Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

Large débat sur le parc national du Kakadu lors de la Session extraordinaire du comité du Patrimoine mondial de l'UNESCO

lundi 12 juillet 1999
access_time Lecture 3 min.

Lors de sa session extraordinaire qui s'est tenue aujourd'hui, le Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO a salué les efforts entrepris par le gouvernement australien pour résoudre les problèmes liés à l'ouverture d'une mine d'uranium et d'une installation de broyage de minerai dans une enclave à l'intérieur du Parc national du Kakadu (Australie), ouverture qui - aux yeux de certains - mettrait en danger ce site archéologique et ethnologique exceptionnel.

Le Comité a décidé de ne pas inscrire ce site - qui figure depuis 1981 sur la Liste du patrimoine mondial - sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Les membres du Comité ont souligné la complexité d'une situation qui mêle des problèmes scientifiques, culturels et juridiques, notamment celui de la relation entre les peuples et la nature. Ils ont insisté sur la nécessité de renforcer la confiance entre les autorités australiennes et les Aborigènes vivant dans le Parc et remercié l'Australie pour sa coopération avec le Comité.

Dans le document adopté à la fin de la session, le Comité souligne le fait que tout " en respectant pleinement la souveraineté des Etats sur le territoire desquels est situé le patrimoine culturel et naturel [...] les Etats parties [...] reconnaissent qu'il constitue un patrimoine universel pour la protection duquel la communauté internationale tout entière a le devoir de coopérer ".

Le Comité a exprimé son " profond regret " que la suspension volontaire de la construction de la descente de la mine à Jabiluka n'ait pas eu lieu et s'est dit gravement préoccupé " des sérieux impacts possibles aux valeurs culturelles vivantes causées par le projet d'exploitation minière et de broyage d'uranium à Jabiluka ".

Le Comité a estimé que " la confiance et le respect des engagements par le dialogue sont essentiels pour toute résolution des questions liées au projet d'exploitation minière et de broyage de minerai à Jabiluka ". Il souligne en particulier qu'il faut établir " un dialogue plus important et permanent entre le gouvernement et les propriétaires traditionnels de la concession minière de Jabiluka, le peuple aborigène mirrar ".

Il manifeste aussi sa préoccupation face à " l'absence d'avancement dans la préparation d'un plan de gestion du patrimoine culturel pour Jabiluka " et continue " d'émettre d'importantes réserves concernant les incertitudes scientifiques relatives à l'exploitation minière et au broyage de minerai à Jabiluka ".

Le document " reconnaît avec satisfaction " la coopération des autorités australiennes qui ont fourni les rapports demandés par le Comité à la fin de l'année dernière. Il note les indications d'un " nouveau dialogue entre le peuple aborigène mirrar et le gouvernement australien " et considère que c'est " la première étape essentielle pour trouver une solution constructive aux questions soulevées par la mission UNESCO au Parc national du Kakadu " en 1998.

Le Comité a également considéré qu'il incombait clairement au gouvernement australien " de contrôler les activités d'une entreprise privée telle qu'Energy Resources of Australia Inc., pour ce qui est des activités du projet d'exploitation et de broyage de minerai à Jabiluka afin d'assurer la protection des valeurs de Patrimoine mondial du Parc national du Kakadu ".

Il demande au gouvernement australien de soumettre pour le 15 avril 2000 un rapport d'avancement sur les questions suivantes : " avancement réalisé en ce qui concerne la cartographie culturelle de la concession minière de Jabiluka et du site de Boyweg-Almudj et de ses limites et l'achèvement du plan de gestion du patrimoine culturel, avec la coopération nécessaire des Mirrar, et l'engagement approprié d'autres parties prenantes " ; " avancement réalisé dans la mise en oeuvre, en réponse à l'Etude d'impact social de la région du Kakadu et en liaison avec le gouvernement du Territoire du Nord, d'un ensemble d'avantages sociaux en vue du bien-être des communautés aborigènes du Kakadu (y compris les Mirrar) ". Il demande également " des détails plus précis sur la signification de l'apport et de l'ampleur de toute activité parallèle dans les mines d'uranium de Ranger et Jabiluka".

lundi 12 juillet 1999
access_time Lecture 3 min.
Biens du patrimoine mondial 1
top