Julia Miranda Londoño parmi les lauréats du Prix de la conservation de Francfort

Le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO a le plaisir de féliciter l'un des lauréats du prix de la conservation de Francfort (prix Bruno H. Schubert) de cette année, le prix environnemental privé le mieux doté d'Allemagne - Julia Miranda Londoño, vice-présidente de la CMAP et ancienne directrice de l'Autorité des parcs nationaux colombiens.

Les quatre lauréats du prix ont tous contribué, à leur manière, à maintenir la forêt amazonienne loin du "point de basculement" critique. La plus grande forêt tropicale de la planète stocke des milliards de tonnes de dioxyde de carbone chaque année et contribue à la régulation du climat de notre planète. Elle possède même son propre système climatique autonome. Étant donné qu'une grande partie des précipitations dans le bassin amazonien provient de l'eau qui s'évapore de la forêt elle-même, avec un climat plus chaud, une déforestation encore plus importante et un nombre croissant d'incendies, les précipitations pourraient diminuer de plus en plus, amenant la forêt à une limite critique, le point de basculement. La liste du patrimoine mondial comprend plusieurs sites situés dans la forêt amazonienne, notamment :

Complexe de conservation de l'Amazonie centrale (Brésil)

Parc national de Chiribiquete - "La Maloca du jaguar" (Colombie)

Réserve naturelle du Suriname central (Suriname)

Parc national Canaima (Venezuela)

Parc national du Manú (Pérou) 

Le travail de Julia a été incroyablement significatif pour garantir la forêt amazonienne aux générations futures.  Sous la direction de Julia, la Colombie a proposé le parc national de Chiribiquete - "La Maloca du jaguar" (Colombie), ajoutant ainsi une partie très importante de l'Amazonie à la liste du patrimoine mondial. S'il est une personne en Colombie qui a consacré sa vie et son engagement total à la conservation et à la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial de 1972, c'est bien Julia Miranda Londoño. Elle a également joué un rôle déterminant dans la lutte contre les menaces qui pèsent sur le parc national de Los Katíos (Colombie), une zone de forêts denses partagée par le Panama et la Colombie, ce qui a conduit à son retrait de la liste du patrimoine mondial en péril en 2015. Julia a effectué plusieurs mandats en tant que membre du Comité du patrimoine mondial, notamment lors de la 17e session qui s'est tenue à Carthagène, en Colombie, en 1993. Elle a écrit sur les sites colombiens du patrimoine mondial dans le récent numéro de la Revue du patrimoine mondial consacré à la biodiversité.

Avocate spécialisée dans l'environnement et passionnée de conservation, Julia a été directrice de l'Autorité des parcs nationaux colombiens de 2004 à la fin de 2020. Pendant les presque 17 années qu'elle y a passées, elle a réussi à étendre considérablement le réseau d'aires protégées de son pays : 15 aires protégées, soit deux fois et demie la taille de la Suisse, ont été créées ou étendues sous sa direction, dont le parc national de Chiribiquete. Cinquante-neuf parcs nationaux d'une superficie de 313 000 kilomètres carrés - plus de 18 % de la superficie terrestre de la Colombie et 13 % des zones marines nationales - étaient sous sa direction. À la fin de son mandat, elle considérait qu'elle n'avait pas terminé : dix parcs nationaux supplémentaires, ainsi que l'extension de deux des parcs existants, étaient encore à son programme.

« Survoler l'Amazonie en avion est à couper le souffle tant elle est immense. Mais je suis encore plus bouleversée lorsque je marche à l'intérieur », déclare Julia Miranda. En tant que directrice des Parques Nationales Naturales de Colombie (PNNC), elle a également eu l'occasion de rencontrer les populations indigènes de ce monde amazonien unique. « J'ai eu l'immense privilège de découvrir comment leurs traditions et leur culture ont contribué à préserver la forêt amazonienne jusqu'à aujourd'hui. »

Regardez la cérémonie ci-dessous :