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Premier anniversaire du tremblement de terre dans la ville Iranienne de Bam, site du patrimoine mondial

jeudi 23 décembre 2004
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L’inscription de Bam et de son paysage culturel, jalon de l’ancienne Route de la soie, sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et sur la Liste du patrimoine mondial en péril, sera célébrée le 27 décembre, lors d’une cérémonie marquant le premier anniversaire du tremblement de terre qui a détruit une grande partie du site et tué plus de 26 000 personnes.

Le Vice-Président de la République islamique d’Iran, Hossein Marashi, qui dirige également l’Organisme du patrimoine culturel et du tourisme (OPCT) de son pays, fera partie de ceux qui assisteront à la cérémonie dans la citadelle de Bam, l’Arg-e Bam, qui a été sévèrement endommagée par le tremblement de terre. Le Sous-Directeur général pour la Culture, Mounir Bouchenaki, représentera le Directeur général de l’UNESCO à la cérémonie qui réunira également des représentants d’autres organisations des Nations Unies travaillant sur le site (PNUD, UNIC, FAO, OMS, UNICEF) et des représentants des gouvernements de France, d’Italie et du Japon. Mohammad Khatami, Président de la République islamique d’Iran, participera peut-être à l’événement.

L’UNESCO, qui est le fer de lance des efforts internationaux pour la préservation culturelle de Bam, a d’abord aidé les Iraniens à sauvegarder les vestiges du site et à prêter assistance à la population, notamment en matière d’éducation, juste après le tremblement de terre. L’UNESCO et les autorités iraniennes, en consultation avec d’autres organisations internationales et des bailleurs de fonds, ont défini des priorités en vue de la préservation de la « valeur universelle exceptionnelle » du site, valeur qui motive la décision prise par le Comité du patrimoine mondial en juillet de cette année d’inscrire le site sur la Liste du patrimoine mondial. Priorité sera donnée à l’étude des vestiges archéologiques mis au jour par le tremblement de terre. Le profond attachement manifesté par la population vis-à-vis du site sera mis à profit dans les programmes visant à sa préservation.

Les priorités suivantes ont été définies lors de la deuxième réunion du Comité international pour Bam qui a eu lieu plus tôt au cours du mois1 :

  • Développer un nouveau plan de gestion contenant des indications juridiques, institutionnelles et techniques afin d’assurer la protection du site inscrit, qui est bien plus grand que la Citadelle puisqu’il s’étend aux environs avec le système traditionnel d’irrigation par canaux souterrains, le qanāt.
  • Utiliser les techniques traditionnelles et la main d’œuvre locale pour restaurer les qanāts, qui ont permis à la civilisation iranienne de prospérer pendant des siècles et qui sont toujours utilisés pour l’agriculture.
  • Faire revivre la construction traditionnelle en terre qui a prouvé qu’elle résistait aux secousses sismiques. Cela offrirait des opportunités de travail aux habitants de Bam et servirait de modèle à des centaines d’autres villes en Iran et dans le Moyen-Orient, où la terre a été le principal matériau de construction par le passé.
  • Mettre au point des lignes directrices pour la gestion du patrimoine archéologique, y compris de l’énorme quantité de patrimoine archéologique inconnu trouvé sous les ruines de la Citadelle et dans d’autres endroits, permettant l’étude de ces découvertes.
  • Conserver et restaurer les monuments sélectionnés, en incluant des éléments architecturaux de la Citadelle, en faisant de ces projets des tests pour évaluer les méthodes et les techniques qui devront être ensuite appliquées au reste du site.

L’Iran prévoit de réunir des ateliers, des réunions et des conférences au niveau international pendant le premier trimestre 2005 en vue de sensibiliser l’opinion à Bam et aux projets de réhabilitation. Une Conférence internationale va être organisée en coopération avec les autorités italiennes dans la deuxième moitié de l’année afin de mobiliser un soutien international pour la sauvegarde et la réhabilitation de site.

Situé dans le désert sur le bord Sud du haut-plateau iranien, Bam s’est développé comme un carrefour du commerce de la soie et du coton. On peut retracer ses origines jusqu’à la période achéménide (VIe au IVe siècle avant JC). Les principaux vestiges du site, qui a atteint son apogée entre le VIIe et le XIe siècles, se trouvent dans l’enceinte fortifiée d’une citadelle (Arg), qui contient 38 tours de guet, les quartiers du gouverneur, et la ville historique avec sa mosquée du VIIIe ou IXe siècle, l’une des plus vieilles d’Iran. Bam est l’exemple le plus représentatif d’une ville médiévale fortifiée construite selon une technique vernaculaire à l’aide de couches de boue séchée.

Le paysage culturel de Bam constitue un témoignage exceptionnel d’un peuplement marchand où se marient différentes influences dans un environnement désertique de l’Asie centrale. Il constitue un témoignage extraordinaire de la technique des couches de boue séchée (chineh) combinées à des briques de boue séchée (khesht). Les qanāts illustrent de plus l’interaction entre l’homme et la nature dans un environnement désertique.

En proposant des sites à l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial, les Etats parties à la Convention de l’UNESCO de 1972 concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, s’engagent à préserver leur valeur exceptionnelle. L’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en danger est effectuée pour mobiliser les soutiens afin de sauver des sites dont l’intégrité est confrontée à des menaces sérieuses.

1. La réunion, au siège de l’UNESCO, a rassemblé le Président du Comité du patrimoine mondial, Themba Wakashe ; le Sous-Directeur général pour la Culture, Mounir Bouchenaki ; Cristina Carenza, Conseiller de la Délégation permanente italienne auprès de l’UNESCO ; Seyyed Mohammad Behseshti, Directeur de l’Organisme de recherche pour le patrimoine culturel et le tourisme (Iran) ; Rasool Vatandoust, Directeur du Centre de recherche sur la conservation des reliques culturelles (Iran) ; Hossein Rayati, Directeur de la conservation des constructions et des sites historiques (Iran) ; Francesco Bandarin, Directeur du Centre du patrimoine mondial, et un représentant du Bureau de l’UNESCO à Téhéran.

jeudi 23 décembre 2004
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Biens du patrimoine mondial 1
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