Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra
Facteurs affectant le bien en 2021*
- Activités illégales
- Gouvernance
- Infrastructures de transport de surface
- Infrastructures liées aux énergies renouvelables
- Modification du régime des sols
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Système de gestion/plan de gestion
- Infrastructures de transport de surface (Construction de routes)
- Modification du régime des sols (Empiétement agricole)
- Activités illégales (Abattage illégal ; Braconnage)
- Gouvernance (Faiblesses institutionnelles et de gouvernance)
- Infrastructures liées aux énergies renouvelables (Projet de développement d’énergie géothermique dans une zone adjacente au bien)
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
- Construction de routes
- Exploitation minière
- Exploitation forestière illégale
- Empiétement
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
Adopté, voir page https://whc.unesco.org/fr/decisions/5970
Révisées, voir page http://whc.unesco.org/fr/decisions/7213
Mesures correctives pour le bien
Adoptées, voir page http://whc.unesco.org/fr/decisions/5970
Révisées, voir page http://whc.unesco.org/fr/decisions/7213
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021
Montant total accordé : 1 800 000 dollars EU pour le projet triennal FNU/FNUPI (2005-2007) – Partenariat pour la conservation du patrimoine naturel de Sumatra ; 35 000 dollars EU du Fond de réponse rapide (2007) ; 49 620 dollars EU du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas pour intégrer la gestion et revoir les limites pour la protection à long terme de la valeur universelle exceptionnelle du Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra (2020-2021)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Montant total approuvé : 96 600 dollars E.U.
2012 | Development and socialization of the emergency action ... (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
2005 | Emergency Assistance for the Rehibilitation of ... (Approuvé) | 66 600 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Février-mars 2006 : mission conjointe de suivi réactif UNESCO/UICN ; mars 2007 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN ; février 2009 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN ; avril 2011 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN ; octobre 2013 : mission de suivi réactif de l’UICN ; avril 2018 : mission de suivi réactif de l’UICNProblèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021
Le 6 mars 2020, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/1167/documents/, qui présente les informations mises à jour suivantes :
- L’intensification des patrouilles basées sur le SMART (Spatial Monitoring and Reporting Tool / Outil spatial de surveillance et de rapports) a entraîné une diminution constante du nombre d’incidents illégaux constatés dans les zones surveillées. Les données montrent la nécessité de cibler les patrouilles autour des limites du bien où les pratiques illégales sont plus répandues ;
- Plusieurs accords ont été signés entre la Direction générale de la Conservation des Ressources naturelles et de l’Écosystème (KSDAE) et les gouvernements régionaux afin de renforcer les partenariats de conservation relatifs aux trois composantes du bien, en s’engageant à n’étendre aucun empiètement et à régénérer l’écosystème ;
- Le plan de restauration des écosystèmes 2018-2022 est mis en application dans le Parc national de Bukit Barisan Selatan (BBSNP), en collaboration avec les communautés locales, afin de contrôler la prolifération de Merremia peltata qui couvre 22 000 ha (22 %) du BBSNP ;
- Les données de 2018 sur le couvert forestier des trois composantes du bien sont : 2 millions d’hectares de forêt primaire ; 217 000 hectares de forêt secondaire ; 9 250 hectares de forêt secondaire marécageuse ;
- Une réglementation nationale sur les routes stratégiques en zone forestière a été adoptée en 2019 et prévoit l’obligation de consulter les institutions internationales pertinentes sur les routes stratégiques au sein des biens du patrimoine mondial naturel ;
- Un document d’évaluation environnementale a été rédigé pour la réfection de la route Namu-Karo dans le Kabupaten de Langkat à l’intérieur du Parc national de Gunung Leuser (GLNP) ;
- Une stratégie d’atténuation a été mise au point pour améliorer la route de Bukit Tapan dans le Parc national de Kerici Seblat (KSNP) sur la base de plusieurs études, y compris une étude utilisant une technologie acoustique, en proposant l’installation de postes de garde, de panneaux de signalisation et de ralentisseurs routiers, ainsi que l’usage de restrictions d’entrée, de patrouilles plus nombreuses et de ponts de couvert forestier ;
- L’engagement pris de ne délivrer aucun permis d’exploitation d’énergie géothermique à l’intérieur du bien est réitéré ;
- Dans le GLNP, la densité de population de tigres de Sumatra était de 0,59 individus/100km2 en 2018, comparé à 0,46 en 2013. Les populations de tigres des BBSNP et KSNP semblent aussi progresser, tandis que le tout dernier recensement sur l’occupation des aires de répartition dans l’ensemble de l’île est en cours. Les données sont insuffisantes pour identifier les tendances de la population d’éléphants de La population d’orangs-outans de Sumatra sur toute l’île était estimée à 14 470 en 2016. Des pièges photographiques servent à estimer la population de rhinocéros de Sumatra et les données recueillies sont en cours d’analyse ;
- Un nouveau plan de gestion du KSNP pour 2020-2029 est en cours de rédaction avec les parties prenantes concernées ;
- Les opérations de bornage du bien se poursuivent. L’État partie a commencé à travailler sur la proposition de modification majeure des limites, qui sera coordonnée avec l’UICN.
Le 10 septembre 2019, le Centre du patrimoine mondial a transmis un courrier à l’État partie afin de vérifier les informations émanant de tiers sur les plans du gouvernement local annonçant le défrichement de 1 306 ha de forêt dans le KSNP et de 49 000 ha de forêt à l’extérieur du KSNP et du BBSNP au bénéfice de plantations et d’exploitations minières. Le 23 octobre 2020, l'État partie a confirmé que la proposition était à l'étude, mais qu'aucune décision n'avait encore été prise. Le 25 janvier 2021, le Centre du patrimoine mondial a transmis l’examen technique de l'UICN et a demandé que les études d'impact nécessaires soient entreprises et soumises.
Le 10 juin 2020, le 25 janvier 2021 et le 9 mars 2021, le Centre du patrimoine mondial a sollicité des commentaires de la part de l’État Partie à propos d’un projet signalé de construction d’une autoroute Trans-Sumatra près du GLNP et du KSNP. Dans le même courrier de mars 2021, le Centre du patrimoine mondial a également sollicité des commentaires et des informations complémentaires à propos des projets d'aménagement et de développement envisagés à proximité du bien (quatre barrages hydroélectriques et des projets d’exploitation minière) et sur un projet de route Muara Situlen-Gelombang qui traverserait le GLNP sur 18 km, ainsi que les études d'impact nécessaires. À l’heure de la rédaction du présent rapport, aucune réponse n’a été reçue de la part de l’État Partie.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021
Les accords signés avec les autorités régionales concernées pour assurer la protection du bien contredisent les inquiétants projets de déforestation en discussion, signalés sur le territoire du bien. Il est recommandé que le Comité réitère sa demande auprès de l’État partie afin qu’il prenne des mesures d’urgence pour stopper immédiatement l’empiètement lié à l’exploitation forestière, au développement de plantations ou d’exploitations minières et intensifier les activités de restauration forestière en accordant la priorité aux zones écologiquement sensibles, aux corridors fauniques et aux bas-côtés des routes, et qu’il s’abstienne d’envisager tout autre projet provoquant une déforestation accrue sur le territoire et autour du bien. Ces efforts s’imposent pour atteindre l’indicateur de couvert forestier que réclame l'État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR). En prenant acte des données de 2018, qui serviront de base de référence au suivi du futur couvert forestier à l’intérieur du bien, l’État partie devrait adopter des mécanismes de suivi adéquats et cohérents. Il devrait ensuite mettre en œuvre des mesures actives de protection et de gestion pour se conformer à l’indicateur, stopper l’empiètement et empêcher l’espèce envahissante Merremia peltata de continuer à proliférer.
Le développement et l’aménagement routiers sur le territoire et autour du bien demeure extrêmement préoccupant, et on estime que la réglementation nationale sur les routes va à l’encontre du DSOCR, qui exige de ne proposer aucune nouvelle construction routière au sein du bien. Par conséquent, le projet de construction de la route Muara Situlen-Gelombang, à travers le GLNP, ne doit pas être mis en œuvre. Aucune décision ne doit être prise concernant des propositions d'aménagement et de développement à proximité du bien susceptibles de porter atteinte à sa valeur universelle exceptionnelle (VUE), tant qu'une étude d'impact environnemental (EIE) n'a pas été soumise et examinée par l'UICN.
Il est regrettable que l’aménagement de la route Namu-Karo (anciennement route Karo-Langkat), qui traverse le GLNP, soit déjà terminé. Le Comité, dans sa Décision 43 COM 7A.1, demandait à l’État partie de ne pas entamer de travaux de construction avant qu’une EIE n’ait été réalisée. Les données recueillies par le SMART indiquent que les orangs-outangs de Sumatra en danger critique d’extinction sont présents dans cette zone, ce que n’est pas mentionné dans le document d’évaluation environnementale. La route traversante fragmentera la population faunique dans l’extrémité sud-est du GLNP et pourrait aussi faciliter l’accès à des activités illégales. Il est vital de maintenir la route fermée, sauf en cas d’évacuation d’urgence, et de mesurer en quoi l’aménagement de la route a un impact sur les espèces sauvages, en particulier l’orang-outan.
L’amélioration de la route de Bukit Tapan semble ne pas avoir encore été entreprise. Alors que les mesures d’atténuation proposées sont notées, aucune mise à jour proposée concernant l’évaluation spécifique de la VUE requise par le Comité. Le projet d’autoroute Trans-Sumatra, consultable sur le site Web du ministère des Travaux publics, indique que la route serait à proximité immédiate du bien, ce qui menace potentiellement son intégrité écologique. Aucune décision ne devrait être prise pour les deux projets routiers proposés avant de procéder à l’évaluation complète de tout impact potentiel sur la VUE du bien.
Les importantes marges d’erreur des données sur la densité de la population de tigres de Sumatra signifient qu’aucune tendance ne peut être obtenue, en raison des faibles taux de rencontre et de la couverture spatiale limitée des recensements. L’évaluation de la Liste rouge de l’UICN de 2017 révèle le dramatique déclin progressif de l’orang-outan de Sumatra. Les signes de reproduction continus des rhinocéros de Sumatra sont positifs, mais il est entendu que leur population globale est en déclin. Pour atteindre l’indicateur 2 du DSOCR, il est essentiel de surveiller le taux d’occupation de toutes les espèces essentielles.
Il est noté que le processus de rédaction du nouveau plan de gestion du KSNP pour 2020-2029 est en cours, et la collaboration avec les secteurs et les acteurs concernés, y compris les communautés locales, est accueillie favorablement.
Aucune autre précision n’est communiquée quant au travail accompli au sujet de la modification majeure des limites. Rappelant que la mission de 2018 a considéré le bornage au sol comme étant largement insuffisant, il est nécessaire de poursuivre cette tâche pour garantir l’application de la loi et rendre compte de son avancement. Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de se concerter étroitement avec le Centre du patrimoine mondial, l’UICN et le Bureau de l’UNESCO à Jakarta afin d’élaborer plus avant une proposition de modification majeure des limites, en faisant bon usage du cadre fourni à ces fins par le projet du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas récemment approuvé.
Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN sont de plus en plus inquiets au sujet de la détérioration continue de la VUE du bien qui se concrétise par l'empiètement, la poursuite du développement routier, les impacts des espèces envahissantes, le déclin continu des espèces clés et l'isolement écologique croissant du bien. Il est recommandé que l'État partie accroisse de manière substantielle et urgente ses efforts pour mettre en œuvre les mesures correctives afin de faire face aux menaces importantes qui pèsent sur la VUE du bien.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7A.52
Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra (Indonésie) (N 1167)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7A,
- Rappelant les Décisions 42 COM 7A.40 et 43 COM 7A.1, adoptées respectivement à ses 42e (Manama, 2018) et 43e (Bakou, 2019) sessions,
- Exprime son extrême préoccupation quant la détérioration alarmante et continue de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, qui se concrétise par l'empiètement, la poursuite du développement routier, les impacts des espèces envahissantes, le déclin continu des espèces clés et l'isolement écologique croissant du bien, et prie instamment l'État partie d’accroitre ses efforts pour mettre en œuvre les mesures correctives afin de faire face aux menaces importantes qui pèsent sur la VUE du bien ;
- Appréciant la signature d’accords avec les gouvernements régionaux visant à ne pas étendre l’empiètement et à entreprendre la restauration de l’écosystème au sein de chaque composante du bien, exprime également son extrême préoccupation quant aux plans de déforestation sur le territoire du bien en cours de discussion, et rappelant également que les indicateurs relatifs à l'État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) stipulent qu’il ne devrait pas y avoir de nouvelle disparition de forêt primaire et aucune perte nette du couvert forestier secondaire dans le bien, réitère sa demande auprès de l’État partie afin qu’il prenne des mesures d’urgence pour stopper tout empiètement lié à l’exploitation forestière, au développement de plantations ou à l’exploitation minière et pour intensifier les activités de restauration forestière en accordant la priorité aux zones écologiquement sensibles, aux corridors fauniques et aux bas-côtés des routes ;
- Exprime en outre son extrême préoccupation quant au fait que l’intégrité du bien continue d’être gravement menacée par divers aménagements routiers, notamment la réfection de la route Namu-Karo dans le Parc national de Gunung Leuser (GLNP), la réfection de la route de Bukit Tapan dans le Parc national de Kerinci Seblat (KSNP), la proposition d’autoroute Trans-Sumatra à proximité immédiate du bien et les projets signalés de route Muara Situlen-Gelombang à travers le GLNP, et rappelant en outre l'indicateur du DSOCR selon lequel il ne devrait y avoir aucun nouveau projet ou aménagement routier à cet effet dans le périmètre du bien, prie aussi instamment l’État partie de veiller à ce que :
- Aucune nouvelle construction de route ne soit autorisée à l’intérieur du bien,
- Tout projet d’aménagement routier et de développement à proximité du bien soit soumis à une évaluation complète de son impact potentiel sur la VUE du bien, y compris ses conditions d’intégrité, et soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN avant de prendre une décision qui serait difficilement réversible, conformément au paragraphe 172 des Orientations,
- La route Namu-Karo soit entièrement fermée à la circulation, sauf en cas d’évacuation d’urgence, et que l'impact de la route sur les espèces fauniques, notamment l’orang-outan de Sumatra en danger critique d’extinction, soit évalué de toute urgence,
- Une évaluation globale des impacts de l’amélioration de la route de Bukit Tapan sur la VUE soit menée afin d’identifier les mesures d’atténuation appropriées et soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN avant de progresser avec toute construction,
- Un complément d’information soit fourni sur la proposition de l’autoroute Trans-Sumatra annoncée qui serait située à proximité immédiate du bien ;
- Prie en outre instamment l’État partie d’accroitre de toute urgence ses efforts afin de mettre en œuvre toutes les mesures correctives et de renforcer en particulier le suivi de quatre espèces essentielles (éléphant, tigre, rhinocéros et orang-outan de Sumatra) dans l’ensemble du bien, ainsi que de contrôler les mesures qui empêchent la prolifération de l’espèce envahissante Merremia peltata et demande à l’État partie de rendre compte des progrès accomplis pour parvenir au DSOCR défini pour le bien ;
- Note que le nouveau plan de gestion du KSNP pour 2020-2029 est en préparation et demande également à l’État partie de soumettre un exemplaire du plan de gestion au Centre du patrimoine mondial, une fois finalisé ;
- Rappelant par ailleurs que la mission de de suivi réactif de l’UICN de 2018 a considéré le bornage du bien au sol comme étant largement insuffisant, demande en outre à l’État partie de poursuivre la démarcation des limites du bien afin de stopper l’empiètement, de rendre compte des avancées, et de travailler en étroite concertation avec le Centre du patrimoine mondial, l’UICN et le Bureau de l’UNESCO à Jakarta, à l’élaboration d’une proposition de modification majeure des limites, avec le soutien du projet du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas visant à intégrer la gestion et à revoir les limites pour la protection à long terme de la VUE du bien ;
- Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des point ci-dessus mentionnés, y compris la mise en œuvre des mesures correctives, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session ;
- Décide de maintenir Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra (Indonésie) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
44 COM 8C.2
Mise à jour de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens maintenus)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné les rapports sur l’état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC/21/44.COM/7A, WHC/21/44.COM/7A.Add, WHC/21/44.COM/7A.Add.2, WHC/21/44.COM/7A.Add.2.Add),
- Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 44 COM 7A.28)
- Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision 44 COM 7A.29)
- Autriche, Centre historique de Vienne, (décision 44 COM 7A.32)
- Bolivie (État plurinational de), Ville de Potosí (décision 44 COM 7A.35)
- Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 44 COM 7A.40)
- Égypte, Abou Mena (décision 44 COM 7A.5)
- États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 44 COM 7A.54)
- Honduras, Réserve de la Biosphère Río Plátano (décision 44 COM 7A.55)
- Îles Salomon, Rennell Est (décision 44 COM 7A.53)
- Indonésie, Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra (décision 44 COM 7A.52)
- Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 44 COM 7A.6)
- Iraq, Hatra (décision 44 COM 7A.7)
- Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision 44 COM 7A.8)
- Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (site proposé par la Jordanie) (décision 44 COM 7A.10)
- Kenya, Parcs nationaux du Lac Turkana (décision 44 COM 7A.47)
- Libye, Ancienne ville de Ghadamès (décision 44 COM 7A.14)
- Libye, Site archéologique de Cyrène (décision 44 COM 7A.11)
- Libye, Site archéologique de Leptis Magna (décision 44 COM 7A.12)
- Libye, Site archéologique de Sabratha (décision 44 COM 7A.13)
- Libye, Sites rupestres du Tadrart Acacus (décision 44 COM 7A.15)
- Madagascar, Forêts humides de l’Atsinanana (décision 44 COM 7A.48)
- Mali, Tombeau des Askia (décision 44 COM 7A.3)
- Mali, Tombouctou (décision 44 COM 7A.2)
- Mali, Villes anciennes de Djenné (décision 44 COM 7A.1)
- Mexique, Îles et aires protégées du Golfe de Californie (décision 44 COM 7B.56)
- Micronésie (États fédérés de), Nan Madol : centre cérémoniel de la Micronésie orientale (décision 44 COM 7A.30)
- Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 44 COM 7A.49)
- Ouganda, Tombes des rois du Buganda à Kasubi (décision 44 COM 7A.4)
- Ouzbékistan, Centre historique de Shakhrisyabz (décision 44 COM 7A.31)
- Palestine, Palestine : pays d’olives et de vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir (décision 44 COM 7A.17)
- Palestine, Vieille ville d’Hébron/Al-Khalil (décision 44 COM 7A.16)
- Panama, Fortifications de la côte caraïbe du Panama : Portobelo, San Lorenzo (décision 44 COM 7A.36)
- Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 44 COM 7A.37)
- République arabe syrienne, Ancienne ville d'Alep (décision 44 COM 7A.18)
- République arabe syrienne, Ancienne ville de Bosra (décision 44 COM 7A.19)
- République arabe syrienne, Ancienne ville de Damas (décision 44 COM 7A.20)
- République arabe syrienne, Villages antiques du Nord de la Syrie (décision 44 COM 7A.21)
- République arabe syrienne, Crac des Chevaliers et Qal’at Salah El-Din (décision 44 COM 7A.22)
- République arabe syrienne, Site de Palmyre (décision 44 COM 7A.23)
- République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St Floris (décision 44 COM 7A.39)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision 44 COM 7A.41)
- République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 44 COM 7A.42)
- République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 44 COM 7A.43)
- République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 44 COM 7A.45)
- République-Unie de Tanzanie, Réserve de gibier de Selous (décision 44 COM 7A.51)
- Sénégal, Parc national du Niokolo-Koba (décision 44 COM 7A.50)
- Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision 44 COM 7A.33)
- Venezuela (République bolivarienne du), Coro et son port (décision 44 COM 7A.38)
- Yémen, Ville historique de Zabid (décision 44 COM 7A.25)
- Yémen, Vieille ville de Sana’a (décision 44 COM 7A.26)
- Yémen, Ancienne ville de Shibam et son mur d'enceinte (décision 44 COM 7A.27)
Projet de décision : 44 COM 7A.52
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7A,
- Rappelant les Décisions 42 COM 7A.40 et 43 COM 7A.1, adoptées respectivement à ses 42e (Manama, 2018) et 43e (Bakou, 2019) sessions,
- Exprime son extrême préoccupation quant la détérioration alarmante et continue de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, qui se concrétise par l'empiètement, la poursuite du développement routier, les impacts des espèces envahissantes, le déclin continu des espèces clés et l'isolement écologique croissant du bien, et prie instamment l'État partie d’accroitre ses efforts pour mettre en œuvre les mesures correctives afin de faire face aux menaces importantes qui pèsent sur la VUE du bien ;
- Appréciant la signature d’accords avec les gouvernements régionaux visant à ne pas étendre l’empiètement et à entreprendre la restauration de l’écosystème au sein de chaque composante du bien, exprime également son extrême préoccupation quant aux plans de déforestation sur le territoire du bien en cours de discussion, et rappelant également que les indicateurs relatifs à l'Etat de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) stipulent qu’il ne devrait pas y avoir de nouvelle disparition de forêt primaire et aucune perte nette du couvert forestier secondaire dans le bien, réitère sa demande auprès de l’État partie afin qu’il prenne des mesures d’urgence pour stopper tout empiètement lié à l’exploitation forestière, au développement de plantations ou à l’exploitation minière et pour intensifier les activités de restauration forestière en accordant la priorité aux zones écologiquement sensibles, aux corridors fauniques et aux bas-côtés des routes ;
- Exprime en outre son extrême préoccupation quant au fait que l’intégrité du bien continue d’être gravement menacée par divers aménagements routiers, notamment la réfection de la route Namu-Karo dans le Parc national de Gunung Leuser (GLNP), la réfection de la route de Bukit Tapan dans le Parc national de Kerinci Seblat (KSNP), la proposition d’autoroute Trans-Sumatra à proximité immédiate du bien et les projets signalés de route Muara Situlen-Gelombang à travers le GLNP, et rappelant en outre l'indicateur du DSOCR selon lequel il ne devrait y avoir aucun nouveau projet ou aménagement routier à cet effet dans le périmètre du bien, prie aussi instamment l’État partie de veiller à ce que :
- Aucune nouvelle construction de route ne soit autorisée à l’intérieur du bien,
- Tout projet d’aménagement routier et de développement à proximité du bien soit soumis à une évaluation complète de son impact potentiel sur la VUE du bien, y compris ses conditions d’intégrité, et soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN avant de prendre une décision qui serait difficilement réversible, conformément au paragraphe 172 des Orientations,
- La route Namu-Karo soit entièrement fermée à la circulation, sauf en cas d’évacuation d’urgence, et que l'impact de la route sur les espèces fauniques, notamment l’orang-outan de Sumatra en danger critique d’extinction, soit évalué de toute urgence,
- Une évaluation globale des impacts de l’amélioration de la route de Bukit Tapan sur la VUE soit menée afin d’identifier les mesures d’atténuation appropriées et soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN avant de progresser avec toute construction,
- Un complément d’information soit fourni sur la proposition de l’autoroute Trans-Sumatra annoncée qui serait située à proximité immédiate du bien ;
- Prie en outre instamment l’État partie d’accroitre de toute urgence ses efforts afin de mettre en œuvre toutes les mesures correctives et de renforcer en particulier le suivi de quatre espèces essentielles (éléphant, tigre, rhinocéros et orang-outan de Sumatra) dans l’ensemble du bien, ainsi que de contrôler les mesures qui empêchent la prolifération de l’espèce envahissante Merremia peltata et demande à l’État partie de rendre compte des progrès accomplis pour parvenir au DSOCR défini pour le bien ;
- Note que le nouveau plan de gestion du KSNP pour 2020-2029 est en préparation et demande également à l’État partie de soumettre un exemplaire du plan de gestion au Centre du patrimoine mondial, une fois finalisé ;
- Rappelant par ailleurs que la mission de de suivi réactif de l’UICN de 2018 a considéré le bornage du bien au sol comme étant largement insuffisant, demande en outre à l’État partie de poursuivre la démarcation des limites du bien afin de stopper l’empiètement, de rendre compte des avancées, et de travailler en étroite concertation avec le Centre du patrimoine mondial, l’UICN et le Bureau de l’UNESCO à Jakarta, à l’élaboration d’une proposition de modification majeure des limites, avec le soutien du projet du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas visant à intégrer la gestion et à revoir les limites pour la protection à long terme de la VUE du bien ;
- Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des point ci-dessus mentionnés, y compris la mise en œuvre des mesures correctives, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022 ;
- Décide de maintenir Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra (Indonésie) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.