Les conventions sur la biodiversité appellent à des objectifs communs pour mettre fin à la perte de la nature
Les secrétariats des huit principales conventions mondiales relatives à la biodiversité, dont la Convention du patrimoine mondial, appellent à la mise en place d'un cadre mondial pour la biodiversité pour l'après-2020 inclusif, afin de mettre un terme à la perte de la nature et de concrétiser la vision des gouvernements de vivre en harmonie avec la nature d'ici 2050. Si l'on n'agit pas, la capacité de la planète à fournir de la nourriture, de l'eau et d'autres avantages aux populations sera réduite et elle sera plus vulnérable aux pandémies et au changement climatique, mettant ainsi en péril l'avenir de l'humanité et le développement durable.
Les parties à la convention sur la diversité biologique ont repris les discussions à Genève, en Suisse, afin d'élaborer de nouveaux objectifs mondiaux visant à mettre un terme à la perte de la nature, qui décline à l'échelle mondiale à un rythme sans précédent dans l'histoire en raison de l'activité humaine. Le Groupe de liaison des conventions relatives à la biodiversité, connu sous le nom de BLG, a réuni les participants à la réunion de Genève le 17 mars 2022 pour discuter du rôle des conventions dans le cadre mondial de la biodiversité après 2020.
Au cours de l'événement, les chefs de secrétariat ont souligné les mandats et les contributions uniques des Conventions à la conservation de la biodiversité en vue de les exploiter pour une mise en œuvre efficace des objectifs mondiaux. Cela nécessitera un texte clair sur la responsabilité partagée dans le cadre convenu et la coopération entre les points focaux nationaux dans l'élaboration des stratégies et des plans d'action nationaux en matière de biodiversité.
En outre, un cadre ambitieux qui mettra un terme à la perte de biodiversité est essentiel pour garantir le succès global des accords multilatéraux sur l'environnement, chacun abordant le défi sous un angle particulier, notent les secrétariats. Ceci a également été soutenu par les représentants des Parties, qui ont souligné la nécessité d'un meilleur mécanisme de coordination au niveau national, ainsi que d'une responsabilité partagée et d'une appropriation par toutes les Conventions liées à la biodiversité dans la mise en œuvre du nouveau cadre mondial.
L'UNESCO a participé activement à l'élaboration des nouveaux objectifs en matière de biodiversité dans le cadre de son mandat sur la culture, la science, l'éducation, les sites désignés par l'UNESCO ainsi que les systèmes de connaissances autochtones et locales. Lors de sa 44e session élargie, le Comité du patrimoine mondial a adopté la décision 44 COM 7.2 par laquelle il appelle à une coopération et à des synergies renforcées entre les conventions relatives à la biodiversité et à un cadre mondial ambitieux pour la biodiversité après 2020, qui puisse apporter le changement transformateur nécessaire.
"La biodiversité est intimement liée à la contribution de la nature à l'homme - mais elle sous-tend également la contribution de l'homme au monde vivant en renforçant le patrimoine culturel, la créativité humaine, la diversité linguistique, l'éducation publique et les systèmes de connaissances autochtones et locales, parmi ses autres avantages pour nos sociétés, notre santé et notre bien-être", a déclaré Mme Jyoti Hosagrahar, directrice adjointe du Centre du patrimoine mondial lors de l'événement.
L'UNESCO a fait valoir que les liens entre la nature et la culture mériteraient d'être reconnus dans le cadre des objectifs des Nations unies, soutenus par les synergies entre les conventions sur la biodiversité et la culture de l'UNESCO et des initiatives telles que le programme de travail conjoint UNESCO-CBD sur les liens entre la diversité biologique et la diversité culturelle en place depuis 2010. La Convention du patrimoine mondial, qui intègre dans le même instrument juridique la protection du patrimoine culturel et naturel, a joué un rôle important pour faire progresser les politiques et les pratiques sur les liens entre la nature et la culture, de nombreux sites illustrant les diverses manières dont les gens peuvent interagir de manière responsable avec la nature.
Les résultats de l'événement du groupe de liaison sur la biodiversité alimenteront la réunion de Genève, qui regroupe les trois sessions de reprise de la Convention sur la diversité biologique. Il s'agit de la dernière étape permettant aux gouvernements de discuter des objectifs, des cibles et du cadre de surveillance du nouveau cadre mondial pour la biodiversité avant la COP 15, qui devrait adopter ce cadre plus tard en 2022 à Kunming, en Chine.
À propos du groupe de liaison sur la biodiversité
Le groupe de liaison des conventions relatives à la biodiversité est composé des chefs des secrétariats des huit principaux accords intergouvernementaux mondiaux visant à soutenir la conservation de la biodiversité et son utilisation durable, notamment la Convention sur la diversité biologique (CDB), la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS), Convention de Ramsar, Convention internationale pour la protection des végétaux (IPCC), Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture (ITPGRFA), Commission baleinière internationale (IWC) et Convention du patrimoine mondial.
