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Message de Mme Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, à l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones, 9 août 2019

vendredi 9 août 2019 à 16:25
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Parc national de Serengeti (République-Unie de Tanzanie) © Getty Images / jocrebbin

Depuis 1982, la Journée internationale des peuples autochtones nous apporte l’occasion unique d’attirer l’attention mondiale sur l’apport des peuples autochtones à l’édification de la paix et à la construction de sociétés durables et résilientes. En cette Journée, nous nous employons à reconnaître et à faire valoir que les peuples autochtones sont des détenteurs de savoir qui ont contribué à la préservation et à l’utilisation viable de la biodiversité et des écosystèmes terrestres.

Cet état de fait a récemment été souligné dans le rapport d’évaluation mondial sur la biodiversité, un document historique rédigé par la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) et lancé au Siège de l’UNESCO en mai dernier. Les personnes autochtones représentent 5% de la population mondiale, mais 15% des plus défavorisés de ce monde. À l’échelle planétaire, ils sont confrontés à des difficultés considérables, y compris l’intensification des migrations, le handicap éducatif, la pression à l’assimilation culturelle, les déplacements forcés, la violence sexiste et autres formes de discrimination, la pauvreté ainsi que l’accès limité aux services de santé et d’information, à l’emploi et à Internet. Les Nations Unies et l’UNESCO s’engagent à protéger les droits des peuples autochtones et à leur permettre de participer pleinement et équitablement aux niveaux national et international.

Conformément au Programme 2030 – qui reconnaît les peuples autochtones en tant que groupe distinct et donne acte du rôle qu’ils doivent jouer dans l’action mondiale visant à bâtir un avenir meilleur pour tous –, la Politique de l’UNESCO sur l’engagement auprès des peuples autochtones guide les travaux de l’Organisation et garantit que ses politiques, sa planification, ses programmes ainsi que leur exécution respectent la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Les cultures autochtones possèdent d’innombrables connaissances cruciales pour la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), et en particulier pour la sauvegarde de l’environnement et de la biodiversité à l’échelle mondiale. L’UNESCO s’efforce de préserver le patrimoine immatériel que représentent les compétences et les savoir-faire traditionnels ainsi qu’à sensibiliser à leur importance à travers des programmes tels que les Systèmes de savoirs locaux et autochtones (LINKS), qui aident les gouvernements à instaurer des interfaces cruciales entre les communautés scientifiques et autochtones. 

Cette initiative a été développée plus avant avec la publication, par le Conseil consultatif scientifique (SAB) du Secrétaire général de l’ONU, d’une note d’orientation sur les sciences et savoirs autochtones et locaux au service du développement durable. En outre, la participation de communautés locales et autochtones à la gestion des biosphères se trouve au cœur du Programme sur l’Homme et la biosphère (MAB), à l’instar des efforts concertés qui aspirent à trouver des réponses aux questions concernant la protection de la nature et l’environnement.La disparition des langues autochtones constitue une véritable menace pour les communautés concernées et leur patrimoine unique, ainsi que pour notre diversité mondiale et notre potentiel créatif et novateur. Par le biais de l’Année internationale des langues autochtones (2019), l’UNESCO ambitionne de braquer les projecteurs sur ces problématiques capitales et de franchir les étapes vers une mobilisation mondiale pour les résoudre. En tant qu’institution dotée d’un rôle multilatéral et international unique, l’UNESCO mobilise un vaste réseau de partenaires individuels et institutionnels, tels que les pays d’Amérique latine et des Caraïbes dans le cadre du Festival en ligne du film autochtone qui s’est déroulé en juin.

Elle pousse ce réseau à agir en urgence pour soutenir, promouvoir et rendre accessible les langues autochtones ainsi que pour échanger les bonnes pratiques.En mars dernier, l’UNESCO s’est employée à faire connaître des médias locaux et des réseaux radiophoniques autochtones nouvellement créés. Elle a également favorisé le développement d’applications sur les langues autochtones lors d’un hackathon qui visait à élaborer des solutions linguistiques innovantes dans la région Asie-Pacifique.Pour finir, nous sommes heureux d’annoncer qu’à la faveur d’une collaboration de grande ampleur, la nouvelle édition de El Cuento de las 1000 Palabras, un concours d’écriture péruvien, sera non seulement organisé en espagnol, mais aussi ouvert aux 48 langues autochtones du pays.Au sein de l’UNESCO et des Nations Unies, nous sommes plus que jamais convaincus que l’accomplissement des ODD nécessite de ne laisser personne de côté. Les peuples autochtones, leurs langues, leurs valeurs, leurs systèmes de connaissances ainsi que leurs savoir-faire doivent tous contribuer à l’effort mondial en vue de trouver des cheminements justes et durables pour le monde vivant et pour l’humanité tout entière.

https://fr.unesco.org/commemorations/indigenouspeoplesday

vendredi 9 août 2019 à 16:25
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