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Résilience et patrimoine culturel au programme de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes

mardi 17 mars 2015
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Ayutthaya menacé par les eaux © UNESCO | UNESCO
L’UNESCO, en partenariat avec l'Agence japonaise pour les affaires culturelles (ACA), les instituts nationaux japonais pour le patrimoine culturel, l'ICCROM et l'ICOMOS, a organisé une session spéciale sur «Le patrimoine culturel résilient» dans le cadre de la troisième Conférence mondiale des Nations Unies sur la prévention des catastrophes naturelles, qui a eu lieu du 14 au 18 mars à Sendai au Japon.

La Conférence a adopté le cadre d'action de Sendai, le Sendai Framework for Disaster Risk Reduction 2015-2030 ,la politique internationale qui orientera les stratégies et les actions sur la prévention des catastrophes naturelles au niveau international et national pour les quinze prochaines années.
Cette nouvelle politique internationale pour la prévention des catastrophes naturelles comprend un certain nombre de références importantes à la culture et au patrimoine (par exemple, les paragraphes 4, 5, 14, 16, 16, 17, 19-c, d, 24 d, 29, 30 d, 33 ) et permet à  l'UNESCO de plaider en faveur de l'intégration de la culture et du patrimoine au sein du programme de prévention des catastrophes naturelles  et de travailler dans ce domaine avec les partenaires concernés aux niveaux régional et national. C’est un progrès significatif par rapport au cadre d'action de Hyogo 2, l'ancienne stratégies pour la prévention des catastrophes naturelles adopté à Kobe en 2005.

La session visait à sensibiliser le public sur le rôle du patrimoine culturel en tant que catalyseur de résilience dans le secteur des préventions des catastrophes naturelles, tout en soulignant sa pertinence par rapport aux autres questions connexes de l'agenda mondial, le développement durable et l’adaptation au changement climatique. Ce faisant, la session souligne la contribution positive du patrimoine culturel, s’il est reconnu de manière adéquate et géré de façon appropriée, dans les quatre domaines prioritaires du cadre d’action de Hyogo 2. Cette influence impliquerait  de la compréhension des risques de catastrophes et le renforcement de leur gouvernance et irait jusqu’à investir dans la résilience et la préparation l’intervention, la reprise et la reconstruction.

La session a d’abord insisté sur le fait que la politique et les programmes de prévention des catastrophes naturelles devraient prendre en considération le contexte culturel, y compris sa manifestation la plus symbolique, à savoir le patrimoine culturel, s’ils veulent être efficaces et durables. Des exemples spécifiques ont également été fournis dans le cas de certaines communautés côtières, qui au cours des siècles sont devenues capables de prévoir les catastrophes naturelles à travers la perpétuation des connaissances traditionnelles, et ont développé des mesures préventives telles que la construction sur pilotis et la construction de structures résistant au vent.

De tels exemples démontrent comment le patrimoine, matériel et immatériel, est souvent constitué d’éléments contre les risques naturels,  résultat de longues périodes d'adaptation entre l’homme et son environnement. D’autres expériences montrent comment le patrimoine culturel peut être un catalyseur puissant pour mobiliser les populations locales, les réunir et renforcer leur sentiment d'appartenance autour du processus de reprise et de reconstruction. Enfin, la  protection du patrimoine culturel peut encourager une reprise rapide grâce aux revenus générés par le secteur informel et les activités touristiques.

La session s’est terminée avec des propositions spécifiques pour le renforcement de l'intégration du patrimoine culturel dans la prévention des catastrophes naturelles à travers  les nombreuses références à la culture et au patrimoine inclues dans le cadre d’action de Hyogo 2. Ces propositions devront être soutenues par des partenariats novateurs entre le secteur du patrimoine et un large éventail de parties prenantes à la prévention des catastrophes naturelles, comme les gouvernements locaux, les organisations humanitaires et le secteur privé. Une série de recommandations a également été développée, s’appuyant sur une réunion préparatoire d'experts qui s’est tenue à Tokyo dans les jours précédant la Conférence à Sendai.

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