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Message de Mme Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, à l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones

lundi 9 août 2021 à 8:00
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Zone de conservation de Ngorongoro (République-Unie de Tanzanie)

Dans la langue Lakota d’Amérique du Nord, le mot « Mitákuye Oyás’iŋ » signifie « tout est lié » ou « tous les membres de ma famille » – qu’ils soient humains ou non. En hawaïen, l’expression « ike loa » signifie « voir beaucoup » et décrit une philosophie d’apprentissage tout au long de la vie permettant de mieux comprendre notre relation au monde. Et dans la langue Nǀuu d’Afrique du Sud, au bord de l’extinction, le mot « lgqe » désigne la force vitale commune à tous les êtres vivants.

Face aux enjeux mondiaux, du changement climatique à la pandémie de COVID-19, des concepts comme ceux-là ouvrent des perspectives extrêmement intéressantes. En tant que gardiens de la terre et représentants d’un vaste éventail de cultures, de traditions et de langues, les peuples autochtones possèdent une impressionnante sagesse sur laquelle s’appuyer – à condition de les écouter.

Célébrée tous les ans, le 9 août, la Journée internationale des peuples autochtones est l’occasion de rendre hommage à ces communautés et à leurs connaissances. Le thème de cette année porte sur l’élaboration d’un nouveau contrat social avec les peuples autochtones – un contrat fondé sur les droits de l’homme et le respect de la diversité culturelle, et qui ne laisse personne de côté.

En effet, si les peuples autochtones sont particulièrement bien placés pour nous guider vers un développement plus durable, ils sont aussi particulièrement vulnérables face aux défis de notre monde en pleine mutation. Ainsi, les groupes minoritaires ont été davantage touchés par la pandémie de COVID-19, notamment en raison d’un accès inégal aux soins de santé et à l’information publique.

De fait, bien que les peuples autochtones représentent 6,2 % de la population mondiale et parlent environ 4 000 langues, un grand nombre de leurs cultures et de ces langues sont aujourd’hui menacées de disparition. C’est pourquoi l’UNESCO intensifie ses efforts pour mieux faire entendre la voix de ces communautés dans tous les domaines relevant de son mandat. L’une des façons d’y parvenir est de soutenir la transmission des langues autochtones, par exemple en qualité d’organisme chef de file de la Décennie internationale des langues autochtones des Nations Unies (2022-2032).

Une autre solution consiste à mettre en évidence l’utilité du savoir autochtone lorsqu’il s’agit de résoudre les problèmes environnementaux – par le biais d’échanges créatifs dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes (2021-2030), et par la participation effective des peuples autochtones au sein d’instances telles que la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et le services écosystémiques (IPBES) et la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO. Enfin, nous y parvenons en favorisant l’inclusion – par exemple, en collaborant avec de jeunes autochtones pour mettre en œuvre des projets en réponse à la pandémie de COVID-19 en Asie du Sud-Est.

Face aux enjeux mondiaux, les peuples autochtones nous offrent des solutions uniques pour avancer. Toutefois, pour que le monde puisse bénéficier de leur sagesse, leur voix doit être entendue. Dans cet esprit, l’UNESCO s’associe pleinement à cette Journée internationale et à la volonté d’enrichir nos relations, de renforcer la résilience et d’apprendre à bien vivre ensemble.

lundi 9 août 2021 à 8:00
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