume de Belgique) et mise en œuvre dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030).

A propos du site du patrimoine mondial de l’Archipel de Revillagigedo

L’Archipel de Revillagigedo a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2016. Situé dans le Pacifique Est, cet archipel fait partie d’une chaîne de montagnes sous-marines, et les quatre îles représentent les sommets de volcans émergeant de la mer. Les îles offrent un habitat vital à de nombreuses espèces sauvages et elles sont particulièrement importantes pour les oiseaux marins. Les îles sont reconnues comme d’importants relais et aires de repos pour des espèces migratrices. Le site abrite des populations abondantes de requins, de raies, de grands poissons pélagiques, de mégaptères, de tortues et de raies mantas ; une concentration d’espèces sauvages qui attire les plongeurs du monde entier.

dimanche 16 avril 2023
access_time Lecture 5 min.
Activités 1
États parties 1
Régions 1
Amérique latine et Caraïbes
Biens du patrimoine mondial 1
top