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Le Soudan du Sud surmonte les défis de l'actuel conflit pour désigner des sites potentiels du patrimoine mondial

dimanche 15 octobre 2017
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Parc national de Boma © UNESCO | K.Monteil

Le 3 octobre 2017, la Ministre de la culture, de la jeunesse et des sports de la République du Soudan du Sud a soumis trois sites du patrimoine au Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO pour figurer sur sa toute première Liste indicative des sites potentiels du patrimoine mondial: le Sudd wetland (site mixte), le paysage migrateur de Boma-Badingilo (site naturel) et le site de la route des esclaves DeimZubier (site culturel).

Suite à la ratification de la Convention du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2016, le Soudan du Sud a travaillé en étroite collaboration avec l'UNESCO pour identifier les sites naturels, culturels et mixtes potentiels qui pourraient être inclus dans son inventaire national des biens qu'il considère comme ayant une Valeur universelle exceptionnelle et donc approprié pour l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial.

Deux ateliers ont été organisés par l'UNESCO en juin et septembre 2016, le dernier avec les organisations consultatives de la Convention du patrimoine mondial (l'Union internationale pour la conservation de la nature - UICN, le Conseil international des monuments et des sites - ICOMOS, le Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels - ICCROM) ainsi que le Fonds africain du patrimoine mondial (AWHF) pour soutenir le Soudan du Sud dans ses efforts pour établir sa liste indicative.

Une « Liste indicative » est un inventaire détaillé des sites du patrimoine naturel, culturel ou mixte (naturel et culturel), soulignant leur potentiel de « Valeur universelle exceptionnelle », qu'un État partie à la Convention du patrimoine mondial pourrait envisager de proposer sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO dans les années à venir.

Malgré l’actuel conflit au Soudan du Sud, les membres de l'équipe nationale, qui comprend des représentants du Ministère de la culture, de la jeunesse et des sports et du Ministère de la faune, de la conservation et du tourisme, ont continué à travailler sur les formulaires de cette Liste indicative, dans le but de décrire et justifier leur sélection de sites. " Ces sites potentiels du patrimoine mondial montrent un autre aspect du Soudan du Sud dans le monde, qui n'est pas mis en avant dans les nouvelles du soir ou dans les titres des médias ", a déclaré M. Sardar Umar Alam, chef du bureau de l'UNESCO à Juba. " Ils montrent également le potentiel du patrimoine naturel et culturel du Soudan du Sud pour contribuer au développement durable du pays ", a-t-il ajouté.

La Convention pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel vise à protéger et à préserver le patrimoine culturel et naturel du monde considéré comme ayant une valeur exceptionnelle pour l'humanité. Le concept de patrimoine mondial transcende les frontières géographiques car les sites du patrimoine mondial appartiennent à tous les peuples du monde, quel que soit le territoire sur lequel ils se trouvent.

Les trois sites proposés par le Gouvernement du Soudan du Sud pour leur ajout sur sa Liste indicative ont été choisis parmi une liste plus longue de sites du patrimoine naturel et culturel, examinés par l'équipe nationale lors d'un atelier organisé en juin 2016 par le Bureau de l'UNESCO à Juba.

Le Sudd wetland représente l'un des plus grands écosystèmes d'eau douce au monde avec son réseau de chenaux, de lagunes et de zones inondées. Le site est reconnu internationalement pour ses attributs écologiques uniques qui comprennent des espèces sauvages remarquables et diverses espèces de mammifères en voie de disparition. Au-delà de son importance en tant que site naturel, le Sudd est habité par des pasteurs nilotiques dont le mode de vie est étroitement lié à son fonctionnement écologique. Ces groupes ont développé des traditions qui leur ont permis de s'adapter aux conditions saisonnières variables et aux inondations fréquentes à travers le Sudd grâce à la combinaison de l'agro-pastoralisme nomade, de collecte de produits forestiers non ligneux et de pêche.

Le paysage migrateur de Boma-Badingilo accueille la deuxième plus grande migration d'animaux au monde dans l'un des habitats de savane les plus étendus d'Afrique de l'Est. Chaque année, la migration des kobes à oreilles blanches offre le spectacle naturel d'un million d'animaux environ, se déplaçant en vastes troupeaux entre les parcs nationaux de Boma et Badingilo. Le site englobe diverses savanes herbeuses et boisées le long d'une ceinture de nature sauvage.

DeimZubeir est une tranchée d'esclaves historique du 19ème siècle et associée à la traite des esclaves d’Afrique du Nord, arabe et asiatique. Le site comprend une tranchée et une fortification où des esclaves ont été gardés en attente d'être transportés vers diverses destinations le long du Nil, vers le nord. La tranchée, qui est composée de pièces utilisées comme prisons, a été construite sous terre à quatre mètres de profondeur environ et sur trois kilomètres de long avec du bois et de la boue.

L'inscription de ces sites sur la première liste indicative du Soudan du Sud est un premier pas vers la recherche de leur statut de patrimoine mondial. Il permet également au Soudan du Sud de demander une assistance internationale auprès du Fonds du patrimoine mondial pour faire face efficacement aux menaces sérieuses auxquelles il est confronté en matière de conservation et de protection.

" Le Ministère de la culture, de la jeunesse et des sports est engagé dans la sauvegarde du patrimoine culturel au Soudan du Sud et notre travail sur la préparation des sites du Soudan du Sud pour la Liste indicative du patrimoine mondial est une autre démonstration de notre engagement " a écrit Nadia AropDudi, Ministre de la culture, de la jeunesse et des sports, dans sa lettre au directeur du Centre du patrimoine mondial, lui soumettant la Liste indicative. " Une fois que nos sites seront inscrits sur la Liste indicative, nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec l'UNESCO et le Comité du patrimoine mondial pour définir les sites clés et les prochaines étapes vers la conversion de ces sites en sites du patrimoine mondial ".

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