Message de Mme Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, à l’occasion de la Journée internationale de la diversité biologique, 22 mai 2023
Chaque année, entre la fin du mois de mai et le début du mois de juin, trois Journées nous mobilisent autour d’enjeux vitaux et interdépendants de l’avenir de notre planète : la diversité biologique, l’environnement, et l’océan.
Et chaque année, il devient plus pressant d’entendre l’urgence d’agir pour faire face à l’immense défi de préserver la nature et son tissu vivant, et pour préserver aussi, la beauté de notre monde.
Cette urgence, le rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, présenté à l’UNESCO, nous la disait déjà en 2019. Le sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié en 2022, nous la redit avec force : il nous reste deux ans à peine pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C d’ici à la fin du siècle, c’est-à-dire pour préserver l’hospitalité de notre monde et la diversité des espèces qui l’habitent.
Pour y remédier, un changement radical de notre rapport à la nature et aux autres êtres vivants s’impose – afin de concevoir et de construire un monde véritablement partagé. C’est ce à quoi nous invite cette Journée internationale de la diversité biologique, et l’UNESCO s’y consacre au quotidien à travers l’ensemble de son mandat.
Dans nos réserves de biosphère, mais aussi dans nos géoparcs et nos sites du patrimoine mondial, qui couvrent au total 6 % des terres émergées, soit l’équivalent de la surface de la Chine, nous avons la démonstration qu’il est possible d’habiter le monde et d’instaurer un rapport durable et réconcilié avec la nature.
Cet effort de préservation, avec l’adoption du Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020, nous devons le prolonger, c’est le sens de l’objectif partagé par la communauté internationale de protéger 30 % de la planète. Mais nous devons le porter également au-delà des zones protégées, en s’inspirant des solutions qui y sont forgées pour fonder un véritable développement durable, dans le respect de la nature et du vivant.
Nous avons ainsi besoin d’une nouvelle éthique du vivant, qui fonde la réconciliation des humains avec l’ensemble des espèces et formes de vie. Dans cette optique, et dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, ouverte en 2021, l’UNESCO réunit des scientifiques, des politiques, mais aussi des artistes, des communautés locales et autochtones, et tous types d’acteurs de nos sociétés pour dessiner ensemble un nouveau chemin pour l’humanité vers la nature.
En cette Journée internationale de la diversité biologique, nous vous invitons à l’emprunter avec nous, pour protéger la vie, dans toute sa richesse.
