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Patrimoine moderne de l'Afrique : Vers une meilleure représentation du continent africain sur la Liste du patrimoine mondial

vendredi 15 juillet 2022 à 11:00
access_time Lecture 4 min.

Les 27 et 28 juin 2022, le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO a organisé une réunion d'experts sur le patrimoine moderne de l'Afrique et la Convention du patrimoine mondial de 1972, dans le but d'intégrer le concept de patrimoine moderne au patrimoine mondial dans le contexte africain et de fournir une nouvelle compréhension conceptuelle d'un point de vue africain. Elle s'appuie sur le travail déjà effectué dans le cadre du programme du Centre concernant le patrimoine moderne, la recommandation de 2011 de l'UNESCO sur les paysages urbains historiques et suit l'initiative coordonnée par le Fonds pour le patrimoine mondial africain (AWHF) et ses partenaires qui a conduit au « Document du Cap sur le patrimoine moderne » à la suite du premier symposium de l'initiative sur le patrimoine moderne de l'Afrique (MoHoA) organisé par l'Université du Cap en septembre 2021 et a cherché à évaluer son application dans le contexte de la Convention de 1972 en Afrique.

S'inscrivant dans le cadre de la Priorité globale Afrique de l'UNESCO, qui vise à offrir un soutien aux États parties africains pour améliorer la représentativité du continent sur la Liste du patrimoine mondial, cette réunion a vu la participation d'environ 30 experts d'Afrique et d'autres régions. Elle a débuté par des remarques d'ouverture intéressantes de M. Souayibou Varissou, directeur exécutif du Fonds africain du patrimoine mondial, de Mme Nouzha Alaoui, secrétaire générale de la Fondation pour la sauvegarde du patrimoine culturel de Rabat (Maroc), et de Mme Jyoti Hosagrahar, directrice adjointe du patrimoine mondial à l'UNESCO, qui ont exprimé que :

« Cette réunion vise également à définir une méthodologie pour identifier le patrimoine moderne de l'Afrique et à élaborer des orientations claires sur la façon d'aborder ce patrimoine à l'usage des États parties pour mettre à jour et harmoniser leurs listes indicatives et pour convenir d'une feuille de route concrète pour une meilleure représentation du patrimoine moderne de l'Afrique sur la Liste du patrimoine mondial.»

Mme Véronique Roger-Lacan, M. Hans Carel Wesseling, respectivement ambassadeurs de France et des Pays-Bas auprès de l'UNESCO, ont tous deux exprimé leur engagement à soutenir l'UNESCO dans la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial de 1972 et ses efforts pour atteindre cet objectif d'une « liste plus diversifiée tant dans ses thèmes que dans sa représentation régionale». 

La réunion de deux jours a été divisée en différentes sessions au cours desquelles des présentations ont été faites sur une variété de sujets et d'études de cas qui peuvent aider à créer le cadre d'une reconceptualisation du "moderne» qui peut être détaché de ses origines eurocentriques, coloniales ou universalisantes unilatérales, et aider à ouvrir la voie à un avenir équitable et durable, comme l'a souligné le Dr Shahid Vawda, de l'Université du Cap, en discutant des concepts de patrimoine et de modernité.

Les trois études de cas présentées sur différents sites, à savoir Asmara (Érythrée), Rabat (Maroc) et le bien en série transnational de l'œuvre architecturale de Le Corbusier, qui ont été inscrits au cours des dix dernières années sur la liste du patrimoine mondial en tant que patrimoine moderne, ont illustré les différents défis et opportunités auxquels ces sites ont été confrontés dans le processus de nomination en vue d'identifier et d'extraire les critères de sélection communs liés au patrimoine moderne appliqué au contexte africain.

La réunion s'est poursuivie par des sessions de discussion, au cours desquelles les experts ont fait part de leurs observations sur le terme « modernisme » en tant que concept global à adapter dans le contexte de la région Afrique, en tenant compte des significations et de la valeur que les communautés africaines des sites, y compris les populations autochtones, y attachent. Reconnaissant ces complexités, Mme Laura Robinson de l'ICOMOS a souligné que « avec une bonne volonté et un dialogue, nous pouvons obtenir de très bons résultats dans le processus d'inscription».

Dans le cadre de la définition des prochaines étapes et des tâches à entreprendre, la réunion s'est terminée par l'élaboration d'une feuille de route qui permettra d'atteindre l'objectif d'une meilleure représentation du patrimoine moderne de l'Afrique sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

vendredi 15 juillet 2022 à 11:00
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