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La Rambla (promenade maritime) de la Cité de Montévideo

Date of Submission: 06/05/2010
Criteria: (ii)(iv)(v)(vi)
Category: Cultural
Submitted by:
Délégation permanente de l'Uruguay auprès de l'UNESCO
State, Province or Region:
Ville de Montevideo, Département de Montévideo
Coordinates: S34 53 1W56 10 55
Ref.: 5594
Disclaimer

The Tentative Lists of States Parties are published by the World Heritage Centre at its website and/or in working documents in order to ensure transparency, access to information and to facilitate harmonization of Tentative Lists at regional and thematic levels.

The sole responsibility for the content of each Tentative List lies with the State Party concerned. The publication of the Tentative Lists does not imply the expression of any opinion whatsoever of the World Heritage Committee or of the World Heritage Centre or of the Secretariat of UNESCO concerning the legal status of any country, territory, city or area or of its boundaries.

Property names are listed in the language in which they have been submitted by the State Party

Description

Le bien se trouve affecté comme Monument Historique National par Résolution du Pouvoir Exécutif Nº 584/86 du 14 d'août 1986. De ce fait, il se trouve aussi inclus comme Bien d'Intérêt Municipal, par Décret du Législatif Départemental de Montévideo Nº 26864 du 5 d'août 1995. La Rambla parcourt trois zones qui se trouvent sous protection patrimoniale : La Vielle Ville, Pocitos, Carrasco et Punta Gorda, chacune sous la tutelle de sa respective Commission Spéciale Permanente. De même, cinq espaces publics avec affectation patrimoniale au rang national: Le Cimetière Central, Parque Rodó, Parque de las Instrucciones del Año XIII (dit du Golf), Parque Hansen y Plaza Virgilio.

Finalement, il faut noter aussi au long de la Rambla plusieurs édifices qui jouissent de protection nationale ou départementale. Dans le cas dernier, il s'agît d'affectations ponctuelles soit comme Monument Historique National, soit comme Bien d'Intérêt Municipal, mais aussi d'immeubles qui se trouvent inclus dans les catalogues patrimoniaux des zones avant citées.

Description:

Le mot Rambla provient du terme arabe ramlah, ce qui signifie une étendue de sable. En Espagne et plus spécifiquement en Catalogne, les Baléares et Valencia, ce mot a été appliqué traditionnellement à une "rue large arborisée, généralement avec un perron central". Il faudrait ajouter que, puisqu'elle est décrite aussi comme "lit naturel des eaux pluviales quand elles tombent copieusement", (des eaux qui souvent s'égouttent vers la mer), c'est la première des acceptions qui généralement reste associée aux promenades qui se prolongent vers la côte, et non en parallèle a celle-ci.

Cependant, dans le dictionnaire de la Real Academia Española, source des deux citations antérieures, on trouve aussi, dans ses dernières éditions, une définition d'usage en Argentine et Uruguay: "Avenue qui fait le bord de la côte d'un lac, un fleuve, ou la mer", dans l'entendu qu'il s'agit d'une promenade publique. Pour compléter le concept, notre Rambla s'ajusterait, en termes généraux, à ce qu'en Espagne on dénomme Paseo Marítimo.

Dans notre cas spécifique, il s'agît d'un système composé principalement par un ensemble d'espaces publics liés par une voie de circulation de véhicules et piétons, de 22 kilomètres d'extension y d'une largeur variable, qui accompagne la côte du Río de la Plata et fonctionne comme une interface adéquate avec la trame urbaine.

Receveuse à la fois qu'émettrice de paysages, la Rambla est un mirador élargit qui permet non seulement des vues exceptionnelles sur le fleuve, mais aussi de se réjouir des panoramiques qu'elle-même génère grâce aux sinuosités et ondulations de la côte.

On peut reconnaître sept segments avec des caractéristiques propres, et qui ont été construits dans des différentes périodes :

Segment 1: Rambla Sur

Segment 2: Parque Rodó, Punta Carretas

Segment 3: Punta Carretas, Trouville, Pocitos

Segment 4: Buceo

Segment 5: Malvín

Segment 6: Punta Gorda

Segment 7: Carrasco

Quantitative et qualitativement, la succession de plages qui contribuent à la caractérisation et dénomination des segments mentionnés, a une signification importante. Les plages sont faites d'un sable très clair, et prennent la forme d'arcs délimités par des protubérances rocheuses, réitérant de cette façon un paysage typique des plages de notre pays.

Grâce aux œuvres d'assainissement, de maintenance et nettoyage effectués par la Commune depuis plusieurs décades, ces plages sont aptes pour le bain, ayant ainsi une valeur complémentaire. Il s'agit de plages non seulement très fréquentées en été, mais aussi pendant toute l'année soit à titre de promenade, soit comme lieux de pêche.

Endroit de résidence préféré par les vues qu'il offre et la proximité de la mer, les terrains voisins sont objet d'une augmentation croissante de leur valeur immobilière.

Paysage où la nature prédomine, la Rambla a été sujet d'une adéquate colonisation humaine, qui qualifie son image et permet optimiser son utilisation et jouissance. En conséquence, aux attributs physiques, on peut additionner ceux associés au social : Lieu de cohabitation, de socialisation, d'interaction sociale, d'usage démocratique e inclusif.

Pour les habitants de Montevideo, La Rambla se constitue donc en espace publique par excellence.

Justification of Outstanding Universal Value

Si bien Montevideo présente plusieurs « ramblas» qui répondent à l'acception définie plus haut, celle que la population de Montevideo désigne comme rambla, est celle à laquelle nous référons ici : C'est « La Rambla ». Sa valeur symbolique comme représentation de la ville et comme trait singulier de notre identité citadine, est hautement significative.

Du pont de vue patrimoniale, ce long ruban qui est la Rambla, se constitue en une véritable gallérie à ciel ouvert, où l'on peut apprécier un grand nombre d'œuvres d'architecture de diverses époques et modalités, et dont la qualité contribue à la qualifier. On peut observer une prédominance d'exemples d'architecture moderne, mais aussi quelques exemples de variantes hétérodoxes (architecture Déco et architecture Nautique) ; aussi, la somptuosité et magnificence de l'ex Parque Hotel (aujourd'hui siège du Secrétariat du Mercosur) et du Hotel Casino Carrasco - en train d'être réhabilité - ainsi que les parcs dont on a fait déjà mention. Les incidences d'un paysage toujours changeant et l'œuvre même de la Rambla apportent à cette liste des éléments physiques d'un intérêt particulier.

Il vaut la peine faire une mention spéciale au segment identifié comme Rambla Sur. Inaugurée le 30 décembre 1935, il est composé par un ample trottoir et un mur bas ou banc fait en granite rose, dont l'extension est de plus de six kilomètres. Son caractère de balcon sur la mer se voit multiplié par quatre terrasses-mirador qui pénètrent dans le fleuve. L'impact de son image se voit accentué par l'unique et excellent matériau employé.

La construction de la Rambla Sur a introduit un changement radical dans la relation entre la Ville et le Río de la Plata, à la fois qu'elle permit d'éradiquer des poches de dégradation urbaine et sociale.

Dans l'ensemble patrimonial proposé, on doit particulièrement inclure le fait d'être le support d'une ample gamme de pratiques sociales et culturelles qui améliorent la qualité de vie et permettent mettre en rapport des personnes d'une très variée extraction sociale.

Depuis l'époque de Don José Batlle y Ordóñez au début du XX siècle, jusqu'à présent, on constate une continuité et consolidation permanente de la Rambla en tant que symbole d'identité citoyenne, et surtout comme espace de diversité et d'inclusion sociale.

Statements of authenticity and/or integrity

Unique en son genre, ses caractéristiques la distinguent nettement de ses référents possibles ou d'autres avec lesquels elle partage quelques concepts ou de configurations. Même avec des similitudes, ce sont les différences dans la proportion, la taille, l'environnement, et en particulier dans l'utilisation qui justifient de considérer la Rambla comme une œuvre originale et non pas comme une réplique.

Authentique aussi puisque son existence se doit plus qu'à une adaptation mécanique d'une mode, à l'approfondissement du procès de démocratisation et de modernisation impulsé par l'Etat a travers le Président de la République, Don José Batlle y Ordoñez (1903-11 ; 1911-15), qui « assigna à la Rambla un rôle central dans la conformation du système d'espaces verts publics de Montevideo. Ce fut le résultat d'une politique municipale orientée à la création de nouveaux parcs et à l'ampliation de ceux existant déjà, à la construction de nouvelles places et  jardins, et à la connexion entre eux grâce à un réseau d'avenues et boulevards. Cette politique d'espaces publics intégra l'ensemble des actions destinées à l'amélioration des conditions de la vie de la population, spécialement des secteurs plus démunis. La reconnaissance du droit des travailleurs à la recréation et à une vie plus saine en contact avec la nature, eut comme conséquence l'approbation d'une loi qui établit la journée du travail de huit heures et une journée de repos par semaine, et dans l'investissement de capital public pour l'établissement d'espaces adéquats pour exercer ces droits. Dans ce contexte, les espaces publics verts ont commencés á être valorisés comme des espaces institutionnels de participation démocratique et de nivelage social; ils ont cessé d'être des « promenades » pour se transformer en emplacements collectifs formateurs de citoyenneté. » (Torres Corral, 2006).

Cette suite de miradors que constitue la Rambla, semble avoir donné continuité au goût des montévidéens pour la contemplation du paysage, lié dans ses origines aux vues panoramiques de la baie qu'on obtenait depuis les terrasses et les miradors spécialement construits dans les maisons de la Vielle Ville. La conversation amène, alternée par la consommation du thé de mate, son des aspects qui se sont prolongées et développés quand Montevideo s'est ouvert au Rio de la Plata et fût capable enfin de parcourir ses côtes.

L'ensemble, produit d'un développement diachronique, présente des traits distinctifs qui répondent à l'époque de construction et au paysage des tronçons considérés. Cependant, ceci ne nous empêche pas de considérer la Rambla comme un bien unique : de l'unité dans la diversité.

L'intégrité, le maintien, contrôle et gérance du bien est garanti par des divers organismes publics. Dans le domaine national, surtout par la Commission du Patrimoine Culturel de la Nation, ayant été déclaré monument historique national ; et dans la Municipalité de Montevideo, par plusieurs départements, dont la Division d'Espaces et Bâtiments Publics, l'Unité du Patrimoine dont les trois Commissions Spéciales de Patrimoine avec juridiction sur la Rambla. Il faut ajouter dans le domaine municipal, l'existence de la Commission Honoraire des Espaces Publics Patrimoniaux, intégrée par des représentants des différentes divisions municipales, mais aussi par d'autres organismes publics et privés. Son intervention dans des initiatives relationnées à la Rambla est obligatoire, significative et visible.

Le travail détaillé élaboré par la Faculté d'Architecture avec le but d'orienter les interventions dans la Rambla, contient un relèvement complet, mais aussi des critères qui constituent une référence permanente.

Comparison with other similar properties

On trouve un nombre d'exemples de biens qui partagent certains attributs avec la Rambla de Montevideo et qui ont été construits en avant à celle-ci. Dans l'origine de ces pièces urbaines on doit reconnaître des motivations diverses qui ont agit simultanément. Pendant le XIX siècle, la croyance dans les propriétés thérapeutiques de l'eau de mer, ainsi que le changement d'attitude concernant le bronzage de la peau comme une qualité négative, a provoqué un rapprochement croissant aux côtes du fleuve. Un espace qui, correctement équipé et maintenu, se transforma de plus en plus dans un endroit désirable pour le loisir, la récréation et les relations sociales.

Brighton, en Angleterre, est signalée comme pionnier dans ce sens, puisque la construction de sa promenade maritime date de 1910 (Torres, 2007). En Europe, d'autres stations balnéaires ou des villes sur la mer avec des côtes d'un certain intérêt, se sont additionnées à cette tendance : San Sebastián, Valencia et Benidorm en Espagne, Marseille et Nice en France, et Ostende en Belgique, en sont quelques exemples. Dans le Nouveau Monde, la référence au Malecón de la Havanne est inévitable. Et déjà au XX siècle, Rio de Janeiro, avec son ample Beira Mar, a introduit une manifestation spectaculaire d'empreinte tropicale qu'on ne connaissait pas avant pour ce type de promenades urbaines.

Dans notre pays, nous pouvons mentionner comme exemple la ville de Piriápolis. Formant part d'un projet beaucoup plus ambitieux, Piria a fait construire dans cette station balnéaire idée par lui, une rambla (culminée en 1915), inspirée dans les promenades européennes qu'il connaissait bien. Au début, c'était surtout une promenade pour les classes dominantes, majoritairement argentines, tandis qu'aujourd'hui, elle partage avec notre Rambla le fait d'être un espace ouvert à toute une population d'origines les plus diverses.

Il semble que, en outre des paradigmes et modèles partagés, l'influence des œuvres plus anciennes sur celles mentionnées ici, ait atteint par fois des détails de formalisation. C'est le cas de Ostende, qui présente des similitudes remarquables dans le dessin de quelques-uns de ses components, comme les bas murs officiant de bancs et les protections tubulaires, situés sur le tronçon connu comme Rambla Sur.

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