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Réunion historique des communautés locales en Nouvelle-Calédonie pour renforcer la conservation du patrimoine mondial

Réunion des communautés locales en Nouvelle-Calédonie | CEN – Nathalie BAILLON
lundi 20 juillet 2015
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Les 3 et 4 juillet 2015, près de 120 personnes engagées dans la gestion du site du patrimoine mondial des Lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés (France) se sont réunies sur l’île d’Ouvéa (tribu de Gossanah) afin de mettre en commun leurs bonnes pratiques.

Un système de gestion unique

Il existe actuellement 13 comités de gestion dédiés à la gestion du site inscrit dans l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie. Ceux-ci échangent régulièrement leurs points de vue, opinions avec les autorités décisionnaires et leur font des propositions. Ces comités locaux sont uniques par leur volonté d’inclure la population locale dans la gestion des lagons, au sein d’une structure organisationnelle très complète. Au moment de l’inscription du site, une méthodologie détaillée a été mise au point afin de s’assurer que toutes les parties prenantes soient impliquées dès le début du processus. La première étape a consisté à déterminer l’échelle la plus adaptée pour créer un comité de gestion. Dans certains cas le comité a été mis en place à l’échelle communale, dans d’autres cas, c’est le regroupement de communes qui a été retenu. Au cours de la deuxième étape, les quatre gestionnaires du site (les trois provinces et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie) ont rencontré le plus grand nombre de personnes possible afin d’identifier au mieux les représentants de chaque groupe culturel et socioéconomique, notamment les chefs des tribus locales, les opérateurs touristiques, les pêcheurs, les représentants politiques… Pour Nathalie Baillon, Directrice du Conservatoire d’espaces naturels,

« Il était très important d’investir massivement dans la mise en place de la structure de gestion, car il était essentiel que toutes les parties prenantes comprennent dès le début en quoi consiste le patrimoine mondial. Le long processus de consultation nous a également permis de nous assurer que nous comprenions bien les attentes de chacun et de réduire les risques de voir apparaître des frustrations et des confusions au cours des étapes ultérieures. Cela prend du temps de bien analyser les priorités de toutes les personnes impliquées et de les traduire en objectifs communs, mais c’est une garantie de réussite à long terme.»

Le deuxième forum des parties prenantes depuis 2009

Depuis 2011, le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) coordonne la gestion du site du patrimoine mondial en coopération avec les gestionnaires et les comités. Pour la deuxième fois depuis l’inscription du site sur la Liste du patrimoine mondial, en 2008 le CEN a rassemblé l’ensemble des 13 comités de gestion les 3 et 4 juillet 2015La réunion a eu lieu sur l’île d’Ouvéa et les participants ont été accueillis par les membres de la tribu de Gossanah. Le forum a porté sur huit grands thèmes : l’aménagement du littoral, les différents usages, les espèces envahissantes, les suivis participatifs, la surveillance et le contrôle, la qualité de l’eau, le tourisme et les déchets.

Des ateliers pratiques ont permis de montrer aux communautés locales comment suivre simplement les phénomènes d’érosion côtière ou encore la population des oiseaux. Une sensibilisation autour de la protection des dugongs leur a aussi été proposée. Deux représentants du site de la Grande Barrière de corail d’Australie qui travaillent en étroite coopération avec les communautés locales ont également participé au forum pour partager leur point de vue sur la manière de faire participer l’ensemble des parties prenantes à la gestion d’un site du patrimoine mondial. Ils avaient précédemment rencontré les représentants de la Nouvelle-Calédonie à l’occasion du Congrès mondial des parcs (novembre 2014) et lors d’un atelier sur la conformité réglementaire organisée par l’autorité du parc marin de la grande barrière de corail Australienne.

Des récifs sains

Des scientifiques ont récemment présenté leurs conclusions sur la bonne santé des récifs de Nouvelle-Calédonie. Différents projets de surveillance scientifique sont menés actuellement par les gestionnaires en collaboration avec l’IFREMER, l’université de la Nouvelle-Calédonie, l’Aquarium des Lagons, l’IRD, l’Agence française des aires marines protégées ainsi que d’autres ONG (la Société calédonienne d’ornithologie, Bwärä Tortues Marines). Selon Myriam Marcon, coordinatrice pour le patrimoine mondial,

« Bien que ce site du patrimoine mondial soit en très bon état, nous restons vigilants. Grâce à notre excellente coopération avec les parties prenantes locales - nos « sentinelles» - nous sommes informés des problèmes en amont. Par exemple, certaines zones ont signalé une hausse de la pêche non professionnelle et une intensification des usages à certains endroits (tourisme balnéaire, industrie). Ces questions sont désormais étudiées avant de devenir des problèmes majeurs. »

Plus d’informations sur Conservatoire d’Espaces Naturels de Nouvelle-Calédonie : http://www.reseau-cen.org/fr/nouvelle-caledonie

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