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La restauration du Lion d'Al-Lât, statue de la cité antique de Palmyre endommagée par Daesh, est terminée

jeudi 5 octobre 2017
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© UNESCO

Le Lion d'Al-Lât vieux de 2000 ans, qui jadis surplombait la cité antique de Palmyre en Syrie, se dresse de nouveau fièrement à l’entrée du site, grâce au Projet de sauvegarde d’urgence du patrimoine culturel syrien de l’UNESCO.

Ce lion fait de calcaire, également connu sous le nom de Lion d’Athéna, mesurant 3 mètres 45 et pesant 15 tonnes, dominait et protégeait autrefois l’entrée du temple d'Al-Lât. Depuis sa découverte par des archéologues polonais en 1977, il ornait l’entrée du Musée de Palmyre. La statue a été fortement endommagée en mai 2015, lorsque Palmyre, site classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO, est tombée au main des forces armées de Daesh.

« C’était un symbole internationalement reconnu de la ville de Palmyre, elle se tenait devant le musée » a expliqué le restaurateur polonais Bartosz Markowski qui a entrepris la restauration de la statue pendant deux mois. Au pied du lion, une antilope est assise entre ses pattes symbolisant la protection du plus fort envers le plus faible. « C’est une statue exceptionnelle » a déclaré Markowski, « il n’y en a pas d’autre comme celle-ci à Palmyre ».

Une grande réussite

« La restauration du Lion d'Al-lât est une grande réussite de dimension symbolique », a déclaré Hamed Al Hammami, Directeur du Bureau régional de l'UNESCO pour l'éducation dans les Etats arabes et représentant de l'UNESCO au Liban et en République arabe syrienne. « Cela fait partie d'un projet de grande envergure visant à protéger le patrimoine culturel unique syrien qui est malheureusement menacé ».

A la suite de la décision adoptée à l'unanimité par la 199e session du Conseil exécutif de l'UNESCO concernant le rôle de l’organisation dans la « sauvegarde et la préservation de Palmyre et d'autres sites syriens du patrimoine mondial », l'UNESCO a envoyé une mission d'évaluation rapide à Palmyre du 24 au 26 avril 2016, grâce à son Fonds d’urgence pour le patrimoine.

Sur place, les experts ont alors découvert que le Musée de Palmyre avait subi des dégâts considérables. Des statues et des sarcophages, trop imposants pour être placés en lieu sûr, avaient été détruits et défigurés; des bustes, retrouvés couchés sur le sol et en ruine, avaient été décapités. Les fragments du Lion du temple d'Al-Lât ont été transférés à Damas afin d’y être restaurés.

Le musée de Palmyre abritait des objets d’une valeur inestimable du site de Palmyre inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Le site, une oasis dans le désert syrien au nord-est de Damas, était l'un des foyers culturels les plus importants du monde antique du 1er au 2e siècle.

Au carrefour de plusieurs civilisations, l'art et l'architecture de Palmyre unissaient les techniques gréco-romaines aux traditions locales et aux influences de la Perse. Le Lion d'Al-lât est de nouveau exposé à présent.

Sauvegarde d'urgence

Le projet de sauvegarde d'urgence du patrimoine culturel syrien vise à restaurer la cohésion sociale, la stabilité et le développement durable en Syrie grâce à la protection et à la sauvegarde du patrimoine culturel riche et unique de la Syrie.

Cette initiative novatrice, financée par l'Union européenne avec le soutien du Gouvernement flamand et de l'Autriche, et menée en partenariat avec le Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM) et le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), protège et sauvegarde le patrimoine culturel syrien en offrant une assistance technique.

Le projet vise également à surveiller et à recenser le patrimoine culturel syrien, à développer la capacité des experts et institutions syriens et à limiter la destruction et la disparition du patrimoine culturel syrien grâce à des efforts de sensibilisation au niveau national et international.

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