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L'UNESCO octroie des fonds d'urgence pour venir en aide à une réserve de biosphère argentine menacée par le braconnage

mardi 17 mars 2020
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Au cours de la dernière année, Yabotí, réserve de biosphère de l'UNESCO depuis 1995 et l'un des points des points névralgiques de la biodiversité du monde, a été témoin d'une augmentation specta-culaire du braconnage illégal d'espèces sauvages.

Cette forêt atlantique de plus de 236 000 hectares abrite des plantes et des animaux uniques, tels que des jaguars, chiens de brousse, des tapirs et des aigles harpies, entre autres espèces menacées. Avec un financement durement touché par la crise économique, les gardes de la réserve et une force d'élite anti-braconnage formée par le Ministère de l'Écologie et des Ressources naturelles (MEyRNR), recevront un soutien du Fonds d’intervention d’urgence (RRF), un fonds d'urgence créé par le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO et Fauna & Flora International (FFI) pour atténuer les situations de crise soudaine affectant des sites du patrimoine mondial naturel de l'UNESCO et sites de renommée internationale à haute valeur de biodiversité tels que les réserves de biosphère.

Situé dans la province argentine de Misiones, entre le Paraguay et le Brésil, la réserve de biosphère longe la frontière nationale avec le Brésil, ce qui signifie que des braconniers viennent de l'Argentine et de l'autre côté du fleuve du Brésil, augmentant la menace en tension. Les gardes de la réserve ont noté une augmentation significative du niveau et de la sophistication des activités illégales, et ont intercepté des braconniers avec des quantités inquiétantes de viande de brousse. Le suivi réalisé par le programme Homme et la biosphère (MAB) de l’UNESCO et les inventaires du projet Proyecto Zorro (Projet Chien de brousse) mis en place par l’Université Nationale de Misiones, qui travaille dans cette région avec le gouvernement local et le personnel de la réserve, ont signalé de fortes baisses chez les carnivores (par exemple jaguar, puma, ocelot, tirica et chien de brousse) et espèces de proies (par exemple tapir, pécari à lèvres blanches, pécari à collier et paca). Sans intervention rapide, la survie à long terme de la riche biodiversité de la réserve est en péril.

Le Fonds d’intervention d’urgence (RRF) a donc octroyé 29 168 dollars à l'initiative Proyecto Zorro Pitoco. Ces fonds seront utilisés pour fournir des fournitures sur le terrain, comme du matériel de communication essentiel, des vêtements de protection et des réparations de véhicules, pour permettre une augmentation de la couverture et de l'intensité des patrouilles. L'objectif est de créer un effet dissuasif grâce à une présence accrue et plus efficace des équipes anti-braconnage dans la Réserve.

Le personnel du projet continuera à soutenir le MEyRNR, afin de démontrer la valeur des ressources accrues et, idéalement, de tirer parti d'un soutien supplémentaire à l'avenir. On s'attend donc à ce que cet effort concerté non seulement réduise la menace immédiate, mais établira également une base plus solide pour gérer la pression du braconnage de la faune à long terme.

Le Centre du patrimoine mondial remercie la Fondation Franz Weber, Arcadia, la Fondation Iris et le Gouvernment de Norvège pour leur soutien à RRF.

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